Chapitre 57 : Sur un bouton de neige

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Avertissement : ce chapitre ne convient pas au moins de 16 ans. Vraiment, je vous déconseille de manger durant votre lecture >.> Conseil d'amie x)

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— Vous êtes sûr ? le pressa Cyan, la voix étranglée.

Harfleur hocha la tête gravement, l'expression assombrie.

— Étant donné sa présence sur scène au moment des faits et son absence de filiation avec les autres troupes de saltimbanques, j'avais jugé plus sage de le surveiller et de demander aux prêtres de me tenir au courant de l'évolution de son état. Ils sont formels.

Cyan se pinça les lèvres, incapable d'accepter cette vérité. Ce ne pouvait pas être possible. Pas alors que, selon toute vraisemblance, Mathias appartenait au groupe qu'ils recherchaient depuis le début. Pas alors qu'il était sans doute même l'Enfant de l'Âme à l'origine de l'émeute. Cela ne collait pas ! Pour quelle obscure raison le principal responsable de cette débauche de violence sacrifierait-il sa vie dans le seul but de sauver ses propres victimes ? Un soudain regain de conscience ? Cette dernière ne semblait pourtant pas l'avoir harcelé énormément lorsqu'il s'était occupé d'enlever une famille entière ! Alors pourquoi ? Pourquoi s'être ainsi jeté au devant du danger ? Et puis surtout...

— Ce n'est pas logique, murmura-t-il, perdu dans ses pensées. Il contrôlait leur esprit...

L'évidence lui fit brusquement relever la tête et ses prunelles accrochèrent tout à tour celles de ses interlocuteurs.

— Il contrôlait leur esprit ! répéta-t-il comme s'il s'agissait de l'ultime clé du mystère. Qu'auriez-vous fait, à sa place, si les victimes de votre propre lavage de cerveau se retournaient contre vous ?

— Je briserai l'envoûtement, répondit le bailli comme il comprenait où Cyan essayait de les mener.

— Et pourtant, cet homme s'est laissé battre à mort, renchérit Cyan. C'est complètement absurde. Pourquoi n'a-t-il pas usé de son pouvoir pour se protéger ?

— Vous pensez... qu'entre le moment où il a envoûté la foule et celui où la plupart des témoins l'ont vu se jeter dans les tribunes, quelque chose s'est produit qui l'en a empêché ? demanda Harfleur, songeur.

Cyan croisa les bras sous sa poitrine et proposa :

— Et s'il s'agissait plutôt de deux personnes différentes ?

À cette question, son Etoile Compagne fronça les sourcils et s'enquit à son tour :

— A-t-on vérifié si l'homme récupéré par les prêtres de Noctis était un Enfant de l'Âme ?

L'officier secoua la tête, la mine contrariée.

— Malheureusement, il a reçu de nombreux coup de couteaux au niveau du nombril. C'est à peine si les prêtres ont réussi à recoudre ses chairs alors une identification...

La grimace qui tordit ses lèvres à cet instant se chargea de les renseigner sur l'impossibilité de la chose.

— Comme par hasard, releva Cyan. Voilà une blessure qui, il me semble, intervient fort à propos.

Le silence qui suivit cette remarque plana au-dessus d'eux comme un nuage noir avant que Son Impériale Altesse ne le brisât d'un bref soupir.

— Nous ne pouvons pas laisser cela nous paralyser, trancha-t-elle d'une voix déterminée. Puisque nous ne pouvons pas vérifier sa nature d'Enfant de l'Âme et donc nous assurer de son identité, nous allons devoir procéder à une identification classique. Harfleur, qu'en est-il du corps ?

Etoile Noire - Tome  1 : Les Disparus de ResnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant