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Nous sombrons dans un trou profond qui n'est éclairé par aucune lumière. Je mets étonnamment beaucoup de temps à enregistrer ce qu'il est en train d'arriver mais je laisse bientôt place à la panique. On est en train de tomber en chute libre et vu le nombre de secondes nécessaires pour atteindre le fond, on mourra lors du contact entre nous et le sol. Il est clair que nous allons nous écraser, que tous nos os vont se briser et que nous allons... éclater. Ce n'est pas charmant comme concept, je le sais, pourtant c'est la vérité.

Si je pouvais me donner une gifle, je le ferais. Bon sang, à quoi est-ce que je pense ? On ne peut pas mourir, il me semble logique que ce soit la fin de l'exercice et que nous ayons réussi. Ceci est certainement le passage vers la mission suivante. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

Je vois le plancher s'approcher dangereusement de nous - c'est plutôt nous qui nous approchons de lui - et je ne peux effacer l'image de moi-même s'affalant sur le sol, morte. En tout cas, j'avais vu juste car un courant d'air qui vient du sens inverse nous maintient à quelques centimètres du sol puis nous relâche. Reprenant mon souffle, j'entreprends ensuite de me relever et d'épousseter mon uniforme.

- J'ai bien cru qu'on allait mourir, murmure Yûna tandis que Kazaki approuve d'un hochement de tête.

Nous nous trouvons désormais à l'intérieur d'un tunnel souterrain éclairé par quelques torches enflammées. Nous commençons à traverser le couloir qui semble sans fin dans l'espoir de trouver un indice. Après seulement quelques secondes, j'entends un crépitement suivi d'un bruit sourd. Je me retourne et vois les torches à l'autre bout du corridor qui sont toutes tombées. Le feu a commencé à embraser les choses à proximité et se rapproche à toute vitesse de nous.

Je me mets à courir, n'ayant pas trouvé de meilleure alternative. Je suis complètement vidée de toute potentielle énergie et des crampes se forment rapidement à l'intérieur de mon corps. J'ai dépensé beaucoup de « carburant » lors des précédentes épreuves et je n'en ai plus beaucoup pour accomplir celles à venir.

Je remarque également que c'est le cas pour Kazaki, qui est blessé à la jambe pour couronner le tout, Shiori et Yûna. On a tous été affaibli à cause des diverses tâches et nous ne sommes pas dans le meilleur état physique pour échapper au feu ardent.

À une intersection, alors que je viens à peine de tourner pour emprunter le couloir suivant, les flammes s'abattent sur l'endroit où j'étais. Si j'y étais restée deux secondes de plus, j'aurais été entièrement carbonisée. Je frissonne mais je n'ai pas énormément de temps pour avoir peur et souffler un peu car notre poursuivant est toujours en route. Sans nous arrêter, nous courons, courons et courons encore.

Je ne m'arrête pas, pas même pour une petite pause. Pas même malgré la douleur dans mon bras, celle dans mon dos, celle qui parcoure mon corps tout entier, ni même à cause de mes crampes ou de mes pieds en surchauffe. Même si ma vue se brouille, que j'ai du mal à respirer correctement et que je manque de m'enfarger, je ne m'arrête surtout pas. C'est fatiguant, presque insupportable mais sinon c'est la mort ou plutôt l'élimination.

Je n'aurais pas imaginé que les épreuves soient si dures et éprouvantes. Je m'attendais à quelques tâches plus ou moins simples, qui font travailler nos muscles et notre cerveau. Je ne pensais pas du tout que nous devrions souffrir autant et que ce serait aussi compliqué et ardu. Je m'étais trompée car les missions nécessitent d'une incroyable résistance physique et d'être dans de bonnes conditions physiques également.

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