D'amour et de larmes ...

En enfer, je la précipiterai...

Terrifié. C'était le mot qui convenait parfaitement à la situation sinistre dans laquelle j'allais faire plonger ma soumise et j'en étais terrorisé.. Malheureusement, je n'avais pas le choix. Depuis quelques temps, j'avais bien repéré le manège d'Aquilina. Elle essayait par tous les moyens de percer le secret de mon irritabilité permanente mais en vain... Je ne pus lui avouer la vérité de peur de l'alarmer... Je me trouvais lâche mais pour tout dire, je savais qu'en la laissant aux mains de ces salauds, je me rachetais une conduite, effaçant ainsi ma dette envers eux, en remettant les compteurs à zéro. Après, je pourrais être libre de fuir le pays et m'installer sur mon île paradisiaque. Mais avant cela, il fallait passer par cette étape cruciale, loin d'être une partie de plaisir, pour elle comme pour moi... 

Pendant le trajet nous amenant vers le point de non-retour, les kilomètres avalés me semblèrent de plus en plus pénibles. Sentant que cette soirée serait la dernière avant que je ne prenne une solution radicale concernant Aquilina, je me sentais en totale adéquation avec ce que m'avait craché Moore lors de notre dernière correspondance par mail, se rapportant au fait que ma soumise serait déçue que je me sois joué d'elle, en l'offrant à ces tarés pour annuler ma créance. J'étais un être méprisable et ignoble, voilà comment je passerais aux yeux de ma douce....

 ..... Je suis vraiment désolé Aquilina... Si j'avais eu, ne serait-ce que quelques sentiments d'amour pour toi, j'aurais trouvé une autre alternative tout à fait acceptable pour nous deux.... malencontreusement.... ce n'est pas le cas... j'ai été heureux que tu sois à mes côtés depuis un certain temps mais jamais je ne pourrai te rendre satisfaite et encore moins t'épouser car, je n'ai eu qu'un seul amour dans ma vie, celui que j'ai partagé avec ma défunte femme.... Aquilina, tu as été un petit divertissement dans mon monde très fermé... Je t'en remercie mais maintenant, il faut passer à autre chose... aussi bien pour toi que pour moi......

Ce discours minable se répétait en boucle dans ma tête, pendant que je contemplais le visage relativement concentré d'Aquilina. Me faisant la promesse que, malgré tout ce que j'imaginais, j'interviendrais si cela prenait des proportions démesurées. Inspirant et expirant pour évacuer tout ce stress inhérent à cette mauvaise plaisanterie, j'eus plusieurs fois envie de faire demi-tour mais... le besoin trop grand de rétablir ma situation eut raison sur tout le reste... et quelque part, j'espérais sincèrement qu'Aquilina me détesterait, me facilitant ainsi, la douloureuse tâche de la séparation...