Chapitre 10

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Nous sommes arrivés devant le commissariat de police. J'ai la boule au ventre, parce que je ne sais pas comment va se passer l'interrogatoire mais aussi parce que j'ai peur que notre plan ne marche pas. Si on se fait prendre, on peut dire adieu à notre liberté.

« -N'oublies pas on rentre, je vais avec le Lieutenant, toi en attendant tu demandes où sont les toilettes pour ne pas attirer les soupçons, mais en réalité tu cherches le bureau du Lieutenant. Une fois que tu y es tu ne traînes pas ok ?

-T'en fais pas Ella t'es trop stressée, tout va bien se passer, et puis tu sais très bien à quel point j'excelle dans absolument tout ! C'est du gâteau pour moi.

-Fais pas le malin ? Si tu te fais prendre, je t'étriperais.

-Oula tout doux le loup, je te dis que ça va passer crème. »

On rentre ensemble dans le commissariat, et on fait la queue pour pouvoir se présenter à l'accueil, mais le Lieutenant arrive avant qu'on ait eu le temps de se présenter. Il vient me serrer la main.

«- Mademoiselle Coleman c'est ça ? Enchanté Lieutenant Ramirès, c'est moi qui suis en charge de l'enquête et qui vais procéder à votre interrogatoire. Monsieur Collins, que nous vaut l'honneur de votre présence ? »

Je regarde Max pour lui faire comprendre qu'il doit inventer un mensonge dans la seconde qui suit.

« -Je suis venu accompagner Ella, parce qu'elle n'était pas très partante pour venir, mais je l'ai rassuré, et je lui ai dit que ce qu'elle dirait, pourrait faire avancer l'enquête énormément.

-Vous avez bien fait Max, mais pour des raisons de confidentialité, je vais devoir vous demandez de patienter ici pendant que j'interroge votre amie. Vous n'y voyez aucun inconvénient ?

-Absolument pas, je vais patienter ici.

-Venez avec moi mademoiselle Coleman c'est par ici, au fond à droite du couloir.

-D'accord. »

Nous avançons dans le fond du couloir, jusqu'à une porte. Il est écrit dessus : « bureau Lieutenant Ramirès » Mince ! Mais si l'interrogatoire a lieu dans son bureau, comment Max va faire pour s'y infiltrer, c'est tout simplement impossible ! Je rentre et je m'assois, le pièce est assez petite, avec qu'une seule petite fenêtre, ce qui laisse à peine rentrer la lumière. Aucune décoration, ou plante, à part un cadre d'une photo avec des menottes derrière des barreaux, plutôt glauque. Par contre, le bureau fait un fort contraste par rapport à l'ambiance et la décoration de la pièce : une pile de dossiers et de papiers, des classeurs, et des feuilles volantes s'y trouvent. Moi qui d'habitude en regardant les gens d'un peu plus près et en regardant leur façon de faire les choses j'arrive à distinguer qui ils sont, là, il m'est impossible de savoir. Il y a un trop fort contraste entre cette pièce totalement vide et même glaciale, et ce bureau en bazar pas possible. C'est comme si le Lieutenant avait une double personnalité. Il faut vraiment que j'arrête avec mon habitude trop curieuse et observatrice, et que je me concentre sur ce que le lieutenant va me dire et sur ce que je vais lui répondre.

« -Bon on va donc commencer, je vais d'abord vous poser des questions uniquement sur votre relation avec Enora, et après on parlera du meurtre à proprement parler. Le conversation est enregistrée pour que nous puissions la réexaminer en cas de besoin.

-Très bien.

-Alors dîtes moi, depuis combien de temps vous connaissiez Enora.
-On s'est rencontré en sixième, on venait chacune de déménager à New Castle, avant j'habitais à Seattle, et elle à Vancouver.

-Donc vous vous connaissiez depuis environ sept ans ?

-C'est ça.

-Je vous demande uniquement de répondre précisément à la question que je vous pose parce que si je ne vous ai pas demandé où vous viviez avant c'est que ça ne m'intéresse pas pour l'avancée de l'enquête.

-Oui monsieur. »

La tension est palpable, je ne comprends pas pourquoi tout d'un coup il me parle comme ça. J'ai dis ou fais quelque chose qu'il ne fallait pas ? Je ne préfère ne pas lui poser la question.

« Est ce que vous vous êtes déjà disputées ?

-Évidemment comme toutes les meilleures amies, mais ça ne durait jamais bien ...

- Je vous ai demandé de répondre uniquement à la question posée.

- Oui, pardon. »

Cet interrogatoire est vraiment étrange, il me pose les questions comme si il connaissait déjà les réponses et qu'il voulait juste avoir ma confirmation. J'ai même le pressentiment qu'il me croit coupable.

« - Y'a t'il quelque chose que j'ai dis ou fais qui vous dérange ?

- Absolument pas, je ne fais qu'appliquer la procédure habituelle, je pose les questions et vous répondez. »

Rien qu'à sa façon de parler, je vois très bien qu'il me ment, ou qu'il me cache quelque chose. Se méfierait-il de moi ? Aurait-il vraiment des soupçons quant à mon innocence ?

Best Friends For NeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant