MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie I

CHAPITRE XVII - TIGRE BLANC

Le général Adnanos avait toujours détesté ses frères aînés. L'un était un souverain mou et inapte, l'autre un aveugle impuissant, tandis que lui, le plus fort des guerriers cyclopes, se voyait privé du trône par sa condition de benjamin. Conclure cette alliance avec l'équipage de Zeem Slayer avait été l'occasion rêvée : en échange de l'accès à leurs mines, les pirates devaient exécuter ses deux frères, lui offrant l'accès direct au pouvoir. Mais rien ne s'était déroulé comme prévu, évidemment... Ces stupides soldats de la Marine étaient arrivés au pire moment, et avaient gâché son plan pourtant parfait. Il avait déjà frôlé la catastrophe quand Pyracmon l'avait surpris en pleine conversation avec ses nouveaux alliés, par escargophone. L'imbécile étant aveugle, il n'en avait rien déduit, et leur nièce Gaïa avait commencé à le suspecter en le voyant, l'appareil à la main. Il ne s'en était donc pas si mal sorti, mais ces soldats, c'était la dernière goutte avant que le vase ne déborde : Adnanos était furieux, et avait profité de l'attaque des pirates sur le village pour se diriger vers le Seagull. Avec lui, il pourrait s'enfuir avant que ses plans ne soient révélés. Ce qu'il ignorait, c'était que le vice-amiral Myr le talonnait.

Lorsqu'il atteignit finalement la crique où le navire de la Marine était amarré, il fut surpris de découvrir une jeune fille sur le pont. Il la reconnue instantanément, car elle faisait partie du groupe qu'il avait rencontré au village, le matin même : c'était la cuisinière de l'équipage. La surprise fut réciproque, puisque Jun, épuisée par son précédent combat contre l'équipage du Heavy Metal, ne comprit pas tout de suite la présence du général, aussi loin du lieu où l'action se déroulait. Avant qu'elle ne puisse agir, ou poser la moindre question, Adnanos bondit sur le pont, et son énorme corps écrasa le bois qui craqua. Il était très imposant, tout en muscle, et portait dans son dos une énorme hache de guerre. Son gros œil se posa sur Jun, et sa bouche se tordit dans un rictus mauvais.

- Sale chienne de la Marine... Lorsque je t'aurai tuée, ce navire me permettra de m'enfuir.

Sur ces mots, il tira son arme et trancha l'air si vivement que les voiles en furent ébranlées. Jun, d'un bond, parvint à esquiver, mais il s'en fallut de peu. Alors que la hache s'abattait vers elle une nouvelle fois, elle dégaina deux de ses couteaux et fit face. Les lames se heurtèrent, mais la force du cyclope était telle qu'elle lui permit de prendre l'avantage sur la jeune cuisinière. Ses genoux fléchirent, et elle fut écrasé contre le pont de bois, essoufflée et désarmée. Adnanos leva sa hache, une nouvelle fois, prêt à en finir avec son ennemie.

- Sierra Grande ! hurla une voix derrière eux.

Zell s'était interposé, sa longue scie bloquant l'attaque du cyclope. Réveillé quelques minutes auparavant, il avait pu bondir sur Adnanos sans que celui-ci se méfie : il ne l'avait pas vu au village, et ignorait son existence. Cependant, la force du cyclope était encore trop grande, et bien que Zell excella au combat, sa condition physique, encore amoindrie, l'empêchait de libérer tout son potentiel. Son attaque lui avait permit de protéger sa camarade, mais il n'était tout simplement pas en état de vaincre un ennemi aussi puissant.

- Peuh ! Vous êtes bien faibles, soldats, me voilà déçu ! s'esclaffa le général.

Il s'apprêta à les frapper de nouveau de sa hache, mais se figea lorsqu'il entendit, derrière lui, le bruissement des feuillages de la jungle. Myr s'avançait, son long manteau de vice-amiral frottant contre les buissons, l'air grave.

- Laisse donc mes apprentis tranquilles, veux-tu ? Ils ont besoin de repos.

- Encore toi ? grinça Adnanos, en le rejoignant, d'un bond, sur la terre ferme. J'ai eu vent de tes prouesses, Myr. Apparemment, tu es l'un des meilleurs guerriers de la Marine. Prouve-moi donc de quoi tu es capable, « tigre blanc » !