Chapitre 34

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J'ouvre le paquet de carottes en faisant un boucan pas possible. Nous n'entendons que le bruit des carottes qui croquent sous mes dents, mais nous somme à l'affût et prêts à sortir. Finalement, la porte s'ouvre laissant apparaître d'abord un ventre proéminent, puis la tête du Lieutenant au téléphone. Le stress qui s'était évanouit à cause de l'attente remonte d'un coup. Ça y est. Ça passe ou ça casse.

Nous sortons de la voiture, et remontons la rue à pied. Max vérifie que la porte du devant est bien fermée, signe qu'il n'y a personne à l'intérieur. Nous longeons les murs afin de nous retrouver à l'arrière du bâtiment dans une petite rue. Il y a un local à poubelle, mais juste à côté se trouve la fenêtre que Max avait évoquée. Trop petite pour y passer, c'est moi qui m'infiltrerai pendant que Max se tiendra devant et fera le gai. Nous nous avançons discrètement. Max commence par tenter d'ouvrir la fenêtre ce qu'il réussi sans problème. Puis, il me fait la courte échelle. Je suis à présent sur le rebord de celle-ci. Max me tient légèrement le dos, de sorte que je ne puisse pas tomber si je perds l'équilibre. J'allume ma lampe torche en direction du bureau. Cette fois s'y, tout est absolument rangé, le bureau vide, mais je ne vois aucune trace des dossiers. Je jette un coup d'œil juste en dessous de moi. Il y a une petite tour. Je ne préfère pas renter l'intérieur de la pièce, car j'ai trop peur de ne pas pouvoir en ressortir à cause de la hauteur de la fenêtre.

« -Max tu peux me tenir les pieds ? Je vais avoir besoin de descendre la tête.

-Oui pas de problème attends. »

Je sens ses mains s'enrouler autour de mes poignets, assez fermement pour que je puisse descendre le reste de mon corps sans tomber. La tour est composée de trois tiroirs, avec sur chacun une petite étiquette. Le premier « A-I », le deuxième « J-R » et enfin le troisième « S-Z ». Je devine facilement que les dossiers sont rangés par ordre alphabétique. Chaque tiroir comporte une petite serrure, je dois donc tenter de les ouvrir.

« -Max très doucement, tu vas lâcher une de mes chevilles, et tu vas me donner le petit fil de fer pour que je puisse ouvrir les tiroirs.

-Ok. Tiens-toi. »

J'exerce une pression sur le mur, Max fouille dans sa poche puis me donne le petit fil. Il reprend mon deuxième pied, puis je me mets à l'ouvrage. Avec la lampe dans ma bouche, je tente de débloquer la serrure. La tâche est assez compliquée, parce que j'ai la tête à l'envers.

« -Ça y est ! J'ai réussi à ouvrir le premier tiroir !

-Cherche le dossier « Collins ».

-Oui oui. »

Je commence à chercher, puis je tombe rapidement dessus, car le dossier est anormalement plus gros que les autres.

« -Donne-moi deux secondes et tu pourras me remonter.

-Non pas le temps que tu regardes, donne le moi.

-Je t'ai dit que tout va bien »

Je lève un peu la tête, et je commence à feuilleter. Il y a d'abord les faits. Puis les dépositions. Je regarde tout ça vite fait mais quelque chose m'attire l'œil dans celle de Max : « Les parents de monsieur Collins, ont affirmés avoir vu leur fils partir en début de soirée, et qu'il serait revenu vers 8h00 du matin, chose que monsieur Collins a totalement nié. La voiture a en effet été utilisée car l'espace devant la maison d'habitude recouvert par celle-ci, était complètement mouillé comme le reste de la rue. Or, il a bien plu durant la nuit du 4. De plus, nous avons retrouvé ses empreintes un peu partout sur le volant, les portières et le coffre. Dans les pages suivantes vous trouverez l'intégralité des recherches sur MAX COLLINS.

À noter que : MAX COLLINS EST UN SUSPECT POTENTIEL DE L'AFFAIRE EN COURS.»

Il y a forcément une erreur, je demande à Max :

« -Max pourquoi il a écrit que tu n'as pas passé la nuit chez ... »

Une alarme retentit dans tout le bâtiment. Paniquée je crie :

-Il se passe quoi ? REMONTE-MOI !

-Je sais pas, je comprend pas !

-Aide-moi à remonter ! MAX ! »

Une alarme de voiture de police se fait entendre de plus en plus fort.

« -Ils sont là Ella, les flics ils viennent nous chercher ! »

Je crie à m'en casser la voix à la limite des pleurs :

« -MAX REMONTE-MOI JE T'EN SUPPLIE

- Pas avant que tu m'aies donné le dossier !

-Remonte-moi d'abord !»

Tout bascule en un quart de seconde. Max lâche mes mollets, et je tombe, la tête la première dans un coin de la commode. Je me retrouve au sol. Elle tombe à son tour, sur ma jambe, et tous les dossiers s'éparpillent sur le sol. J'ai la tête en sang, et je n'arrive pas à me relever à cause du mal de crâne et du meuble trop lourd pour que je le soulève. J'ai sûrement les deux jambes cassées. Je pleure, tout en hurlant :

« -Max ! Je t'en supplie, Max ne m'abandonne pas, je t'en supplie. Max ! »

Mais rien, Max n'est pas la, et j'entends les pas des policiers se rapprocher dangereusement de moi. Je saigne abondamment, mes jambes me font un mal de chien, ma tête me fait mal, mon cœur me fait mal. Mes yeux commencent à se fermer, même si je résiste pour rester éveillée, mais je n'arrive pas à lutter. J'entends des bruits autour de moi, puis rien, c'est le néant.

Best Friends For NeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant