32~ Ressentiment

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Rappel: Bien qu'elle avait été heureuse de sortir de cet hôpital, ce bonheur ne fût que de courte durée pour Jaya. Elle ignorait qu'elle aurait pu ressentir toute ces émotions indescriptibles alors qu'elle ne se rappelait même pas être tombée. Elle avait fini par fuir. Fuir la réalité. Et elle s'était retrouvée au pied de la colline des Hokage.

***
Le printemps avait beau être là, les soirées étaient encore fraîche. Jaya regrettait de ne rien porter d'autre qu'une pauvre robe.
Enfin, cela ne l'empêchais pas de se rendre sur la colline des Hokage.
Au début, elle avait tiqué devant l'impressionnante hauteur de la colline, et elle avait été découragée de devoir monter là haut sans en voir le bout. Mais elle avait finalement trouvé des escaliers flanqués contre un coin de terre aride, alors elle avait pu grimper sans crainte.

En arrivant là haut, elle frissonna de froid, car le vent soufflait bien plus fort qu'en bas. Mais d'ici, elle pouvait admirer l'incroyable vue qui se présentait à elle. Une ville colorée, vivante et rafraîchissante, étalée sur tout l'horizon qu'elle pouvait voir.

Elle ne se rendait pas compte à quel point il pouvait être marquant d'apercevoir d'en haut cette ville dont elle avait tant rêvé. Et c'était d'autant plus déstabilisant puisqu'elle le voyait maintenant de ses propres yeux.

Ses mains étaient glacées. Elle se souvenait qu'il était fort désagréable d'être prit par le froid à cette heure-ci, mais ça ne l'empêchait pas de laisser aller son regard à travers la fine brune qui se formait au dessus de la grande ville.

Son coeur battait encore si vite. Comme pour lui rappeler qu'elle était bien éveillée et en vie. C'était si dérangeant mais aussi tellement prenant.
Elle posa une main sur sa poitrine, avec un regard désespéré envers l'horizon, et sentit les larmes brûler les bords de ses yeux.

Elle qui venait déjà de pleurer tout son saoul, il fallait que cela soit réitéré maintenant. Elle ne savait même plus pourquoi elle se sentait comme ça.
Elle retint ses sanglots, sentant sa gorge enfler d'émotions, et s'assit sur un pauvre rocher qui se trouvait là.
Elle resta ici à observer d'un regard vide la ville, sans grande émotion si ce n'est qu'une infinie tristesse non fondée.

Au fond, elle ressentait une profonde solitude. Elle se doutait qu'il ne serait pas si simple de sortir d'un coma. Mais elle ignorait tout simplement qu'elle passerait par autant d'états d'âmes. On l'avait prévenue pourtant. Le Hokage, qu'elle n'avait vu qu'une fois à peine, lui avait annoncé qu'il lui serait difficile de retrouver un quotidien posé. D'autant plus que le choc à la tête avait causé bien plus qu'un traumatisme apparent.

Elle qui avait dit à Naruto ne pas lui en vouloir. À cet instant elle savait qu'elle mentait. Mais infliger à ce garçon à peine plus jeune qu'elle ce fardeau était bien trop dur à supporter.
À bien y penser, elle préférait hériter seule de cette peine.
Ce jeune homme s'en voulait suffisamment comme ça.

Autre chose et non des moindres qui la frustrait, c'était ce rêve. Elle aurait pourtant juré l'avoir vécu. Mais elle avait finit par comprendre que cette réalité n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait vu. La preuve en était faite il y a quelques heures; il était dit qu'elle ne possédait aucune capacité ninja, à l'inverse de son rêve qui montrait le contraire.
C'était bien là le signe qu'elle n'était qu'une simple jeune femme sans pouvoir. Et certains pouvaient voir ça comme une bonne chose.
C'était un point de vue comme un autre après tout.

Enfin. Là n'était plus la question. Son esprit vaquait à d'autres pensées bien plus téméraires. Elle se demandait quand tout cela cesserait. Comme si son coeur lui même ne pouvait plus répondre à aucune de ses interrogations, elle laissa aller ses soupirs formant une mince brume transcendant le ciel et voletant au dessus de Konoha. La pluie se mettait à tomber allégrement, provoquant une fine odeur d'humidité qui rappelait vaguement quelque chose à la jeune femme. Le bruit à la fois doux et relaxant résonnait à ses oreilles comme s'il s'agissait de la première fois que la pluie tombait. Les fracas sur la terre sableuse donnaient une tout autre allure au village, assombris par les épais nuages qui s'étaient formés quelques minutes plus tôt. Elle n'avait pas prévu qu'il pleuvrait. Mais en y repensant, rien ne s'était passé comme prévu depuis le début. Et par "depuis le début", elle parlait évidemment de son réveil houleux. 

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