Chapitre 9

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Je me réveille, ou plutôt je décide d'ouvrir les yeux, après une nuit glaciale. Mon corps n'a pas supporté le froid mordant. Venant d'un pays où la météo est douce, cette expérience m'était insupportable.

Je suis allongée sur un banc dans un parc inconnu. Hier, perdue et sans direction, j'ai erré jusqu'à atterrir ici à la fin de la journée. Fatiguée, je me suis allongée sur ce banc et je me suis endormie. La nuit a été horrible : je me réveillais sans arrêt, mon corps tremblant malgré ma veste qui ne me réchauffait pas suffisamment. Je décide de me lever du banc, mais mes pieds n'ont pas la force de me porter. Je manque d'énergie, n'ayant pas mangé depuis hier. Désespérée, je n'arrive même pas à faire un pas. Autour de moi, il n'y a personne, seulement des pigeons.

Pourquoi devrais-je me battre pour vivre ? Ma vie n'a plus de sens. Tous ceux qui comptaient pour moi m'ont trahie. Je me sens maudite, pourtant je n'ai jamais fait de mal à personne. Si j'ai blessé quelqu'un, ce n'était jamais mon intention. Sauf ce garçon que j'ai giflé... mais lui, il l'avait mérité. Pendant des années, ma vie semblait parfaite. Maintenant, je dois accepter la réalité. Je ne me sens pas capable d'affronter tous ces mensonges. Alors je me rallonge sur le banc et ferme les yeux, attendant que mon heure arrive. J'étais heureuse autrefois, mais tout était un mensonge.

Je continue à trembler, mes cils gelés. J'ai perdu la notion du temps. Le froid est en train de m'anéantir. Je ne sais pas combien de temps j'ai passé là, mais soudain, j'entends des pas se rapprocher. J'essaie d'ouvrir les yeux : ma vision est floue, je distingue simplement une silhouette, probablement masculine.

 - Aidez-moi, s'il vous plaît, murmuré-je, désespérée.

L'homme me porte et commence à marcher. Je referme les yeux et m'endors. Je me réveille dans une chambre inconnue, probablement chez lui. Avant de me rendormir, il m'a donné un chocolat chaud et un petit déjeuner. Je n'avais pas la force de tenir quoi que ce soit, alors il m'a aidée à manger.

Je pense que c'est un homme bien. Je ne me rappelle pas de son visage. Je suppose qu'il était en train de courir quand il m'a trouvée dans le parc. J'observe la chambre de mon sauveur. Des posters de Michael Jordan et Tony Parker décorent les murs, ainsi que des photos de lui et de ses amis, probablement son équipe de basket. Je reconnais vite l'endroit.

– Qu'est-ce que je fous ici !?

Sans hésitation, je prends vite mes chaussures et je compte passer par la fenêtre pour partir le plus discrètement possible.

– Oh non, murmurai-je en le voyant rentrer dans la chambre.

Brian  – C'est comme ça que tu remercies les gens qui t'ont aidé ?

– Je... ne... je... désolé... merci.

Brian  – Pourquoi ça ne m'étonne pas venant de toi ? Tu veux savoir pourquoi ? Parce que tu n'es qu'une petite fille pourrie gâtée. Tu te crois mieux que les autres. C'est très facile de savoir quel genre de fille tu es. Celle qui a toujours ce qu'elle veut et qui croit qu'elle peut changer les gens et leurs façons de fonctionner. Si tu n'aimes pas les étiquettes, alors retourne chez toi. Car ici ça fonctionne comme ça. Ce n'est pas parce que tu es dans cet état que j'aurai pitié de toi.

– T'inquiète pas, ce n'est pas ce que je veux, ajoutai-je.

Lui  – Y a des affiches de toi partout. Je t'ai sauvé juste pour l'argent.

– De quel argent tu parles ?

Lui – Tes parents ont collé des affiches partout, comme quoi si on te retrouve on gagne 20 000 $. C'est une bonne affaire, tu ne penses pas ?

L'Ombre des Secrets, la Lumière de l'Amour [TERMINÉE][ CORRECTION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant