Etoile Noire - Tome 1 : Les Disparus de Resna

Chapitre 67 : En chemin

Précédemment : Après avoir retrouvée Alise et l'avoir affrontée dans les pires conditions possibles, Cyan, Eli et Armant fuient la montagne avec un Aoran inconscient et un enfant (Noya) mal en point. Ils parviennent à rejoindre Arnaud, Richard, les deux autres soldats et les petits Khorantes qui les attendent près de la grotte, elle-même affaissée. Tous décident de ne pas rester plus longtemps sur la montagne et entreprennent de rejoindre le fiacre et les chevaux abandonnés quelques kilomètres plus loin. La route est longue et fastidieuse pour leur groupe exténué mais ils parviennent, au pris de gros efforts, à regagner les lieux. Là, ils décident de retourner directement à Herbois malgré la tombée de la nuit. C'est pendant ce trajet-ci qu'Aoran ouvre enfin les yeux, déboussolé et confus, et apprend ce qui s'est déroulé depuis son affrontement avec Alise.

Personnages oubliés : Le Baron de Frêne: Petit seigneur de province dont on entend parler pour la première fois au chapitre 39, je crois. Il est le vieux mécène qui protège les saltimbanques dont la groupe de marionnettiste faisait parti. Aoran l'avait déjà rencontré quand il avait 5 ans. Pour plus de détails, je vous invite à relire la seconde partie du chapitre 40 ^^

Rÿon d'Altan : Meilleur ami d'Aoran que ce dernier a envoyé enquêter sur ses terres au sujet des disparus. Il est aussi l'homme qui a proposé à Cyan de l'aider à fuir Resna et Aoran. Actuellement, il est sur le chemin du retour pour rejoindre le château et ne devrait plus tard à arriver.

Anastasia : Femme membre de la Lune Noire. Elle est mentionnée à partir du chapitre 40 et son nom réapparait de temps en temps au fil des chapitres suivants. On ne sait pas grand-chose sur elle pour l'instant.

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Assis dans le fiacre qui le ramenait à Resna, Cyan regarda Herbois disparaître à l'horizon, fasciné par la manière dont le halo rose et or de l'aube redessinait les contours du hameau. Ils avaient atteint le village tard la nuit dernière et pour être tout à fait honnête, Cyan se révélait bien incapable de se rappeler avec exactitude de ce moment. Il avait été si fatigué, si endormi, qu'il se souvenait à peine être descendu de la voiture. Certes, la vision de son Etoile Compagne éveillée et en bonne santé était parvenue à traverser le brouillard épais qui obscurcissait ses pensées mais très vite, ce flash d'excitation s'était mué en un soulagement lénitif qui ne l'avait que davantage assommé.

Il se remémorait avec peine l'arrivée du doyen du village et sa proposition d'héberger une partie d'entre eux dans son humble demeure tandis que les autres étaient invités à occuper la minuscule auberge du lieu. Il se revoyait marcher, tel un homme ivre, jusqu'à la discrète demeure du vieil homme à la porte de laquelle les attendait sa chaleureuse épouse. Il s'entendait lui refuser la boisson chaude et la collation qu'elle leur avait proposées puis... si ses souvenirs ne le trahissaient pas, il se rappelait l'avoir suivie jusqu'à la mansarde où l'avait attendu une couche installée à la va-vite. À cet instant, il avait été si exténué qu'un tas de paille et une simple couverture lui auraient paru aussi confortable qu'un matelas de plumes et des draps de soie. Il s'y était écroulé sans autre mot qu'un remerciement prononcé du bout des lèvres à l'attention de la maîtresse de maison puis, plus rien.

Peut-être que, quelque part entre le moment de son arrivée chez le doyen et celui où il s'était effondré sur son lit de fortune, Son Impériale Altesse avait essayé de lui parler ou de le toucher mais... son cerveau avait jugé cette interaction superflue et l'avait esquivée par souci d'économie d'énergie. Puis, entre l'effervescence du départ et les préparatifs à gérer, l'occasion ne s'était plus représentée et Cyan avait perdu sa chance de s'enquérir du bien-être de son Etoile Compagne. Désormais, ils voyageaient chacun de leur côté, lui dans le fiacre, à lutter contre l'appel incessant du sommeil et le prince à cheval, en compagnie de ses hommes avec qui il devisait.