Nana

Une vie nouvelle

-Miss Nana ?

L'appelle prévenant de l'entrée de ma chambre me fait sursauter.

Je me rassure en croisant le regard confiant et un peu désolé de ma nounou.

-It's about time.

De ma nounou mes yeux tombent sur la poupée barbie entre mes mains, pensive.

-Don't be sad, miss. Your departure is not necessarily a farewell.

-But... I don't want to go... I don't want to part with you.

Je me fait enlacée par deux bras dans un câlin réconfortant. Même si l'étouffement me frôle de quelques mètres, par le corps potelé de ma nounou, j'accepte émotionnellement le câlin sans envie d'y mettre fin.

-I know... But your aunt is asking. We have to hurry before you miss your flight.

Ma ténacité à ne pas la lâcher s'empire. C'est l'un des personnel, chargé de ma surveillance, qui parvient à nous séparer.

Elle me conduit au dehors où une voiture m'attend au parking.

Difficilement, j'entre à l'intérieur de la voiture et peine à dire au-revoir à ma nounou.
C'est le même phénomène à chaque fois, je viens dans un nouveau pays, je m'attache à des personnes et je repars comme une fleur. Elle pourtant je l'aimais bien.

-Good bye Nana, i love you, child.

Good bye Auntie...

Quelle vie étrange je mène depuis mon tendre enfance.
Je n'ai jamais fait deux ans dans le même pays. C'est un peu comme si je suis un oiseau migrateur, seulement eux ils reviennent chez eux. Mais moi, je ne sais même pas d'où je viens réellement.

Aujourd'hui je quitte New-York pour me rendre à Rome, où je ne connais personne. Et j'apprendrai à connaître une nouvelle nounou et tout ses règles, en plus de la langue nationale. Déjà à six ans j'en connais plus de vingt mais je ne les parlent qu'avec les employés de maison et les personnes de grand titre que je rencontre à certaines soirées. Hormis cela, je n'ai pas le droit d'adresser la parole à d'autres personnes, même à l'école.

Enfaite,

Je n'ai que ma tante comme seule famille. C'est une célèbre procuratrice qui n'a vraiment pas grand chose à faire de moi.   

Quand elle me parle je baisse la tête, quand elle me regarde je n'ose pas la regardée droit dans les yeux. À chaque fois que je la vois mon cœur bondit brusquement dans ma pointrine. Pourtant, elle n'est personne d'autre que ma tante. Serai-ce à cause de son air froid ? Même si c'est vrai qu'elle ne sourit presque jamais, elle reste humaine.

                                      🎐

  L'avion dans lequel je me trouve viens à peine d'arriver à l'aéroport.
Je suis comblée de joie à l'idée que je ne vais pas montée dans un aéroplane pendant un bon moment.

La foule massive qui défile dans l'aéroport me redonne le sourire que j'avais perdu avant mon vol. C'est tellement intéressant de se retrouver parmi tout ce monde, si je le pouvais je resterai encore un peu longtemps. Mais je ne peux pas me le permettre.

-Bienvenue mademoiselle ! Navré de mon retard, veuillez m'excuser !! S'exclame tout d'un coup un homme, qui vient d'arriver à mon niveau, en se penchant vers moi. 

-Ce n'est rien... Je viens à peine d'arriver, je crois.

-Excusez-moi si mon français est un peu mal parler. Je m'applique depuis un an déjà. Ah eh... Bienvenue au Japon ! C'est le plus important.