CHAPITRE XXIV - LA RAGE D'UN PÈRE

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- Partis ? s'écria Myr, le front ruisselant.

Il avait cavalé à travers toute la ville, avait monté une série de pentes raides et tabassé plus de sbires qu'il ne pouvait le dire, tout ça pour trouver la bibliothèque intacte : ses deux apprentis étaient légèrement blessés, mais conscients, et leurs assaillants avaient pris la poudre d'escampette.

- Désolé, chef ! Ils étaient vachement pressés, ils savaient ce qu'ils faisaient ! s'écria Jorge en se massant le flan.

L'attaque que Scorpio lui avait administrée avait dû lui fêler une côte, et il demeurait plié en deux, assis directement sur le sol de la bibliothèque. Arthur, quant à lui, avait rengainé Excalibur et discutait avec les otages, des intellectuels, habitués de la bibliothèque, ainsi que son personnel. Myr s'approcha de lui et posa sa grande main sur son épaule :

- Tu penses que ça va aller, fiston ? Je vais poursuivre ces deux types de Zodiaque pendant que vous vous chargez de ces otages, mais il me faudrait les quelques informations que tu as en ta possession.

- Une stèle. C'est ça, ce qu'ils ont dérobé. Je vais interroger tous les otages pour savoir ce dont il s'agit, le directeur saura bien me le dire.

Myr approuva d'un geste calme de la tête, puis se précipita au dehors, sur les traces des pirates. Il devait à tout prix les retrouver avant qu'ils ne regagnent leur navire.

...

La corde de Zell avait fait le tour du gigantesque Aquarius avant qu'il ne puisse réagir, l'enserrant comme l'aurait fait un lasso, tandis que Jun passait avec habileté dans son dos : les deux réservoirs qui y étaient harnachés étaient la source de sa puissance de feu, et les détruire permettrait aux deux jeunes soldats de neutraliser l'ennemi. Mais tandis qu'elle s'apprêtait à bondir pour les lacérer de ses lames, Aquarius, d'un mouvement furieux, saisit les cordes de Zell et le tira vers lui. D'un revers du poing, il lui broya les côtes, avant de se retourner pour repousser Jun d'un coup de pied.

Myr, à la recherche de la stèle, traversa la ville en ruines et aperçut ses deux apprentis, qu'il avait laissés, une bonne demie-heure plus tôt, pour aller au secours d'Arthur et de Jorge. Il considéra le port, vers lequel ses ennemis devaient se rendre pour fuir, puis ses élèves en difficulté, et il se résigna : la priorité, c'était ces enfants, ses petits, un avenir radieux auquel il osait croire pour la Marine. La stèle pouvait attendre.

Alors qu'Aquarius rouait de coup la jeune cuisinière, désarmée et recroquevillée sur elle-même, Myr fonça comme une fusée, et se jeta sur l'ennemi, prêt à le mettre en pièces :

- Tiger style : inferno fury !

Et tandis qu'il rugissait comme un tigre, un déluge d'attaques, vives et imprévisibles, lacéra le corps massif d'Aquarius. Les doigts du vice-amiral, courbés comme des griffes, recouverts du blindage noir du fluide offensif, déchirèrent la peau de son ennemi, le tranchèrent, le fracassèrent. Aquarius, jusque là impuissant, leva ses deux canons simultanément, prêt à pulvériser son adversaire.

- Suprême déluge ! hurla-t-il, tandis que ses armes faisaient feu.

L'eau et l'air, sous haute pression, se rejoignirent en un même tourbillon, dont le fracas assourdissant détruisit tout sur son passage. Le regard de Jun, paniqué, se porta sur son mentor, mais en un battement de cil, il avait disparu.

- Là ! s'écria Zell.

Myr, en une fraction de seconde, était parvenu à bondir dans les airs, esquivant la tempête d'Aquarius, et à retomber juste derrière lui. Le gigantesque pirate tenta bien de se retourner, de faire face à nouveau, mais le vieux soldat était trop rapide : d'un habile mouvement du poignet, il réduisit en miettes les réservoirs de son ennemi, broyant l'acier comme s'il eut été papier.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant