CHAPITRE XLII- LE SAGITTAIRE ET LE CANCER

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Myr l'avait tout de suite perçu : Leroy n'était pas loin de lui, il pouvait ressentir l'aura de son ami. En fermant les yeux, il sentait l'air frémir au rythme de son souffle, la pierre vibrer au rythme de ses pas. Son aura était de plus en plus proche, Leroy devait l'avoir repéré aussi.

- Myr ! Il me semblait bien que j'avais senti ta présence.

Le vieux soldat ouvrit les yeux lentement et découvrit le visage, soigné et sérieux, de son fidèle ami. Aussitôt, un sourire traversa son visage ridé, et il le serra dans ses bras.

- Je suis rassuré que tu ailles bien, Leroy. Tu n'as pas trouvé nos élèves, j'imagine ?

- Pas plus que nos ennemis, malheureusement. J'erre dans ces tunnels depuis une bonne demi-heure. En percevant une aura aussi puissante que la tienne, j'ai d'abord cru qu'il s'agissait de Hélio...

- Ce n'est qu'une question de temps avant qu'on l'attrape. J'espère seulement qu'il n'aura pas goûter à l'eau de la source à ce moment là.

Leroy acquiesça.

- Raison de plus pour se mettre en route dès maintenant.

...

Le cri que Cancer avait poussé en se faisant broyer par l'ours avait été immédiatement suivi d'un autre, plus bestial et déchirant : Sagittarius avait été vive à réagir, et il ne lui avait fallu qu'une seconde pour décocher ses traits d'arbalète, et ils avaient atteint Jorge à la cuisse et à l'épaule, mais il s'en était fallu de peu pour que le troisième trait tiré, qui s'était fiché dans la paroi de roche, ne lui crève l'œil droit.

Aussitôt, et bien que blessé, Cancer s'était relevé d'un bond et s'était jeté sur le soldat ursin avec sa lance, prêt à le frapper dans l'abdomen. Mais Jorge ne s'était pas laissé faire : son instinct de survie lui permit de rassembler ses dernières forces et de saisir de ses deux pattes la lance de fer, dont la lame s'arrêta à quelques centimètres de sa peau poilue. Cependant, Cancer avait un autre atout dans sa manche : progressivement, la pression s'exerçant sur la lance augmenta tandis que le vieux pirate se transformait. Ses mains devinrent pinces, son dos se couvrit d'une énorme carapace, et il dépassa bientôt son adversaire.

- Merde ! s'écria Jorge. Manquait plus qu'il se transforme, lui.

Il tenta de repousser l'ennemi, mais le gigantesque crustacé avait maintenant une poigne bien supérieure, et la lame s'approcha encore de sa peau. Comprenant qu'il ne pourrait rivaliser en force, Jorge misa tout sur sa rapidité : il lâcha la lance et se jeta sur le côté. Cancer, déstabilisé par cette esquive, manqua de s'effondrer vers l'avant, et les quelques secondes de diversion furent suffisantes : évitant les traits de Sagittarius, qui l'écorchaient parfois, Jorge courut vers Haru, Daisy toujours enroulée autour de son cou. Cancer le prit en chasse, et il ne tarda pas à le rattraper avec ses cinq paires de pattes. Se jetant sur l'énorme ours, le saisissant de ses deux pinces, il le plaqua au sol et l'écrasa de tout son poids. Jorge, hurlant, réunit ses dernières forces pour attraper Daisy par la queue, et la jeta le plus loin possible vers sa maîtresse. Haru se précipita hors de sa cachette, et Sagittarius dirigea immédiatement son arbalète vers elle :

- Encore toi ? s'écria-t-elle en la voyant. Cancer, fais attention à celle-ci, elle est redoutable !
Une pluie de traits s'abattit sur Haru, mais la jeune femme n'en avait cure : son seul souhait était de retrouver sa partenaire. Elle bondit dans les airs, esquivant les projectiles avec habileté et grâce, fermant les yeux et ne se reposant que sur son fluide. Sagittarius n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait : en une fraction de seconde, une pluie de flèches s'abattit sur elle, et elle n'eut comme unique possibilité que la retraite. La paire était de nouveau réunie : l'archère avait retrouvé son arc. Haru avait retrouvé son amie de toujours.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant