CHAPITRE CXVII - J-7

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Une grande pancarte, indiquant « Top secret – Ne pas dérangé » (avec la faute d'orthographe), avait été accrochée sur le pont du Golden Ziz, dont toute la proue était désormais inaccessible. Depuis qu'il était remis sur pied, et bien que ses fonctions motrices étaient encore considérablement réduites, Zell ne chaumait pas : il avait rafistolé le plancher de la cale avec le bois récupéré dans la forêt de l'île, s'était assuré de l'étanchéité du navire et avait refixé le mat. Il avait entendu les protestations de Jane et de Haru, l'une lui ordonnant de faire très attention à son navire et l'autre lui demandant de faire très attention à lui, mais il s'était contenté de répondre :

- Je peux encore tenir debout, scier une planche et voir plus ou moins ce que je fais. Cela suffit au meilleur des charpentiers pour faire son travail !

Il était aidé dans sa tâche par Jorge, qui ne le lâchait plus d'une semelle. Bien qu'il ne l'eut jamais admis, il s'inquiétait beaucoup pour son camarade.

- Pourquoi tu vas pas voir ailleurs, le poilu ? râlait Zell en clouant une planche. Tu comptes me la tenir quand je pisse, aussi ?

- C'est ça, c'est ça, fais le malin ! Je ne veux juste pas que tu te blesses. Si ça arrivait, tu t'en servirais d'excuse la prochaine fois que j'aurais à te foutre une raclée !

- Cause toujours ! s'esclaffa l'autre. Même si j'avais perdu mes deux jambes, tu ne ferais pas le poids, vieux.

Et tandis que son ami lui tenait ses outils, Zell lui jeta un regard complice de son seul œil valide. Il était bien content d'avoir quelqu'un sur qui compter dans son projet de rénovation.

...

Pendant ce temps, Arthur avait rassemblé le reste de son équipe dans la cuisine pour une réunion à laquelle Jane était également conviée. Sur un grand parchemin, le jeune soldat avait dessiné un plan très détaillé.

- C'est donc ça, votre base du G2 ? demanda Jane d'un air las. Franchement pas très sexy...

- Il y a plus paradisiaque, je te l'accorde ! répliqua Arthur avec un sourire. Le fait est que c'est avant tout une forteresse militaire réputée imprenable... mais pas pour nous ! Comme nous y avons passé toute notre jeunesse, nous en connaissons les moindres secrets.

Il pointa du doigt la grande place dessinée sur la façade Nord de la base.

- Voici l'esplanade principale. L'exécution aura sans doute lieu ici. Généralement, la baie est gardée par cinq ou six cuirassés, donc il nous sera particulièrement difficile de pénétrer la base de front.

- Pour ça, j'ai ma petite idée, ne t'inquiète pas ! répondit la jeune pirate avec un clin d'œil.

Alors qu'il s'apprêtait à lui demander des détails, Jun remua à ses côtés.

- Avant qu'on ne poursuive notre plan, es-tu bien conscient du danger que cela représente pour toi ? demanda la jeune fille.

- C'est sans aucun doute une manœuvre d'Edouard pour te capturer, renchérit Haru. Très clairement, c'est un piège dans lequel tu vas te jeter, Arthur.

Il les regarda successivement en haussant les épaules.

- Vous avez une meilleure idée ? Ces pauvres types vont tous être tués si on ne se bouge pas. Ils étaient prêts à donner leur vie pour notre salut, nous serions de bien piètres justiciers si nous n'étions pas prêts à faire de même.

- Pour autant, souffla Haru, nous ne te demandons de ne pas foncer tête baissée. Envisage toutes les possibilités avant d'agir, d'accord ? Tu ne dois pas oublier que c'est d'Edouard qu'il s'agit.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant