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Les armes sont prêtes à tuer quiconque se trouvera en travers de notre chemin, nous sommes tous aux aguets. Comme prévu, défoncer la porte est la tâche qui me revient, grâce à ma force surhumaine. Je m'exécute donc en infligeant un coup de poing puissant à la paroi de métal qui se brise instantanément. Parmi les débris de métaux et la poussière qui vole dans l'air, je ne distingue presque rien. Des silhouettes mais rien de plus concret. Je lève mon fusil devant moi, le doigt posé sur la détente, prête à tirer. C'est aujourd'hui que je vais assassiner quelqu'un pour la première fois. Il ne faut pas que j'y pense plus, il ne faut pas que je pense à la famille, aux amis, aux rêves de cette personne.

Ici, Kazaki et moi sommes probablement les seuls à n'avoir jamais tué personne. C'est normal que ce soit encore plus horrible la première fois.

Je me ressaisis dès que j'entends des coups de feu, me demandant soudainement si nos ennemis sont armés ou pas. Ça m'étonnerait, puisqu'ils n'étaient pas préparés à avoir de la compagnie. Pourquoi des scientifiques trimbaleraient des fusils avec eux ? Ce ne serait d'aucune utilité. Je m'avance, commençant à voir un peu mieux qui se trouve devant moi. Une femme, qui ne semble pas du tout effrayée de les voir se faire attaquer, mais qui reste quand même sur ses gardes. Puis c'est là que je réalise de qui il s'agit : Tsumugi. Que fait-elle ici... ? Elle ne travaille pas au centre scientifique et elle n'a rien à faire dans la centrale. Elle serait supposée être au palais ou je ne sais pas, à son lieu de travail.

Je m'arrête lorsque mon pied heurte quelque chose de plus ou moins dur. Je pense savoir ce que c'est mais mes yeux se baissent automatiquement. Un cadavre. Un humain qui vient à peine d'être tué. Son torse est troué de plusieurs balles et son uniforme blanc est taché de sang. Il a un regard vitreux, signalant que son âme a quitté son corps. Dans ses yeux, je lis la terreur qui s'est emparée de lui avant qu'il ne décède. Je serre les dents en essayant de réprimer ma pitié pour cet homme. Il ne la mérite sans doute pas.

Mon regard converge immédiatement vers la personne concernée lorsque, du coin de l'oeil, je vois quelqu'un lever son arme. Donc, les scientifiques sont bel et bien armés. Et il vise Kenzo. Alors, sans hésiter une fraction de seconde, je dirige mon fusil dans sa direction et tire. La balle le frappe en plein dans la tête et il retombe sur le sol, sans vie. C'est horrible. Il est mort. Je viens de le tuer. J'ai envie de vomir.

Ressaisis-toi Atsuko. C'était soit lui, soit Kenzo. Et pour rien au monde je ne laisserais Kenzo se faire tuer sous mes yeux. Alors je n'avais pas le choix. Peu importe à quel point je m'en veux, il est trop tard maintenant.

Des balles fusent de part et d'autre, sans jamais pourtant m'atteindre moi. J'entends des cris, des hurlements de terreur, ce qui me laisse pétrifiée. Ils souffrent. Mais là, maintenant, tout ce que j'espère, c'est qu'aucun de mes collègues ne soit blessé ou pire, mort. Je n'ai pas le temps ni la force de protéger chacun d'entre eux, il va donc falloir que je leur accorde ma confiance. Toutefois, ce qui m'inquiète le plus, c'est Tsumugi. Elle sait se battre très bien et je suis sûre qu'elle vise tout aussi bien. Je l'ai perdue de vue, en plus.

Je tire sur chaque ennemi que je vois, en espérant à chaque fois que je ne vise pas un de mes collègues en accident. Je ne réussi pas à tuer chaque adversaire que je tire mais les blesser est parfois assez suffisant pour les mettre hors d'état de nuire. Du moment qu'on les neutralise, c'est ça l'important.

Dans mon champs de vision, j'aperçois Ayana qui se bat au corps à corps avec un homme. En moins de deux, il est vaincu. Je vois aussi Kazaki et Tetsuo, ce qui me rassure un peu. Pour l'instant, la majorité est encore en vie. Pour ce qui est de Jun et Kenzo, je ne sais pas, je ne les vois pas.

Ligue 09Où les histoires vivent. Découvrez maintenant