Chapitre 65 : Perdre pied

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Attention : J'ai apporté de menus changements dans le chapitre précédent, voilà pourquoi le "mourez" d'Alise est devenu un "meurs" x) Pas besoin de relire le précédent, ces changements sont mineurs et n'ont pas encore été tous apportés ^^"

Précédemment :  Après s'être séparé d'Harfleur à Herbois, Cyan, Aoran, Eli et Armant empruntent la route ouest à la poursuite d'Alise. Sur le chemin, ils découvrent la caravane des saltimbanques renversée dans un ravin aux côtés de leurs corps sans vie. L'examen d'Eli conclut au meurtre.

En suivant les gouttes de sang qui leur trace un chemin à travers la montagne, ils remontent jusqu'à Arnaud, frère jumeau d'Armant, blessé après son affrontement avec Alise. Grâce à lui, ils savent désormais que les enfants sont bels et bien en vie et qu'elle les traîne à sa suite. Ils finissent donc par remonter sa piste et par penser à un plan d'attaque dont Cyan est le fer de lance. Après une courte discussion avec Alise et une bataille à sens unique (en faveur d'Alise, bien sûr), il parvient à l'aveugler avec de la poudre de piment scorpion donné par Eli. Mais la jeune femme est coriace et résiste aux attaques concertées d'Aoran, Eli et Armant. Et alors que Cyan s'apprête à quitter les lieux avec Noya, la montagne se réveille et un tremblement de terre les plonge dans le chaos. A son terme, ils découvrent avec horreur qu'Alise a su renverser la situation et tient maintenant Aoran à sa merci. Elle lui ordonne de mourir.

Musique : J'ai écrit le début du chapitre avec cette musique. Vous pouvez la mettre en boucle si vous voulez profiter de son ambiance tout au long du chapitre. Je pense qu'elle convient bien ^^

Bonne lecture à vous =)

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Meurs !

À cette injonction, l'air autour d'Alise crépita d'une énergie telle que les particules de poussières éparpillées à ses pieds se soulevèrent en une déferlante vaporeuse. L'onde de choc imprégnée de pouvoir percuta le prince prisonnier de plein fouet et dans un cri inarticulé, ce dernier rejeta la tête en arrière, les yeux révulsés par la violence du coup psychique.

Depuis les arbres où il avait trouvé refuge avec Noya, Cyan ravala un cri d'effroi, le cœur figé dans une appréhension teintée de désespoir. Sous son regard impuissant, son Etoile Compagne se tendit, les muscles parcourus de spasmes involontaires. Puis au terme d'une interminable seconde, son corps cessa enfin de résister et s'écroula, vaincu, aux pieds d'Alise.

Le bruit sourd de chairs molles et inanimées qui ponctua sa chute arracha à Cyan un gémissement inarticulé.

— Votr... Alte... exhala-t-il dans un brouillard de larmes contenues.

Son sang battait si vite à ses oreilles qu'il n'entendit même pas le cri de rage mêlé de désarroi que poussa Eli au-dessus de lui. Il ne voyait que son Etoile Compagne effondrée au sol, immobile, silencieuse. Inerte. Ne percevait que sa propre respiration décousue qui résonnait en lui à la manière d'une forge endommagée.

Surgi des plus obscures profondeurs des enfers, un froid indicible s'empara de son âme. Ce froid se diffusa en lui jusqu'à engourdir l'ensemble de son être, jusqu'à le plonger dans un monde blanc et flou où chaque son, chaque stimuli lui semblait étouffé, discordant.

Un instant durant, ses pensées perdirent leur cohérence, se suspendirent dans le néant.

Puis l'horreur de la situation le frappa de toute la force de sa réalité, si brutale, si déchirante qu'elle lui coupa les jambes. Quelque part dans la mer cotonneuse de sa conscience, alors qu'il tombait lourdement à genoux, une vague sensation de douleur affleura à la surface de sa sentience mais depuis les abysses de son apathie, Cyan ne la perçut même pas.

Etoile Noire - Tome  1 : Les Disparus de ResnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant