Chapitre 4 : Premier jour

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Dimanche

Je prends mon petit déjeuner sur la table basse du salon. Je suis épuisée, après que les coups de fil aient cessé à une heure tardive. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Le fait que ma mère ait menti à M. Prescott et de commencer un tout nouveau travail m'ont empêché ne serait-ce que de baisser une paupière. Et aussi tous ces coups de fils de personnes intéressés, et cet article... Cet article! Comment cette journaliste de seconde zone a-t-elle pu savoir tout ça ? C'est peut-être un invité ou un employé qui a vendu l'histoire. Et même là, je ne vois pas comment elle a pu savoir pour le boulot. Et si c'était M. Prescott lui-même. Mais non enfin c'est stupide pourquoi il aurait fait ça. Peut-être qu'il aime faire parler de lui, après tout... Je suis perdue dans mes pensées quand me ramène à la réalité.

Éliott : Salut. Dit-il en s'asseyant à côté de moi.

Moi : Ça y est, tu me reparles ? Le taquinai-je.

Éliott : Me cherches pas s'il te plaît, j'ai pas envie d'en reparler...

Moi : Ok, comme tu veux... Tu veux qu'on sorte aujourd'hui? Proposai-je.

Éliott : On peut pas plutôt rester ici et regarder un film ?

Moi : D'accord.

Ça me soulage qu'il me reparle, mais bon je crois que je saurai jamais ce que j'ai pu faire pour mériter sa petite crise d'hier...

Lundi matin.

Je suis dans une belle voiture conduit par le chauffeur de M. Prescott. Il a envoyé son chauffeur pour venir me chercher. Faudrait que je lui dise que ça ne doit pas devenir une habitude. C'est pas que j'adore prendre le métro, mais déjà que j'ai pas été engagée normalement, je veux pas en plus un traitement de faveur. On arrive devant l'immense gratte-ciel de l'entreprise. Je n'ai même pas le temps de défaire ma ceinture qu'Henri, le chauffeur, m'a déjà ouvert la portière. La classe... C'est vrai que c'est cool d'être riche quand même...

Je passe des portes immenses et entre dans un grand hall. Le mobilier est épuré et très classe. Tout est dans les tons gris et blanc. Je n'avais jamais vu un endroit aussi grand et aussi parfait. Moi qui n'ai jamais travaillé dans un bureau, ça me change des cuisines ou des débarras. Ici même les gens sont impeccables. Les hommes en costume, les femmes en tailleur. J'ai bien fait de mettre ma jupe noire et ma chemise blanche. Et dire que j'avais peur d'être trop habillée. Je m'approche de l'accueil pour me signaler. Et la standardiste me dit que M. Prescott m'attend dans son bureau, au dernier étage. Je me dirige vers l'ascenseur et monte dedans. Je suis tellement stressée, et s'il voulait me parler de l'article. Peut-être qu'il pense que c'est moi qui ai inventé toutes ces bêtises... J'arrive enfin tout en haut et je suis les écriteaux. Et je tombe sur une charmante jeune femme assise derrière un bureau. Elle lève la tête et semble enfin me remarquer.

Jeune fille : Bonjour.

Moi : Bonjour. Je cherche le bureau de M. Prescott et...

Jeune fille : Oh ! C'est toi Julia ! M'interrompt-elle toute excitée. Je préviens M. Prescott .Me dit-elle en réalisant qu'elle n'est pas très professionnelle, et en reprenant son sérieux. M. Prescott Mademoiselle Jone's est arrivée. Dit-elle en appuyant sur un bouton et en parlant dans un interphone sur son bureau.

M. Prescott (à travers l'interphone) : Faites-la entrer, Jessica.

Elle raccroche l'interphone et m'indique d'un petit signe une grande porte derrière elle, en m'adressant un grand sourire.

J'entre, et ma foi son bureau est tout aussi bien décoré que le reste de l'entreprise. Je vais directement m'asseoir dans une chaise, face à lui. Son immense bureau métallique entre nous. J'ose enfin lever les yeux vers lui. Il porte une chemise blanche, et une belle veste de costume. Et en bas un pantalon enfin j'imagine, vu qu'il est assis... Une tenue de boulot quoi, je préférais sa chemise violette.

M. Prescott : Bonjour. Me dit-il gêné en regardant ses chaussures.

Ok. Lui non plus ne sait plus où se mettre après cet article débile. J'en peux plus faut que ça s'arrête !

Moi : C'est pas moi qui ai parlé à cette journaliste! Criai-je. Je sais pas qui c'est, mais c'est pas moi !

Oh non ! C'est pas vrai, mais qu'est-ce qui m'a pris. Je viens pas de crier ça. Je croise son regard médusé qui me prouve que j'ai bien fait ça. Ok, je supporte mal la pression et ce mec me stresse.

Moi : Euh... Enfin je voulais juste que ça soit clair. Je n'ai pas parlé à cette journaliste, et je ne lui ai pas dit tout ce qu'elle sous-entend.

M. Prescott : Je ne vous aurais jamais cru enfin... Ne vous inquiétez pas. Me répond-il tout rouge. Je ne vous soupçonne pas et je ne sais pas moi non plus où elle est allée chercher toutes ses inepties...

Moi : Oui, elle a complètement extrapolé. Précisais-je pour bien lui faire comprendre que je ne suis pas amoureuse de lui.

M. Prescott : Oui je sais, mais ça a suffi à mettre ma fiancée dans une colère noire... Avoua-t-il.

Ouille ! C'est vrai que ça a pas dû lui plaire, elle a pas dû beaucoup lui parler du week-end... Comme moi et , enfin même si on n'est pas ensemble...

M. Prescott : J'espère que votre petit ami ne l'a pas trop mal pris ?

Moi : Je n'ai pas de petit ami.

M. Prescott : Oh... Je pensais que le garçon de l'hôpital enfin... Hum... Enfin bref... Oublions toute cette histoire. Il se racle la gorge et redevient un patron. Vous allez travailler avec Jessica qui est à l'entrée. Vous répondrez au téléphone, prendrez mes rendez-vous, tout ça...

Moi : Euh... En fait je voulais vous le dire. Ma mère a un peu exagéré sur mes capacités de secrétaire. Je n'ai jamais travaillé dans un bureau.

M. Prescott : Oh ! dit-il étonné, il réfléchit un instant puis me dit : c'est pas grave, Jessica vous expliquera tout et vous formera. Puis il se leva et commença à marcher vers la porte, signe que l'entretien est terminé, enfin.

Moi : D'accord, merci de me garder quand même. Dis-je en me levant pour le suivre.

M. Prescott : De rien. Mais c'est moi qui devrais vous remercier. Dit-il en se passant la main dans les cheveux d'un air gêné. Vous m'avez sauvé la vie. Je vous dois bien ça.

Moi : C'était rien. Affirmais-je pour donner le change et paraître modeste.

M. Prescott : Si c'était beaucoup. Proteste-t-il en se rapprochant tout près de moi, et en plantant ses yeux dans les miens. Comme à l'hôpital. J'aurai vraiment pu y rester... Je vous serai redevable toute ma vie.

Et quand il me dit ça je comprends que ses paroles sont sincères, et qu'il y accorde de l'importance. Et que ce ne sont pas juste des paroles en l'air.

Qu'est-ce qu'on répond à ça ?

Je souris et pose ma main sur la poignée de la porte pour sortir, mais il m'arrête en posant sa main sur la mienne.

M. Prescott : Euh...J'appelle par leur prénom la plus part des personnes qui travaillent ici.

Moi : Très bien. M. Prescott.

M. Prescott : Vous pouvez m'appeller William.

Moi : D'accord.

Il enlève sa main et je sors enfin. Et bizarrement, ça c'est bien passé, je me rends compte que j'ai été totalement débile de flipper. Il est vraiment sympa en fait, et très accessible. Moi, qui imaginais les riches froids et hautains. En tous cas pas celui-là !

Incongruous loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant