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Chaque équipe se place devant une des portes du bâtiment, afin qu'on commence tous avec de différentes épreuves. Une voix robotique venant des hauts parleurs fait le décompte ;

- Dix. Neuf. Huit. Sept. Six. Cinq. Quatre.

La tension qui flotte dans l'air est palpable mais mes mains ne sont pas moites, je ne transpire pas et mon coeur bat à une vitesse normale. Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi je ne ressens aucune nervosité ? Alors que tout le monde est angoissé, je suis parfaitement détendue. Je n'aime pas avoir autant confiance, j'ai toujours peur de prendre la chose à la légère et de découvrir de mauvaises surprises par la suite.

C'est dingue ça, maintenant je stresse parce que je ne suis pas stressée. Quelle ironie.

- Trois. Deux. Un.

Avant que Kazaki n'ait pu faire le moindre geste, j'ouvre notre porte et le pousse à l'intérieur. J'entre, la referme et déclare :

- Dépêche-toi ! On doit essayer de finir rapidement.

- L'esprit d'équipe compte aussi.

Je lui lance un regard qui signifie que je le sais et je commence à scruter la pièce sous tous les angles. Il y a des lettres inscrites sur le mur du fond dans une langue que je ne comprends pas, une étagère avec des livres, un divan, une table basse et un tapis.

- À quoi rime tout ça... ? me questionné-je à voix haute.

Kazaki passe sa main sur les inscriptions gravées dans le mur et les observe pendant un moment. Voyant qu'il ne se rend pas très utile, je décide de regarder sous le canapé, sous la table basse mais rien.

- C'est de l'allemand, déclare Kazaki.

- Ça te dérangerait d'essayer de trouver une façon de sortir d'ici ou c'est trop te demander ?

Il ne m'écoute même pas et se plante devant l'étagère de livres. Il commence à les regarder un par un et les jette derrière lui. J'en reçois un sur la jambe mais évite de me plaindre. Qu'est-ce qu'il fait bon sang ? J'espère qu'il a trouvé une piste qui tient la route. Il sourit, se retourne et me lance un livre que j'attrape.

C'est un dictionnaire. Français-allemand. J'ai compris, il veut traduire ce qui est écrit sur le mur, ce n'est pas idiot.

- C'est le seul dictionnaire de l'étagère, c'est la preuve que c'est bel et bien ce qu'il faut faire. Quelqu'un qui parle allemand aurait terminé cette épreuve depuis un bon moment mais on n'y peut rien.

Je fronce les sourcils et ouvre le livre en tentant de trouver les bons mots. « Der Schlüssel ist unter dem Teppich versteckt », c'est la phrase. Avec l'aide de Kazaki, je cherche dans le dictionnaire afin de comprendre ce que ça signifie.

- Der Schlüssel veut dire « la clé », dit Kazaki. Ist unter signifie « est sous ».

- Dem Teppich versteckt... cachée sous le tapis... La clé est sous le tapis ! m'exclamé-je.

Je m'empresse de me lever et de soulever le tapis : la clé y est. Elle est argentée avec une forme bizarre que je n'ai jamais vue auparavant. Je l'insère dans la serrure et tourne. La porte se débarre et je l'ouvre en vitesse pour réaliser qu'elle débouche sur une autre pièce. Je m'y engouffre et Kazaki me suit.

Ligue 09Où les histoires vivent. Découvrez maintenant