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Je suis déjà debout bien qu'il soit très tôt car je n'ai pas dormi longtemps, hantée par la peur. Je suis assise dans mon lit, à fixer le mur opposé à moi, perdue dans mes pensées. J'entends un petit craquement, sursaute brutalement et cligne plusieurs fois des yeux pour m'assurer que je ne suis pas en train de rêver. Je jette un regard furtif dans la pièce et découvre qu'il n'y a rien.

- Ugh... je deviens vraiment paranoïaque... marmonné-je en me massant les tempes.

- Ça c'est sûr, confirme une voix.

Je manque de faire un arrêt cardiaque et me retourne vivement en tentant de comprendre d'où provenait la voix. Ayana se tient à quelques mètres de moi, les bras croisés, me toisant d'un regard de reproche. Elle s'avance et se penche vers moi pour me fixer droit dans les yeux. Je recule la tête par réflexe et alors que je m'apprête à lui demander qu'est-ce qui lui prend, elle lance :

- Je le savais. Tu es allée fouiner dans les appartements de la reine hier soir avec Kazaki. Contre la volonté de Yuzuru. Tu as idée de ce que cela veut dire ?

- Je suis désolée, soupiré-je, n'ayant aucune envie de riposter ou de débattre avec ma collègue. J'ai enfreint les ordres qu'on m'avait donné et-

- Tu possèdes un courage incroyable ! m'interromps Ayana avec un grand sourire.

- Ayana, est-ce que tu es sûre que tout va bien... ? demandé-je en arquant les sourcils faisant référence à mon incompréhension face à la situation.

- Ce que je veux dire, reprend-elle en abandonnant son sourire, c'est que vous avez eu du courage de vous aventurer là-bas. Je n'exclus pas le fait que c'était idiot, imprudent, stupide et que vous êtes un duo d'inconscients mais tout de même, vous ne vous êtes pas fait prendre. Mais en sachant tous les risques que cela a imposé, j'espère de tout coeur que vous avez trouvé une information importante car sinon vous allez passer un sale quart d'heure. Yuzuru ne sera pas très joyeux en apprenant votre acte clandestin, je peux te l'assurer.

- Ne t'inquiètes pas pour ça, grommelé-je. On a trouvé quelque chose de bien plus qu'intéressant. Quelque chose que j'aurais préféré ne pas savoir. Mais ne pose pas de questions, j'attendrai la réunion pour en parler, ça ne sert à rien de répéter quelque chose trois cent fois à de différentes personnes. Vous le saurez une fois réunis.

Mon ton de voix lui fait comprendre que je suis catégorique et que je ne répondrai pas à son interrogatoire si elle décide d'en faire un. Elle hausse donc les sourcils et tourne les talons pour quitter ma chambre. Une fois seule, je pousse un énorme soupire de découragement et me laisse tomber mollement sur mon lit. J'observe le plafond d'un oeil désespéré en me demandant si j'ai fait le bon choix en intégrant la ligue.

- Après tout, je ne pouvais pas savoir qu'il y aurait tant de problèmes, essayé-je de me convaincre. Maintenant que je m'y suis engagée, je ne peux plus baisser les bras et me recroqueviller sur moi-même en espérant que les autres arrangent tout à ma place. Je dois agir par moi-même, sinon ce sont des tonnes de vies que je mets en péril.

Je me lève péniblement et m'habille à la lenteur d'une tortue. J'ouvre la porte d'un geste las et fonce dans quelqu'un. J'émet un grognement de douleur et me retient de jurer.

- Excuse-moi, déclare Kazaki, sa main sur son front pour tenter de calmer la douleur.

- Pfff... pas grave, ronchonné-je en me tenant le nez.

Ligue 09Où les histoires vivent. Découvrez maintenant