Pot de colle

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Je repose ma fourchette, sur la table, dans un bruit étouffer par le raisonnement de la pluie battante.

-Merci, c'était très appétissant, dis-je sans relever mon regard de mon assiette vide.

-Tu peux m'appeler Masha.

-Vous me l'avez déjà dites, mais je préfère...

-Je n'aime pas les vouvoiement, ça me mets mal à l'aise.

Je me pince maladroitement la lèvre supérieure au péril de me faire déjà détester.

-Pardon...

-Pas besoin de t'excuser. C'est normal que ce soit une habitude pour toi, je te comprends.

Je me détend un peu à l'idée qu'elle ne l'a pas prise mal. Par contre je ressens un noeud dans ma gorge à cause de la question que je n'arrive pas à insérer depuis un moment.

Elle m'a dit qu'elle s'appelle Mashami tout court. Miranda l'a engagée pour qu'elle reste à mes côtés pour un mois, d'après ses dires, elle est une nurse. Vrai que je ne suis plus une enfant pour avoir une nounou pour me protéger, je ne vois pas grand intérêt à sa présence. Néanmoins... Ça me rassure d'un côté. Mais c'est compliqué à digérer lorsqu'il s'agit d'une personne en lien avec Miranda, la police pour être clair.

Pourquoi aurait-elle faire ça, et seulement maintenant ?

Je ferai mieux de faire gaffe à mon journal intime. Heureusement que je l'avais cacher avant d'aller au lycée, mais ce n'est toujours pas rassurant.

-Mais qu'es ce que tu as là ?

Sa question me réveille totalement de mon esprit. J'entends sa chaise grincer faiblement et ses pas s'approcher de moi.

En relevant la tête, une main chaude me tiens affectueusement le menton. Mes yeux se mélangent à ceux bleus de Masha pendant qu'elle essuie quelque chose sur ma joue droite avec une serviette.

-Ce n'était qu'une petite miette, rien de méchant.

Même après qu'elle se soit éloignée de moi pour se rassoir, je ressens encore la sensation de ses doigts sur mon menton. Une sensation... Douce ?

Ça me rappelle des souvenirs avec ma nourrice d'enfance. Et son parfum qui me chatouille le nez est semblable à la sienne aussi.

Une coïncidence ?

Peut-être.

🎐

Je regarde aux alentours s'il n'y a rien d'anormal hormis les quelques élèves qui bordent le couloir. Une vibration me faire revenir à mon téléphone.

Accostée contre le mur, j'explore le nouveau message que je viens de recevoir :

« 𝑻𝒆 𝒍𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒔 𝒂𝒎𝒂𝒅𝒐𝒖𝒆𝒓 𝒑𝒂𝒓 𝒔𝒐𝒏 𝒎𝒂𝒔𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝒈𝒆𝒏𝒕𝒊𝒍𝒉𝒐𝒎𝒎𝒆, 𝒄'𝒆𝒔𝒕 𝒖𝒏 𝑺𝒂𝒕𝒂𝒏 𝒔𝒖𝒓 𝒑𝒂𝒕𝒕𝒆𝒔. »

Je souris, amusée par sa remarque vilipende et ne tarde pas à lui répondre :

« 𝑃𝑒𝑢𝑡-𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑞𝑢'𝑖𝑙 𝑣𝑒𝑢𝑡 𝑐𝒉𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟. »

NanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant