Incongruous love

Chapitre 37 : On abandonne pas un soldat blessé

_ Papa ! Dis-je en lui sautant dans les bras.

_ Ma chérie !

Il me serre tellement fort que j'ai l'impression qu'il va me casser le dos, mais j'aime ça quand même.

_ On t'attend depuis des heures, t'as traîné en chemin ?

_Tu rigoles ou quoi ? J'ai roulé super vite.

Il va chercher ma valise dans ma voiture pendant que j'entre dans la maison et que je vais saluer Sullivan, le compagnon de mon père. Ils se sont rencontrés il y a dix ans à New York bien après que mes parents se soient séparés. Et ils se sont exilés ici, je n'ai jamais eu aucun problème avec leur homosexualité. Je crois plutôt que c'est eux qui ont un problème avec, ça expliquerait pourquoi ils sont venus s'enterrer ici, dans cette ferme de l'Utah. Quand j'étais au lycée je refusais chaque été de venir ici car il n'avait pas internet. Et même aujourd'hui je ne viens que très rarement, la dernière fois c'était il y a deux ans, mais à chaque fois je suis incroyablement bien accueillie.

_ Tu as fait bon voyage ? M'interroge Sullivan quand il me voit entrer dans la cuisine.

_ Excellent, c'était long mais ça m'a permis de réfléchir.

_ On va aller t'installer dans la chambre et après on ira faire des courses tous ensemble ?

_ D'accord, je te suis.

On entre dans la chambre et ça me fait du bien de voir que malgré tout ce qui m'arrive certaines choses ne changent pas. Les murs de la chambre sont toujours recouverts d'un vieux papier peint bleu, et le lit métallique couine toujours autant au moindre petit mouvement. J'aurais aimé emmener William ici, il a toujours été habitué au luxe ça l'aurait changé de venir ici. Mon père arrive enfin à l'étage avec ma valise et je me change avant qu'on parte faire nos courses dans la ville d'à côté.

Nous passons un bon moment au magasin Sullivan et mon père sont vraiment drôle quand ils s'y mettent. Une fois nos emplettes finies nous rentrons à la ferme et pendant que Sullivan prépare le repas je reste au salon avec mon père.

_ Alors qu'est-ce qui s'est passé ?

_ Comment ça ? Demandai-je.

_ À chaque fois que tu viens ici, c'est qu'il s'est passé quelque chose. La dernière fois tu t'étais disputé avec Éliottet tu voulais arrêter la fac.

_ Tout va bien avec Éliott, il est à Hawaï...

_ Alors qu'est-ce qui t'est arrivé ? Je croyais que ton livre se vendait bien.

_ C'est pas ça. Je viens de vivre une rupture douloureuse.

_ Oh. Dit-il en virant à l'écarlate, je crois que mes histoires de cœur l'ont toujours mis mal à l'aise. D'ailleurs je ne lui ai jamais présenté de petit copain. Et ça te rend triste ?

_ Oui, papa je suis malheureuse. Insistai-je.

_ Tu veux qu'on fasse un câlin ? Propose-t-il à court d'idée.

_ Je veux bien. Dis-je en me levant pour aller m'installer avec lui dans son fauteuil.

Les sentiments n'ont jamais été sont forts, mais vous pouvez être sur que si vous avez un problème il fera tout pour vous aider. Nous restons un moment comme ça puis nous allons nous dîner le délicieux repas que nous a préparé Sullivan. Je suis vraiment traité comme une princesse ici.

C'est le matin et à peine levée je vais directement ouvrir les volets de la fenêtre de ma chambre. Une magnifique lumière blanche envahit ma chambre, j'en profite pour admirer le cadre magique de la ferme. Avec les champs qui s'étendent à perte de vue, et qui ne s'arrête que là où le ciel commence. Mon père me fait coucou depuis en bas et pendant qu'il est en train d'arroser son jardin de légumes, Je prends rapidement une douche fraîche et je m'habille pour descendre déjeuner. Ça fait quatre jours que je suis ici, et je n'ai toujours pas envie de partir. Je pourrai peut-être rester ici, au moins personne ne me brise le cœur ici. J'arrive en bas je m'assoie et je commence à me faire une tartine.