Dear Draco, traduction by @malfoyuh

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J U I N  1 9 9 9

Le même jour où deux hommes en robes se sont présentés sur le pas de la porte, Isobel a trouvé Draco Malfoy dans la Gazette du Sorcier.

Dans l'année qui s'était écoulée depuis la guerre, sa mère ne lui avait pas permis de commander une seule fois la Gazette. Elle a insisté sur le fait que les nouvelles du monde sorcier donneraient des flashbacks à Isobel; que cela déclencherait le traumatisme que la guerre lui avait causé. Ce dont Isobel avait besoin pour se rétablir, selon sa mère, c'était du temps.

Mais l'anniversaire de la bataille de Poudlard allait et venait, et Isobel ne se sentait pas moins isolée ou bouleversée qu'auparavant. Après plusieurs semaines de plaidoiries, sa mère a finalement concédé, et l'examen du papier est rapidement devenu un rituel matinal pour Isobel. Pendant que sa mère planait autour d'elle, Isobel étalait le papier sur la table de leur cuisine et étudiait chaque centimètre carré. Recueillir toutes les informations qu'elle pouvait sur un monde dans lequel elle prétendait encore exister. 

Avec l'anniversaire de la guerre, il y eut aussi un afflux de lettres adressées à sa mère depuis l'hôpital St Mungo, où elle avait travaillé des années auparavant comme guérisseuse. Sa mère avait d'abord été déconcertée parce qu'elles n'avaient dit à personne où elles vivaient, et elle craignait que quelqu'un puisse suivre les hiboux pour retrouver leur maison. Elle avait encore très peu confiance dans le monde, depuis la guerre et depuis la mort du père d'Isobel, mais il y avait une pénurie de guérisseurs à St. Mungouste, et Maggie Young avait une fois été l'une de leurs meilleurs. Ils ont envoyé lettre après lettre, lui demandant de revenir.

Sa mère était déchirée, Isobel pouvait le dire. Revenir au travail signifiait laisser Isobel seule tous les jours, et aussi réintégrer la société dans laquelle Maggie avait perdu confiance il y a des années. Mais l'hôpital et ses patients avaient besoin d'elle, et, pour Isobel, cela semblait être une raison suffisante.

Alors qu'Isobel se sentait un peu mieux récemment, sa mère commençait à paraître maigre et grise. Solitaire comme elle était, Isobel avait repris des passe-temps et trouvé des moyens de passer le temps. Elle avait commencé à sortir dans le jardin plus, pour une fois; faire des roues dans l'herbe et se coucher au soleil. Elle s'était également réintroduite au piano et prenait plaisir à enseigner des chansons, augmentant le niveau de difficulté à chaque nouvelle pièce. Sa mère, quant à elle, se replia sur elle-même; mangeant peu et dormant beaucoup.

Sa mère avait l'habitude de lire la Gazette du Sorcier tous les matins avant de permettre à Isobel de la toucher, mais avait perdu l'énergie récemment, et avait laissé Isobel prendre le relais et lire à haute voix tout ce qui était important. Il y avait peu de note ces jours-ci; pas d'attaques, la plupart des mangemorts échappés sont rassemblés et ceux qui marchaient librement ont tendance à rester seuls. C'était, cependant, toujours énervant d'entendre parler de quelqu'un qui avait déjà été associé à Voldemort, ce qui explique peut-être pourquoi le corps de Maggie s'arrêta quand Isobel dit:

"Maman, as-tu beaucoup entendu parler de la famille Malfoy? Depuis la guerre, je veux dire ? "

"Non," dit sa mère fermement. "Pourquoi?"

Isobel a poussé le papier sur la table. Une image de Draco Malfoy était étendue sur la troisième page de la Gazette du Sorcier. Il était à un marché de rue, debout devant un étal de fleurs et tenant un petit bouquet d'œillets rayés sur sa poitrine. À travers des mèches de cheveux blond blanc, il se renfrogna vers la caméra.

"Pensez-vous que les fleurs sont pour sa mère ou pour une petite amie?"  Isobel lui ramena le papier, regardant Draco avec curiosité. Il avait l'air tellement plus âgé qu'elle ne se souvenait de lui. "Je sais que Pansy Parkinson avait quelque chose pour lui qui n'était pas vraiment réciproque, mais peut-être qu'il a changé d'avis."

La mère d' Isobel serra plus fort sa tasse de café.

"Malfoy, un bébé maussade, beau et au cœur brisé, a été repéré pour la première fois depuis des mois sur un marché moldu," lut Isobel à haute voix. "À qui sont destinées les fleurs? Un nouvel amour, peut-être?"

"Ça suffit, Isobel."

"Oh allez, je suis sûre qu'il est inoffensif", a déclaré Isobel. Elle a parcouru le reste de l'article, mais il n'exprimait rien de plus que les spéculations de Rita Skeeter sur un nouvel intérêt amoureux pour Draco. "Je me demande pourquoi elle dit qu'il a le cœur brisé? Pas plus que le reste d'entre nous, sûrement?"

Elle regarda Draco baisser son regard pendant un moment, avant de regarder à nouveau la caméra, ses yeux gris glace durs. Incapable de s'arrêter, elle passa un doigt sur sa joue. "Mon Dieu, il a l'air si triste, tu ne penses pas? Ça doit être difficile -" Elle leva les yeux. "Aucun intérêt pour Draco Malfoy, maman?"

Sa mère fixait son café. "Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour les mangemorts, non."  

Isobel sentit son cœur baisser un peu. "Ce n'est pas ce que je voulais dire, maman. Je détestais Draco Malfoy à l'école, tu le sais. Je pense juste qu'il a été victime de sa situation. Nous le sommes tous, je suppose."

Sa mère se leva et vida le reste de son café dans l'évier. Sans rien dire, elle resta là, dos à Isobel.

Soudain, un coup dur retentit à la porte. La mère d'Isobel a laissé tomber sa tasse dans l'évier et elle s'est brisée. Elle se retourna, fixant sa fille, une main sur sa poitrine. Respirant rapidement.

Isobel laissa échapper un rire nerveux. Personne n'avait frappé depuis que leurs voisins avaient emménagé pour la première fois, mais elle ne voyait pas cela comme une source de préoccupation. "Maman, ça va. Un rapide Reparo va réparer ça. Je vais ouvrir la porte -"

"Non!"

Isobel s'arrêta, puis rit à nouveau. "Maman, je suis parfaitement capable -"

Un petit couloir reliait la cuisine à la porte d'entrée, et a viré sur le côté, là-bas, vers le reste de la maison. Maggie se dirigea rapidement vers la porte et regarda par la fenêtre latérale." Ce sont des sorciers."

"Vraiment? Les connais-tu ?"

L'air effréné, Maggie attrapa le coude de sa fille et la dirigea vers le couloir. "Va dans ta chambre, Isobel. Ne sors pas, d'accord?"

Isobel secoua la main de sa mère de son bras. Fronçant les sourcils, elle se dirigea vers sa chambre et s'enferma à l'intérieur, entendant la porte d'entrée s'ouvrir alors qu'elle le faisait.

S'asseyant par terre, Isobel pressa une oreille contre la porte de sa chambre, mais constata qu'elle n'entendait que très peu à travers. Les hommes sont restés dix minutes, mais Isobel n'a attrapé que des bribes étouffées: "Votre perte insupportable" ... "Nous n'avons rien entendu de votre part" ... "Nous venons vérifier" .. "Tellement surchargé" "Même à temps partiel ... "

Et puis, le visage tordu de concentration, Isobel entendit: "Sachez que nos pensées sont avec vous. Perdre mari et votre fille est une perte incroyable."

Entendant les hommes partir, Isobel courut à la fenêtre de sa chambre. Elle les regarda passer à travers les rideaux, leurs robes vertes de Saint-Mangouste ondulant dans la brise.

Dans la cuisine, Maggie Young se rassit à table. Elle mit sa tête dans ses mains et pleura. 

Elle pleurait, parce qu'elle avait menti, et tout allait mal maintenant. Parce qu'elle avait agi sur une impulsion égoïste et désespérée, et n'y avait pas réfléchi.

La Gazette du Sorcier gisait à côté d'elle, et l'image de Draco Malfoy la fixait, immobile; la réprimandait. En lui disant, tu n'as pas seulement ruiné sa vie. Vous avez aussi ruiné la mienne.

La fille de Maggie Young était vivante et elle était la seule personne au monde à le savoir.

J'espère que vous avez apprécié ce chapitre... Vous pensez quoi de tout ceci ?... ♡