Nana

Une douleur familiale

-Quoi, c'est la semaine prochaine ?!

Line hoche la tête et reprend une bouchée de son burger. Cependant sa réponse positive fait naître une avalanche de questions dans ma tête.
Nous sommes en fin d'année scolaire. Et malgré tout ce que j'ai endurée, je me suis rapprochée de mon amie et lui ai présentée mes excuses. Étonnement elle aussi m'a présenté ses excuses et on s'est promis de ne rien se cacher, même si je ne peux pas tout lui dire. Eidan m'a foutu la paix après m'avoir rendu mon journal et tout ce qu'elle fait c'est me jeter des regards noirs. De toutes les façons je m'en fiche.

Mais ma vraie préoccupation c'est Steeve. Ce gars là il est vraiment sans émotion. À chaque fois il me fou la honte et à chaque fois Angel s'excuse à sa place en me redemandant de toujours le surveiller. Ce n'est pas facile. Et j'ai peur de savoir comment ça sera pendant les vacances. À l'école je le surveille très peu à cause de la présence de Lévis à ses côtés qui me met mal à l'aise. Il a même finir par le remarquer et m'en a parlé en disant d'un ton sec " Arrête de me surveiller ou sinon tu risque d'en payer le prix".

Intellectuellement c'est une menace directe et accessoirement c'est une façon de me montrer son agacement. Mais ce n'est pas facile quand je regarde les messages d'Angel.

Que faire ?!

-Nana j'ai une question à te poser, me demande Line en remuant honteusement sa paille dans son verre.

-Oui je t'écoute.

-Je voulais savoir... Puisqu'on se sépare bientôt. Es-ce que... Es-ce que l'an prochain tu vas encore changer de pays ou tu vas rester ici ?

-Non, en fin... Je ne sais pas trop. Tout dépend de ma tante.

-Ça serait dommage que tu partes ainsi. Il faut qu'on fasse quelque chose pour que tu ne nous oublie jamais. Ça te dirait d'organiser une petite fête entre nous, ce soir ?

-Pour me dire au-revoir ? Dis-je étonnement.

-Oui. Tu verras ça sera...

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Et puis j'ai quelque chose de prévu pour ce soir...

-Tu m'en veux encore n'est-ce pas ? Me demande tristement Line en baissant la tête.

-Mais non pas du tout ! C'est juste que... Je...

Je ne peux pas lui dire que le cousin de Sam m'a invité quelques part ce soir. Comment elle va le prendre puisqu'elle ne le connais même pas ?

-Miranda... La commissaire, tu sais que je suis sous sa surveillance. Elle m'avait déjà informée d'une réception qui aura lieu ce soir. Tu vois je ne peux pas...

-C'est bon... J'ai compris. Je vois que tu n'as pas trop le choix. Ouf... Je me suis inquiétée pour rien alors, me dis mon amie avec un grand sourire aux lèvres.

Un sourire très rayonnant qui me pèse amèrement le cœur jusqu'au soir. Sous le couvercle de la nuit étoilée, une douce brise fait virevolte mes mèches de cheveux blanches. Malgré la petite distance qui nous sépare, je remarque sans difficulté le visage du jeune homme détendu à ma situation.

-Tu m'a l'air songeuse, me dit-il en s'adossant à la voiture.

-Pourquoi tu m'as amener ici ? Tu as fait exprès n'est-ce pas ?

-Du calme. Je voulais juste être hors de l'ambiance social, répond-t-il en passant sa main dans ses cheveux.

-Je croyais que tu...

Mon regard ne supporte plus le tiens et s'empresse de regarder ailleurs.

-Je pensais que tu avais quelque chose à me dire à propos de... Mon ami.

Il est allé me chercher un peu tard ce soir et je l'ai suivi avec pour seul but de prolonger une conversation qu'on avait entamée concernant son cousin. Mais contre toute attente il m'a amené nul part sur une route déserte et très loin de la ville, en plus c'est lui-même qui a conduit. J'avais un peu confiance au début, mais maintenant je commence à avoir peur. Il a un comportement effrayant. En plus ça l'amuse de me voir inquiète.

-C'est pour ça que je t'ai amener ici. Et personne ne pourra nous dérangés. Viens t'installer dans la voiture si tu as froid.

Sa proposition me fait revenir à mon habilement. Je n'ai porter qu'une robe bleue  a manches courtes qui dépasse légèrement mes genoux. Et bien évidemment j'ai mise un collant en dessous. Mais le froid à l'air de vouloir m'emporter.

Malgré moi-même je m'installe sur la banquette arrière de la voiture et je me maudit d'avoir vite acceptée sa demande lorsqu'il déverrouille les portières pour m'accoster.

-Ça va maintenant ?

-Pourquoi... Tu nous a enfermés ?

-C'est juste pour te rassurer. Détend-toi.

Il pose sa main droite sur mon épaule et se rapproche brusquement de moi avant de me tenir le menton en souriant.

-Tu as un si joli visage d'ange... Tu seras une sublime femme dans quelques années.

Bien vrai que je suis surprise et nerveuse de son attitude, je sens mon cœur s'emballer. Non... Ça recommence encore...

-Mais, continue-t-il en fronçant ses soucils, je ne suis pas aveuglé par ton masque !

Il me plaque méchamment contre la banquette de la voiture au point de me faire perdre l'habilité de mes membres. Et se met en dessus de moi.

-Je sais que tu es au courant de tout, alors allons droit au but !

La peur m'empêche de crier, m'immobilisant sur le champ. Les yeux fixé sur le cousin de Sam, celui que je croyais avoir changé, je me crois en face d'un prédateur sans pitié, un monstre !

-Samino Yuki... Mon... Mon cousin... C'est toi... C'est à cause de toi qu'il n'est plus... Pourquoi tu l'as poussé à se tuer ?! Hurle-t-il soudainement en enfonçant ses ongles dans la chaire de mes poignets.

Je laisse échapper un cris aigus qui ne l'atteint pourtant pas, aveuglé par la colère qui le domine.

-Parle !! Où sinon je vais vraiment te faire du mal !!

Comme d'habitude ma bouche refuse de sortie un seul mot correct et laisse mes yeux réagir à la place.

-Knif... J... J'ai rien..  fait...

-Tu crois que je vais te crois juste pour ça ?! De toute façon tu seras bien obligé de parler... Hihi... Sale fille.

Il sort quelque chose de l'arrière de sa poche que j'ai du mal à dissimuler. Ce n'est qu'en ressentant une douleur intense dans ma cuisse que je comprends ce qu'il m'a fait.

Mes paupières deviennent lourdes à la seconde et je sens toutes mes forces me trahit. De plus, je sens son emprise se détacher de moi et bientôt lui, mais pas son regard méprisant que je ne manque pas avant de tomber dans le noir complet.