Ligue 09

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Je joue aux cartes avec Kei qui me bat à plate couture à tous les coups tandis que Jun tente de parler à Tetsuo. Je ne sais pas comment elle fait pour gagner à chaque fois mais une chose est sûre : je suis complètement pourrie à ce jeu. Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée que Kei a vingt-et-un ans, j'ai l'impression qu'elle a mon âge. Ce n'est pas seulement à cause de son physique mais aussi de sa manière d'agir. En tout cas, on s'entend très bien.

- Par pitié, Jun, pourquoi tu te tues à être aussi gentil avec moi ? grommelle Tetsuo en prenant la tasse de café que lui tend le concerné. Merci.

- Drôle de question mais tu fais des progrès en matière de politesse. Tu m'as remercié, cette fois, sourit Jun.

Tetsuo se retient de dire quoique ce soit mais toise Jun d'un regard qui veut clairement dire « ferme-la ». Il lève les yeux au ciel et finit par boire une gorgée de café.

- Ça ne répond pas à la question, réplique Tetsuo.

- Tout le monde mérite sa chance et tout le monde peut s'améliorer. Tu parles plus que d'habitude, aujourd'hui, en voici une preuve.

- D'accord, d'accord, j'ai compris mais tais-toi. Tes belles paroles me donnent envie de vomir.

Le tempérament de Tetsuo m'énerve assez mais il me rappelle un peu mon caractère. Est-ce que je suis aussi agaçante et sèche ? Je me renfrogne. Si c'est le cas, je dois vraiment être insupportable. Jun essaie seulement de l'aider mais Tetsuo le rejette à chaque fois. Pourtant, le premier mentionné ne semble pas du tout découragé ou offensé car il continue de sourire à Tetsuo. Celui-ci affiche une expression blasée sur son visage et continue de boire le contenu de sa tasse. Kei me secoue l'épaule en me disant que c'est à mon tour de jouer et que j'étais dans la lune. C'est vrai, les deux garçons m'ont déconcentrée.

- Encore perdu, s'esclaffe Kei. Décidément, c'est vraiment pas ton fort, ce genre de jeux là.

- C'est ça, marre toi autant que tu veux.

- Tu gagneras un jour. Je suis ton maître et tu es mon disciple. Je vais t'enseigner l'art des jeux de cartes, promet Kei d'un air un peu trop sérieux.

- Si tu continues comme ça, je m'en vais, dis-je en rigolant. Es-tu vraiment sûre que tu as vint-et-un an ? Je parierais plutôt sur onze, autant en apparence qu'en comportement.

Kei s'apprête à répliquer, vexée mais nous remarquons Yuzuru qui a fait son entrée dans la pièce d'une façon si discrète que nous ne l'avions ni vu ni entendu. Je sursaute lorsque je l'aperçois, deux feuilles à la main. Il en tend une à Kazaki et l'autre, à moi. Je devine alors qu'il a terminé nos programmes d'exercices et que tout est inscrit sur le papier. Je le remercie de façon distraite en analysant le parcours de sport et je manque de recracher l'eau que je venais de boire. Il y a énormément de choses à faire, ça va être long et épuisant.

- Ça va, Atsuko ? demande Kazaki en arquant un sourcil. Tes yeux ont failli sortir de leur orbite.

Je manque de m'étouffer en riant et tente de reprendre mon sérieux pour lui assurer que tout va bien. Kei me toise avec un regard de reproche un peu trop exagéré, ce qui me donne encore plus envie de rigoler. Je parviens à me retenir en la fusillant du regard car je n'aurais pas voulu avoir l'air d'une idiote devant mon commandant. Celui-ci n'a visiblement rien remarqué et part aussi vite qu'il était arrivé.