Ligue 09

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Je me réveille avec une seule chose en tête : le Slave's District. Ma première mission dans l'autre partie de la ville se déroule aujourd'hui et je ne pense qu'à ça. L'excitation et l'angoisse donnent un drôle de mélange, je vous l'accorde. J'ai envie de découvrir ce qu'il y a au-delà du Grand Mur, d'en apprendre plus sur nos voisins mais en même temps, j'appréhende un peu. C'est le moment de prouver à mes coéquipiers ma valeur dans l'équipe, j'espère que je réussirai. Izumi et Kei m'ont confirmé que cette mission était très facile et que n'importe qui pourrait s'en charger alors je suppose que je n'ai pas à m'inquiéter. Je dois juste faire preuve de professionnalisme et de calme et tout ira bien, logiquement.

J'enfile mon uniforme et l'ajuste parfaitement en vérifiant chaque couture et chaque pli. Une fois que c'est fait, je prends soin de bien brosser et placer mes cheveux pour être présentable. Je prends mes bottes, les mets et attache les lacets. Maintenant que je suis prête, je me dépêche d'aller manger. À la va-vite, je prépare un bol de céréales et l'engloutis en à peine une minute. Je vais ensuite rejoindre les autres membres qui sont déjà prêts - Tetsuo, Ayana et Yuzuru - et attend de pouvoir partir. Lorsque nous sommes tous présents, nous montons dans la voiture et le chauffeur démarre.

Nous arrivons devant le grand mur de pierre qui nous sépare du Slave's District et nous passons au contrôle. Tsumugi, la commandante adjointe du générale Saiki, nous attends avec un sourire en coin. Lorsque nous débarquons de l'automobile, elle s'approche de nous tandis que le véhicule redémarre pour faire demi tour. Elle nous salue et nous dit les formules de politesse habituelles pour qu'on se sente à l'aise. Une fois tout le protocole terminé - qui, je vous l'avoue, me semble peu utile -, Tsumugi prend la parole pour nous expliquer en détails à moi et Kazaki en quoi consistera la mission.

- Nous allons ouvrir la grande porte et vous devrez embarquer dans le camion. Le véhicule vous transportera à travers le Slave's District et vous déposera à l'endroit prévu pour que vous puissiez prendre la marchandise. Une fois que vous vous serez assurés que toutes les boites sont présentes, vous pourrez faire marche arrière. Simple, n'est-ce pas ? Il s'agit seulement de respecter les consignes de la mission et tout se passera bien. Ah, voilà votre camion ! Veuillez y embarquer, mesdames et messieurs, nous invite-t-elle en nous faisant un clin d'oeil.

Je monte à l'arrière de la camionnette comme le reste de l'équipe et prend place sur un banc, à côté de Jun. Pendant le trajet, personne ne dit rien, tous probablement perdus dans leurs pensées. Le véhicule n'a aucune fenêtre, nous ne sommes éclairés que par une petite ampoule qui nous baigne d'une faible lumière blanche vacillante et clignotante suspendue au plafond. Nous sommes séparés du chauffeur qui conduit paisiblement à l'avant. La propreté de l'endroit n'est pas à son meilleur, il y a plein de saletés sur le sol et de la poussière sur le banc, ce qui impose un certain dégoût. On aurait juré que ce camion n'avait pas servi depuis des années. Il produit des bruits métalliques qui me laisse un peu douter de ses capacités. En soi, vous l'aurez compris, on pourrait très bien qualifier cette camionnette d'insalubre.

Je ne comprends pas pourquoi la reine ne paie pas un camion mieux entretenu si c'est pour transporter les membres de la Ligue 09. J'entendais toujours dire que c'était des gens prestigieux - j'ai du mal à croire que je fais partie de ces gens maintenant - et qu'ils devaient vivre dans le luxe. Ce n'est pas que je fais un caprice mais il pourrait y avoir un strict minimum de propreté, c'en est répugnant. L'odeur qui flotte dans la pièce est nauséeuse ce qui me donne encore plus la furieuse envie de quitter cet endroit.

Enfin, le trajet est terminé. Il était temps, je commençais sérieusement à avoir envie de vomir. Cette odeur nauséabonde, cet éclairage faible, cette poussière, ces saletés, tous ces détails me dégoûtaient. Heureusement que le voyage est terminé - même s'il faudra faire le même au retour - car je n'aurais pas survécu plus longtemps.