D'amour et de larmes ...

De mes griffes, à la libérer je m'obligerai ...

Tyran. C'était son mot d'alerte. Quand je l'entendis, je fus percuté par le son autoritaire de sa voix et je compris que je m'étais perdu dans ce que je faisais. Je fus comme animé  par un certain automatisme, ne réfléchissant même plus à ce que j'accomplissais, tel un robot. J'aurais pu commettre un crime, que je ne me serais aperçu de rien... 

Seul sous la douche chaude, je revins petit à petit, à moi. Qu'avais-je commis d'irréparable ???.... Même à ce stade, j'étais bien incapable de le savoir. La seule chose dont j'étais sûr, était que je devais lui fournir des explications, quant au dérapage arrivé lors de la soirée au club. Malheureusement pour moi, elle m'avait lancé en plein visage cette sanction, cessant ainsi toute acte immédiat. Je devais attendre, le temps que chacun puisse travailler sur lui-même, afin de comprendre la réaction de l'un et de l'autre. Sortant de la douche, je m'essuyai avec une serviette puis, sortis en silence de la salle de bains. La lumière était éteinte, signe évident qu'Aquilina ne souhaitait pas s'entretenir avec moi. J'en comprenais le sens mais je n'allais pas pour autant laisser tomber, bien au contraire !  Il lui fallait des éclaircissements, dès demain, je lui en fournirais... A la lumière d'un nouveau jour, peut-être que ma douce serait plus disposée à entendre ce que j'aurais à lui dire... On ne pouvait pas dire que j'avais passé une excellente nuit. Faite de cauchemars et de non-sens, j'ai dû être plus éveillé qu'endormi cependant, cela me permit d'établir une stratégie pour convaincre Aquilina de m'écouter. A savoir si cela allait fonctionner, seul l'avenir me le dirait... 

Scrutant mes moniteurs à la recherche du moindre signe de réveil d'Aquilina, je m'impatientais.... Puis, un mouvement furtif, une lampe de chevet qui s'alluma et j'aperçus enfin dans le lit, ma beauté se réveiller en s'étirant de tout son long. Attendre encore un peu... Ne pas la brusquer.... Ma patience fut mise à rude épreuve et n'en pouvant plus d'attendre, je pris le taureau par les cornes, en me disant que de toute façon je devrais me confronter à elle, à un moment ou à un autre, alors je descendis la rejoindre pour enfin, lui donner ma version des faits. Son plateau de petit déjeuner en main, je rejoignis sa chambre. Une fois dedans, je le posai sur sa table. Aquilina était dans sa salle de bains, certainement en train de se doucher car la musique, poussée au maximum, couvrait tous les bruits. Mais ce ne fut pas le cas... A peine avais-je installé mon corps dans le fauteuil, qu'elle apparût, légèrement agacée de me voir sitôt. Le duel commença....

" - Bonjour Aquilina "

Elle me regarda en silence. En temps normal, j'aurais exigé d'elle des explications sur son attitude revêche, mais aujourd'hui j'étais Andréas et non son Maître. Et j'attendis... Rien ne se passa. Le calme plat. Toujours debout à me dévisager, Aquilina pleura toutes les larmes de son corps. Cette vue me brisa.... Depuis que je l'avais enlevée et gardée bien à l'abri dans le sous-sol de ma propriété, je pouvais compter sur les doigts de ma main, le nombre de fois où elle avait ri, c'est-à-dire, pas beaucoup. En revanche, elle passait le plus clair de son temps à pleurer.... Finalement que lui avais-je apporté pendant tout ce temps passé ensemble ?... Rien que des traumatismes.... Quand on pense que je suis un des plus grands psychiatres du pays, soignant toutes les victimes de ce genre d'abus, on pourrait penser que je fais partie des détraqués... Oui, je confirme mais c'est uniquement à cause d'Aquilina... Elle m'a envoûté par sa beauté naturelle, son caractère influençable et surtout, je fus attiré par sa soumission pure et vierge de tout Maître....

....  Aquilina... Comment te dire que tu m'as rendu un peu plus humain depuis notre rencontre ?... Que tu changes ma vision de l'amour, en la rendant plus vivante que jamais ???.... Malheureusement pour toi, je ne suis pas disposé à t'aimer comme tu le souhaiterais.... car j'en suis tout bonnement incapable... 

" - Je vous dois des explications claires concernant ce qui s'est passé hier soir " lui annonçais-je en la regardant bien droit dans les yeux, lui montrant ma sincérité.