CHAPITRE CLIX - L'OFFRE DE MORGANE

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Lorsque Mugaro ouvrit les yeux, il tressauta en voyant le visage de son neveu penché au-dessus de lui, la mine grave. Mais dès qu'il le vit s'animer, son expression s'égaya et il le serra dans ses bras :

- Te voilà enfin éveillé, mon oncle ! J'ai eu si peur, en voyant ton corps de la sorte effondré !

- Hataro... ? Que s'est-il passé ? Je ne me souviens pas d'avoir...

- Ne t'en fais pas, il n'est rien arrivé de grave. Tu dormais, seulement.

Le guerrier powath se redressa et regarda autour de lui. De nombreux autres semblaient aussi émerger d'un profond sommeil et se frottaient les yeux.

- Depuis quand êtes-vous rentrés ? Où est ton père ?

- Ne t'en fais pas, nous ne sommes pas revenus depuis longtemps. Je vais te raconter nos aventures, pendant que père s'entretient avec le reste du groupe.

...

Arthur jeta un œil aux nouvelles primes de l'équipage, puis déchira le journal et en jeta les fragments dans les flammes. Depuis un an, les sommes sur leurs têtes ne cessaient d'augmenter. Certains, comme Zell et Haru (étonnement), en étaient flattés et considéraient cela comme une reconnaissance de leur puissance. D'autres, comme Jorge, ne supportaient pas l'idée d'être placés sur le même plan que de vulgaires pirates. Et depuis la visite de Morgane, le timonier ne desserrait pas le poing. Arthur ne le quittait pas des yeux, cherchait son regard, mais devait rester concentré sur le débat en cours.

- Ces pirates sont des gens dangereux, disait Haru d'un ton ferme. Quelles que soient leurs intentions, ils appartiennent à l'équipage d'un Empereur. Nous mêler de leurs histoires ne fera qu'ajouter des problèmes à notre liste déjà trop longue.

- Je suis désolée, ma jolie, mais je ne suis pas du tout d'accord avec toi ! souffla Jane en se curant les ongles. L'ennemi que nous avons juré de défaire pour libérer le monde de son joug est plus fort que jamais. Vous avez lu les journaux, non ? Même si cela n'est jamais clairement mentionné, il exerce désormais une pression sur les Cinq Grands. Parlons clairement : il vient de réaliser un putsch militaire et s'est hissé à la place d'homme le plus puissant au monde. Vous pensiez que nous pourrions le vaincre sans nous allier ?

- Non, s'écria Haru en se levant de sa chaise, mais il est des alliances qui sont trop dangereuses pour être vraiment acceptables !

Arthur ne cessait de regarder Jorge, de chercher ses yeux pour établir un contact, mais il se rendit compte qu'un silence s'était installé. Tous le regardaient.

- On ne t'entend pas beaucoup, capitaine. Qu'en penses-tu ?

Arthur regarda un à un ses amis, puis la table de bois dont sa main grattait la surface. Il se rendit compte qu'il tremblait, légèrement. Il ne réalisait pas vraiment la situation.

- Je... Eh bien, je ne sais pas vraiment, en fait.

- Tu ne sais pas ?

- Non. Je veux dire... Enfin, c'est une décision difficile à prendre.

Il les regarda encore quelques secondes, espérant que l'un d'entre eux enchaînerait. Ce ne fut pas le cas.

- Je ne sais pas, conclut-il en haussant les épaules. Nous n'avons qu'à voter.

- Voter ?

Cette proposition les surprit tous. Pas qu'Arthur soit un tyran antidémocrate, mais il prenait généralement ses décisions, comme un capitaine, après avoir consulté ses amis. S'il laissait le choix à la majorité, il devait vraiment être désemparé.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant