Etoile Noire - Tome 1 : Les Disparus de Resna

Chapitre 50 : Les amants maudits VI. L'aveu silencieux de Meirin

Scribouille de début : Comme promis ! Vérifiez bien d'avoir lu le chapitre 49 avant de lire celui-ci, vu qu'ils ont été posté la même semaine. Et bonne lecture à vous !

PS : Alerte, alerte ! Ce chapitre contient des idées quelque peu archaïques et misogynes qui risquent fort de déplaire aux féministes qui vont passer par ici. Comprenez qu'il s'agit de la mentalité de l'époque, pas de la mienne, hein ! x) Et merci de ne pas fracasser le crâne de mes personnages à cause de ça, ils ne font que résumer la pensée générale, ils ne la partagent pas. Et puis, j'ai encore besoin d'eux<3

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Le curry de Johana s'avéra aussi délicieux qu'il se l'imaginait et ni lui, ni Linling, en compagnie de qui il déjeuna dans les cuisines, ne se priva de se resservir. Ils se gavèrent tant et si bien que, lorsque Mariza vint le chercher aux environs de quatorze heure, Cyan avait déboutonné sa veste, son ventre beaucoup trop tendu pour supporter la pression du vêtement serré. Linling, quant à elle, somnolait au bout de leur table, la tête posée sur ses bras repliés, tout aussi repue que lui.

Lorsqu'il la rejoignit, l'intendante le fusilla d'un regard désapprobateur, les lèvres courbées en une moue sévère.

— Son Altesse t'attends devant le petit salon de musique, lui signifia-t-elle sans autre préambule. Tâche de te rajuster avant de te présenter à elle.

Cyan n'était pas convaincu que ses vêtements coopérassent à la manœuvre, surtout s'il forçait certains boutons problématiques à regagner leur gaine de tissu mais, face à la dragonne et à ses remontrances, il se contenta de marmonner un rapide assentiment avant de quitter les cuisines au pas de course.

Le petit salon de musique se situait au premier étage du corps seigneurial, non loin du couloir adjacent qui desservait l'aile Est du domaine et si Cyan s'était depuis longtemps familiarisé avec le plan de la demeure, il lui arrivait encore de se perdre dans les endroits qu'il fréquentait le moins. Or, il ne traînait que très peu du côté des petits salons, quels que fussent leur nom ou leur fonction, aussi ne tarda-t-il pas à se tromper d'itinéraire.

Fichu château !

L'idée de recourir à l'aide de ses gardes du corps imposés lui traversa l'esprit mais lorsqu'il se retourna, prêt à renoncer à sa pauvre fierté, il s'aperçut qu'aucun des deux soldats ne le suivait.

L'avaient-ils perdu de vue ? Il n'aurait sans doute pas dû emprunter ce petit passage dérobé à l'angle du précédent couloir. Son entrée ne se voyait presque pas, dissimulée qu'elle était par un rideau de feuillage opaque, et seul le courant d'air qui s'en dégageait parfois trahissait sa présence. Il avait cru gagner du temps en coupant par son intermédiaire mais, en fin de compte, il n'était parvenu qu'à se désorienter davantage et à rallonger son trajet de plusieurs dizaine de mètres superflus. Sans parler d'égarer son escorte...

— Tant pis, soupira-t-il avec un haussement d'épaule.

Sa Ponctuelle Altesse l'attendrait quelques minutes supplémentaires, voilà tout !

Il s'éloignait du cul de sac où il avait débouché, décidé, cette fois-ci, à suivre le chemin qu'il maîtrisait le mieux quand un léger frisson remonta le long de sa colonne vertébrale, infime mais désagréable. Sous le duvet de sa nuque, une série de petits picotements couvrit sa peau de chair de poule et Cyan se figea, alerte. Il connaissait cette sensation, cette certitude d'être épié, surveillé. Mais Linling dormait toujours dans les cuisines lorsqu'il l'avait quittée et voilà longtemps qu'elle avait arrêté de le filer pour se distraire. Quant à ses deux gardes... ils ne s'amuseraient pas à l'espionner, n'est-ce pas ?