CHAPITRE LXVIII - BOURG-EN-BRUME

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Cher vice-amiral Myr,

Félicitations pour vos récents exploits avec votre équipe. Les reportages qui vous sont consacrés dans les journaux sont inspirants et me rende admirative : d'abord les Heavy Metal Pirates, puis l'organisation Zodiaque... Vous semblez suffisamment organisés pour venir à bout de toutes les missions qui vous sont confiées.

Si je vous écris, c'est parce que je suis très inquiète. Les femmes du Bourg-en-Brume (Grand Line, territoire du royaume de Drum) ne cessent de disparaitre. Cela a commencé avec les femmes du village, puis les patientes que je soigne au sanatorium ont été touchées : elles disparaissent sans laisser de trace, on retrouve leur lit vide comme si elles n'avaient jamais existé. De nombreux hommes se sont lancés à leur recherche, qu'il s'agisse des gardes du village ou des soldats du royaume, mais ils ne sont jamais revenus.

Nous avons bien cherché à contacter la Marine, mais les officiers qui ont mené l'enquête ont tous aboutis à la même conclusion, hâtive et paresseuse : les disparues ne pourraient pas être retrouvées. C'est pourquoi je vous écris, à vous et à votre équipe : j'ai foi en vos compétences, en votre empathie, en votre justice.

Si vous trouvez le courage de venir affronter la malédiction de Bourg-en-Brume, vous n'aurez qu'à me demander au sanatorium.

Vous êtes mon dernier espoir,

Dr. HAPI


Arthur, debout à la proue du Seagull, relisait en boucle la lettre du docteur Hapi. Du moins eut-il aimé la lire avec aisance : ces lignes tracés à la plume avec soin l'intriguaient au plus haut point, mais l'obscurité de la nuit et l'épaisseur du brouillard environnant lui compliquaient la tâche. Il avait pour seule source de lumière une petite lampe à huile que Peck, perché sur son épaule, tenait dans son bec. A la lueur de la flamme, les lettres d'encre noires dansaient sur le parchemin et donnaient à cette histoire inquiétante une dimension encore plus terrifiante. Arthur avait affronté des pirates, des pouvoirs surnaturels, des animaux géants... Mais le malaise provoqué par ces simples mots d'une jeune doctoresse affligée était mille fois plus grand.

En sentant une main lui saisir les côtes, il tressauta comme un enfant.

- T'es con ! C'est pas le moment de me faire un coup pareil... cria-t-il à Zell, hilare.

- Pas pu résister, répondit l'autre entre deux éclats de rire. Sale climat, pas vrai ?

Devant eux, une mer de brume rendait la mer invisible sous leur navire. Seul le fracas des vagues contre la coque leur permettait de savoir qu'ils étaient sur les flots et non sur un océan de nuages.

- T'es pas emballé par cette histoire, pas vrai ?

Zell connaissait bien son camarade. Il lui suffisait de l'observer quelques instants pour savoir ce qu'il pensait.

- Pas vraiment, non... marmonna Arthur. Des gens qui disparaissent en si grand nombre, ça n'augure rien de bon. Il y a forcément un facteur extérieur à prendre en compte dans ces événements.

Il souffla un peu dans ses mains pour les réchauffer. Même sous sa grande cape de soldat, il grelottait de froid.

- Où est Jun ? demanda-t-il.

- Elle est rentrée se mettre au chaud, tu devrais aussi. Jorge et Haru feraient de même s'ils n'étaient pas en service.

- Tu m'étonnes ! Le royaume de Drum... Qu'est-ce que ça caille par ici !

Drum était un petit royaume de Grand Line, composé d'une chef-lieu (l'île de Drum, une terre montagneuse où planait sans cesse un climat glacial) et de quelques petites îles. Bourg-en-Brume, la plus éloignée, était un îlot absolument minuscule, uniquement réputé pour son sanatorium : on disait que les pires tuberculoses s'y soignaient. L'équipe A aurait bientôt tout le loisir de la visiter de long en large : les hautes falaises de l'île, légèrement enneigées, commençaient à apparaître au travers de la brume...

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant