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Le palais est immense, je peine à m'y retrouver parmi ces innombrables couloirs qui mènent à d'innombrables portes qui elles-mêmes donnent sur d'innombrables pièces. Cela doit bien faire quatre fois que je demande mon chemin aux employés qui travaillent ici alors que je suis arrivée il y a quelques heures. Je suis sensée rejoindre Kazaki à la bibliothèque afin d'établir une potentielle stratégie concernant notre mission. Malheureusement, je dois être en retard d'une bonne quinzaine de minutes. Je finis tout de même par trouver la salle qui contient un nombre incalculable de manuscrits, d'encyclopédies, d'histoires en tout genre. Je passe à côté d'une étagère réunissant une tonne de bouquins poussiéreux qui n'ont pas servi à qui que ce soit depuis qu'ils sont posés là. J'aperçois mon collègue assit à une table près d'une fenêtre, lisant un livre d'un bon millier de pages.

- Qu'est-ce que tu lis ? demandé-je tandis que je prends place en face de lui, réalisant qu'il feuillette plus qu'il ne lit.

- Je parcours quelques manuscrits contenant des faits historiques ou importants dans le passé qui pourraient avoir un quelconque lien avec ce que l'on cherche. Pour le moment, je n'ai pas trouvé grand chose et je me doute que ce genre d'informations doit être mieux dissimulé. Il faut savoir lire entre les lignes et dénicher les sous-entendus, ajoute-t-il. Je t'attendais, tu es en retard, au fait.

- Haha, désolée... m'excusé-je, n'osant pas lui avouer que je me suis tout simplement perdue.

- Je t'avoue que je me mélange aussi dans ce château déconcertant, admet-il, ayant parfaitement deviné la raison de mon retard.

- Le pire, c'est que j'ai travaillé ici auparavant... enfin, je ne me voyais attribué que le premier étage, je ne suis donc jamais montée aux autres.

- Mauvais sens de l'orientation, propose-t-il en haussant les épaules.

Je grimace tout en me disant en mon for intérieur que c'est probablement vrai. Kazaki se lève et contourne la table pour venir s'asseoir à côté de moi. Il pousse un bouquin devant moi en pointant une phrase.

- « Suite à plusieurs rumeurs, une légende est née au fil du temps à propos du Slave's District. Certains disaient entendre des murmures, des cris et des appels à l'aide. Ceci n'a jamais été confirmé et n'est considéré que comme un vieux mythe que les adultes racontent aux enfants pour leur faire peur. », lu-je à voix haute.

- Crois-tu qu'il serait possible que certaines personnes aient entendu du bruit provenant de l'autre District ?

- Ça doit dater d'il y a longtemps, hasardé-je. Il y a sûrement eu des renforcements dans le grand mur afin de s'assurer qu'aucun bruit ne peut nous parvenir. Mais c'est probable. Après tout, ne dit-on pas qu'il y a toujours une part de vérité dans les légendes ?

- Possible.

- Bref, notre travail n'est pas de faire des recherches à la bibliothèque, c'est celui de Kei et Izumi. Concentrons-nous plutôt sur ce que nous avons vraiment à faire, chuchoté-je afin que personne d'autre que Kazaki n'entende ce que je dis.

Il acquiesce et on ne dit rien pendant un bon moment, c'est le silence complet. Je ne sais pas trop ce qu'il se passe, c'est comme si j'avais complètement oublié ce que je voulais dire il y a deux secondes. Les mots ne veulent pas sortir, je reste muette. On se regarde droit dans les yeux, mon collègue attendant probablement que je prenne la parole. On est tournés l'un vers l'autre et je réalise qu'on est assez proches, nos genoux se touchent presque. Je recule donc ma chaise tandis qu'il détourne le regard et me racle la gorge pour finalement déclarer :

Ligue 09Où les histoires vivent. Découvrez maintenant