De la honte au plaisir, un infime pas tu franchiras...

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Attention ! Scène à caractère sexuel... Pour public averti...

Une fois arrivés sur place, je demandai à Andréas s'il allait me rendre la vue. Non seulement, il me répondit que non mais aussi qu'il s'avérait que je le garderai durant tout le repas ! Paniquant à l'idée de dîner avec, il me rassura qu'en dépit d'avoir ce bandeau sur les yeux, je pourrais me nourrir... grâce à lui !!! M'emportant par sa décision incongrue, je m'imaginais très mal être au milieu d'autres clients, le regard masqué, et me faire donner la becquée par un homme de sa prestance !!! Andréas me demanda de me calmer et d'écouter attentivement ce qu'il avait à me dire. Boudant en soupirant bruyamment marquant ainsi ma contrariété, je n'avais pas d'autres choix, que de m'exécuter. Il m'expliqua qu'il avait entièrement privatisé le restaurant , ne souhaitant pas nous donner en spectacle devant des personnes ignares, ne partageant pas son mode de vie sexuelle... Bien sûr, bête à ne plus pouvoir parler, j'en étais devenue confuse... Il me rassura aussi sur le fait que les serveurs seraient absents du repas et que la seule chose dont je devais m'occuper, était de lui obéir et de le satisfaire. Une question pourtant me tracassa : qui allait bien nous servir ???.. Serait-ce Andréas ???... Non... Je ne voyais pas ce mâle, transpirant  de testostérone, nous servir comme un vulgaire garçon de café ! Alors, dans un dernier moment de lucidité, je lui donnai mon accord pour satisfaire son envie, qui pour moi, me privait de toute responsabilité en m'infantilisant. Son souffle chaud me fit comprendre que le début des festivités était ouvert. Andréas vérifia la solidité du bandeau et ensuite, me guida avec ses deux mains à travers le parking, puis me dirigea dans la salle de l'établissement. Ayant peur de tomber, je n'étais guère rassurée. Posant mon derrière sur le moelleux d'une chaise, je fus plus que satisfaite d'être enfin arrivée saine et sauve.

" - Attendez-moi sagement.... Je vous ai à l'œil ! "

Comme si je ne le savais pas !!!... N'ayant que ça à faire, je me détendis autant que je pouvais. Andréas partit, me laissant seule avec mes pensées. Le restaurant nous appartenait le temps d'une soirée mais il n'y avait aucun serveur... Déduisant qu'une seule personne pouvait être présente à la fois en salle et derrière les fourneaux, je me demandais si le chef présent était une connaissance d'Andréas ... Partageait-il également les mêmes désirs que lui ?... Etait-il un dominant ? Patientant docilement, je n'arrêtais pas de me mordiller les lèvres, signe distinctif d'un profond malaise. Il était hors de question qu'il me donne à manger, point final ! Andréas revint et attaqua directement en me demandant de quoi avais-je peur. Réfléchissant à toute allure pour éviter de le pousser dans ses retranchements, je l'incitai à accepter ma doléance. Puis, sa main prit possession de la mienne, me provoquant une myriade de sensations très agréables... mais c'était pour mieux me poignarder dans le dos !!!! Andréas refusa tout en bloc sous prétexte qu'il était mon Maître, blablabla... en revanche, une chose m'interpella : la dernière partie de sa phrase : " .... vous donner à manger est une expérience qui peut se révéler très.... érotique ". Tout mon être frissonna.... du léger courant d'air perçu ou.... de sa caresse électrisante ??? Mon ouïe exacerbée par mon manque de vue, m'indiqua que quelqu'un s'approcha de notre table dans un silence le plus total. Néanmoins, le bruit de plats déposés, ainsi qu'une odeur qui m'était familière mais dont je n'arrivais pas à mettre un nom dessus, commencèrent à taquiner sérieusement mes papilles. Les secondes s'étirèrent. Un toussotement, provenant d'Andréas, fit dégagé la personne présente. Avait-il été agacé par sa présence qui tardait à s'éterniser ?... Après tout, cela ne me regardait pas. Attendant sereinement que Monsieur se décide à me donner à manger, il me surprit en me demandant si j'avais froid et s'il pouvait retirer mon étole. Je lui donnai mon accord et le remerciai. Quand il me demanda d'ouvrir la bouche, quelques instants après, ce fut une explosion de saveurs qui envahit l'intérieur de tout mon être, me renvoyant directement dans ma famille, à Athènes. Emportée par ce voyage inconscient, je demandai à Andréas la permission de parler. Ce qu'il accepta gentiment. Je le remerciai sincèrement pour la soirée qu'il m'avait concoctée, même si au fond, cela me rappela douloureusement, la perte récente de mes parents. Un peu de vin blanc frais vint tapisser ma gorge, d'arômes délicats et légèrement iodés d'agrumes et d'épices. J'entendis Andréas déguster ce breuvage avec une certaine fierté. Ravie également d'être d'origine grecque, je ne pouvais qu'approuver son excellent choix de vin. Peu après ce plat me mettant tous les sens à l'envers, je sentis un léger mouvement et compris que c'était la personne de tout à l'heure, qui venait desservir. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas fait attention à la musique en fond sonore, qui était d'une extrême sensualité, adéquate pour accompagner une nuit d'amour... Malheureusement, le mot amour était incompatible avec Andréas Donovan... Tout comme les mots sentiment, fidélité, humanité et j'en passais... Pendant que je définissais dans quelle catégorie mon cher Docteur allais se retrouver, j'entendis un autre plat se poser non loin de moi. Et là, plus de doute... j'avais reconnu les saveurs méditerranéennes des dolmalkias. Les différents aromates s'emparèrent de mon odorat, faisant presque abstraction à ce que m'annonça Andréas. Heureusement pour moi, je pus me ressaisir à la dernière minute.

D'amour et de larmes ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant