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Ça fait un moment déjà que nous attendons et je ne m'en plains pas. Un peu de repos me procure le plus grand bien, surtout qu'en ce moment, je n'ai rien envie de faire. Je ne suis pas complètement sûre que je serai capable de me remettre sur pieds quand il le faudra. Le temps alloué pour les épreuves est écoulé et des soldats sont allés chercher les dernières personnes restantes, c'est-à-dire celles qui n'ont pas réussi à sortir.

- Maintenant que tous les participants sont ici mêmes, nous vous laissons encore le temps de reprendre des forces pendant que nous évaluerons votre accomplissement. Nous reviendrons bientôt avec les résultats et d'ici là, nous vous prions de rester dans cette pièce-ci. On ne sera pas longs, je dirais environ une heure.

Le général Saiki nous salue, le commandant Etsushi sur les talons. J'aperçois même la générale en second Tsumugi, une femme que j'ai toujours admiré. Je suis émerveillée de considérer que tant de gens exceptionnels se trouvent entre les mêmes murs que moi. Je me demande si beaucoup d'autres ont entendu parler de moi, comme le général Saiki. Peut-être bien. Après tout, si cette information est arrivée jusqu'aux oreilles du plus haut gradé de l'armée, ça ne m'étonnerait pas que ses collègues soient au courant aussi.

Ces soixante minutes me paraissent comme une éternité, surtout avec Kazaki qui est complètement à sec niveau énergie. Par chance, Yûna vient nous rejoindre pour briser le silence pesant qui règne entre moi et mon coéquipier. Je la remercie d'être arrivée, je croyais que j'allais étouffer dans ce malaise.

- Désolée de vous avoir abandonné si tôt... je ne croyais pas être en mesure de réussir et quand je vous ai vus, Kazaki et Atsuko, j'étais sûre que vous méritiez votre place au sein de la ligue bien plus que moi. J'ai vu avec quel courage et quel sérieux vous accomplissiez ces tâches, je n'ai pas pu m'empêcher de croire en vous. Je n'avais pas tort car si je ne me trompe pas, vous avez bien fait vos dix épreuves ?

- Oui, c'est exact.

- Parfait, j'en étais persuadée, affirme Yûna avec un sourire. Vous êtes des personnes admirables, je prie pour que vous soyez sélectionnés. Vous le méritez amplement après tant d'efforts. Le parcours jusqu'ici a dû être très dur et parsemé d'embûches. Je connais la vie de soldat et le chemin qui implique ce travail. Ce n'est pas toujours très joyeux...

- En effet, approuvé-je en repensant à toutes ces horreurs que j'ai dû endurer.

- Je vais retourner avec Shiori, je crois qu'elle n'a pas fini de me sermonner pour lui avoir fait aussi peur ! Je m'en veux, je ne voulais pas qu'elle chute dans la défaite avec moi... soupire-t-elle. Quelle idiote, je ne comprends pas pourquoi elle a agit avec tant de stupidité !

- J'ai ma petite idée, lancé-je en regardant Kazaki d'un regard complice tandis que Yûna hausse un sourcil expliquant son incompréhension. Laisse tomber.

Un peu perplexe, elle nous laisse là pour rejoindre Shiori. Kazaki éclate de rire - ce qui me rassure, je commençais à trouver que quelque chose clochait avec lui - et j'ai bien du mal à me retenir. Pourtant, je garde mon sérieux sans cacher mon sourire d'amusement, par respect pour la pauvre Yûna qui n'a rien comprit.

Tandis que je bois une gorgée d'eau, le général Saiki entre dans la pièce, muni d'une enveloppe contenant les résultats. Je manque de m'étouffer - ce qui fait rire mon binôme encore plus - avec tout ce stress qui afflue dans mon corps. Mon coeur accélère et ma bouche s'assèche automatiquement, même si je viens de boire à l'instant. Ceci est vraiment le moment décisif, le moment qui dira si j'ai accompli mon rêve ou pas. Il n'y a pas de possible deuxième chance, je ne pourrai jamais réessayer si j'échoue. J'ai conscience que seulement deux personnes sur trente sont choisies et donc que je n'ai pratiquement aucune chance que ce soit moi. Mais je peux toujours espérer. C'est ce que j'ai toujours fait.

Ligue 09Où les histoires vivent. Découvrez maintenant