Nana

La soirée d'audience

J'enlève ma serviette autour de ma taille et laisse couler l'eau du long de mon corps. Je prends du shampooing pour en mettre dans mes cheveux. Mais je sens une main la prendre de la mienne. Je hoque de surprise. Et comme réponse je sens un torse nu se collé à mon dos.
Je deviens violemment rouge comme  une pivoine en me crispant.

Le shampooing pénètre dans mes cheveux. Je sens de nouveau la main me frotter les cheveux, justement il les laves pour moi... Je baisse les yeux, très embarrassée.

J'ai pas le courage de me retourner pour regarder qui sait, parce que je le sais déjà.

Après les avoir rincés, un grand blanc s'installe entre nous. Seul le bruit de l'eau règne. Mais il se brise d'un coup par mon hoquètement... Il... Il m'a touchée les seins.
À force d'être gêné je sens de la fumée s'échapper de moi, je crois que si ça continue je vais fondre.

-Tu as des seins vraiment moelleux tu sais, dit-il sans gêne.

Je repousse sa main de ma poitrine pour la couvrir avec mes deux bras, toujours le visage cramoisi fixant ailleurs. Et comme si ça ne suffit pas, il pose son menton sur mon épaule en me tenant par la taille. Je ne sens plus l'eau qui nous arrose... Ses cheveux frôlent les miens et ça me fait encore plus peur.

-Ça faisait une éternité que je n'avais pas pris de bain avec de fille.

Il soupir mollement. Dès que je sens son souffle chaud dans mon cou, mon cœur se met à battre encore plus fort qu'avant... Je ne peux pas rester comme ça... Il faut que je m'éloigne de lui sinon...

-Je... Je veux être seul... S'il te plaît...

-Je te gêne ?

-Oui ! Dis-je en fermant craintivement mes yeux.

-Dommage... Je n'ai aucune envie de m'en aller.

Il rapproche son visage encore plus près de mon oreille :

-Je me demande bien ce qu'on pourra faire toi et moi, ici...

J'ouvre mes yeux d'horreur. Pas pour seulement ce que je viens d'entendre, mais parce-qu'il vient de me lécher le bout de l'oreille.

-S'il te plaît arrête !!

Il ne fait aucun geste. Mais un moment je le sens s'éloigner de moi. Je me retourne à demi et vois qu'il n'est plus là. Je soupire de soulagement et stoppe l'eau qui coule depuis un bon moment. Je prends ma serviette et l'enroule autour de ma taille, sans sortir de la douche.

Je tremble sous l'effet de la peur et pourtant je suis seule. Je sens un liquide froid coulé sur ma joue avant de s'écraser à mes pieds. Je n'y prête pas attention, c'est sûrement de l'eau. La même scène se reproduire mais sur l'autre joue. Je joins délicatement mes doigts sur mes deux pommettes et sens mes larmes coulés.

Pourquoi je pleure ? Il ne m'a pourtant rien fait de mal. En plus il est parti !

J'essuie mes larmes, mais d'autres reviennent. Je recommence encore et encore. Néant, ça se voit que mon corps a besoin de pleurer...

Une sonnerie me faire revenir à moi. C'est mon téléphone qui sonne. Bien vrai que j'ai peur mais je suis obligé de sortir maintenant.

Je sors de la salle de bain pour prendre mon téléphone sur le lit. Heureusement que je ne vois pas une autre présence. Mais je m'arrête de stupeur en voyant le nom qui s'affiche sur l'écran.
Je m'assois sur le lit avec nonchalance et fixe mon téléphone qui sonne comme si j'ai peur de le décroché, et pourtant j'ai une grande envie de le faire. À force d'hésiter, le téléphone s'éteint. Je me penche pour le prendre et le regarde sans l'allumer.