CHAPITRE CXXIX - MORTS OU VIFS

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La grosse marmite de fonte, juste au-dessus des flammes, était maintenant bouillante. De petites bulles commençaient à se former sur le liquide doré. Kegaro regardait le mélange d'un œil expert, inclinant parfois le chaudron pour empêcher son contenu de s'accrocher aux parois.

- C'est parfait ! souffla-t-il avec un air satisfait, le front en sueur. Dès que l'or sera complètement fondu, je pourrai attaquer l'étape suivante.

Dans une grotte de l'île abandonnée, il avait creusé des sillons imitant la forme de sa forge. Il ne pouvait pas garantir que son plan allait fonctionner, mais il fallait tenter le tout pour le tout. Arthur regardait la lame ébréchée d'Excalibur. Il n'avait pas d'autre choix. En l'état, elle serait détruite au moindre choc. Les autres membres de l'équipage étaient là pour soutenir leur capitaine. Lorsque Kegaro leur avait exposé son plan, Arthur avait bondit en s'écriant que c'était impossible, qu'ils ne pouvaient pas faire ça, mais ils avaient immédiatement accepté : la fonte de leurs médailles d'or, ces reliques qui représentaient autrefois leur réussite, leur fierté et leur appartenance à la Marine, était la seule chose qui pouvait sauver la lame d'Excalibur, une lame d'or qui représentait tous leurs espoirs. Alors sans même prendre la peine d'y réfléchir, ils avaient plongé leurs insignes dans le chaudron, où bouillait maintenant le liquide doré. Par cet acte symbolique, ils faisaient leur deuil. De Myr et Lola, de la Marine d'autrefois, d'une part rêveuse d'eux-mêmes. Ils n'étaient plus de bons petits soldats, mais ils étaient prêts à tout.

Arthur regardait fébrilement l'or bouillir lorsque Kegaro lui emprunta, délicatement, sa lame de chevalier. Son regard était rassurant, mais le jeune capitaine ne parvenait à se détendre. Cette épée était le dernier héritage de sa mère, une relique d'un temps révolu et d'une valeur inestimable, un trésor qu'il avait chéri depuis sa naissance. Toutes ces années, Excalibur avait été là pour le protéger, une lueur dorée brillant dans ses nuits les plus noires. Sur son épaule, Peck piaillait tristement.

- Tout va bien se passer, affirma encore Kegaro. Je pense en avoir pour la journée, alors d'ici-là, tâchez de vous reposer.

Arthur acquiesça doucement et laissa le Lion Rouge dans la pénombre de sa grotte, le visage éclairé par la marmite bouillante et les flammèches de quelques bougies seulement. Et tandis que ses compagnons retournaient avec leur capitaine jusqu'au Fair Falcon, Zell décida de rester aux côtés de Kegaro. Cette forge l'intriguait. Lui qui façonnait le bois mieux que quiconque était fasciné par ce travail des métaux. Lorsque le chef powath s'aperçut de sa présence, Zell s'écria :

- Si tu as le temps, j'aurais autre chose à te demander !

...

La lueur d'Excalibur brillait encore dans les yeux d'Arthur quand il revint au Falcon avec Haru, Jorge et Jun. Mais son inquiétude fut bien vite chassée par une autre : sur le pont, Jane était perchée. Son regard était grave. Dans sa main tendue, elle tenait le journal du matin.

Huit feuilles de papier, légères et fines, même pas encore jaunies : pas de quoi affoler le commun des mortels. Pourtant, même les plus cruels pirates prenaient peur en les voyant.

Huit avis de recherche, tout juste imprimés. Huit portraits. Huit sommes astronomiques.


Recherché vif uniquement

KING D. ARTHUR

Le chevalier d'or

300 000 000 berrys

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Recherchée morte ou vive

RED « Windy » JANE

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant