Etoile Noire - Tome 1 : Les Disparus de Resna

Chapitre 73 : Le cœur de Resna

Scribouille de début : Bon sang ! Presque deux mois pour écrire ce chapitre, je suis lessivée ! Mais il fait presque 12.000 mots, soit à la taille de deux chapitres, donc ça compense =) J'espère qu'il vous plaira autant qu'il m'a demandé d'efforts pour l'écrire parce que vraiment... j'ai tout donné xD

Sur ce, je ne vous retiens pas plus ! Bonne lecture à vous !

_______________________________________

Précédemment : Après avoir vaincu Alise et être revenu au château, Cyan et Aoran tiennent leur promesse de se rendre à la fête des Premières Neiges ensemble. Anonymisés par leurs masques respectifs, ils sont bien décidés à profiter de la fête avant que la nuit ne tombe et que les soucis ne les rattrapent. Et entre orgies de sucreries, concours de bonhommes de neiges et shopping à la foire, leur rendez-vous commence bien. Jusqu'à ce que Cyan, se souvenant de sa mère, s'éloigne seul et ne perde Aoran dans la foule. Après quelque accrochage et le retour de son prince à ses côtés, Cyan, déprimé, est invité par Aoran à rejoindre la place principale où se réunissent musiciens et danseurs.

________________________________________

À mesure qu'ils se rapprochaient de leur destination, la musique s'amplifiait, plus harmonieuse et entraînante qu'auparavant. De plus en plus de monde remontait ou redescendait les rues qu'ils empruntaient, si bien qu'ils durent commencer à se faufiler, l'un derrière l'autre, entre les groupes de passants pour éviter les coups d'épaules et de coudes qui se perdaient parfois dans la masse. Très vite, d'agréables odeurs de vin chaud et de marrons grillés s'ajoutèrent aux notes de musiques qui bondissaient dans l'air et Cyan nota plus d'un badaud avec une crêpe ou un cornet de beignets à la main. Toutefois, avant qu'il ne termine de s'interroger sur l'état de son estomac et sa capacité à accueillir de nouvelles friandises, la rue qu'ils traversaient s'élargit et ils débouchèrent enfin sur la place principale.

Cette dernière parut différente à Cyan de celle qu'il avait arpentée avec Linling et Eli le jour de l'émeute. Des magnifiques fresques historiques qui en décoraient les pavés d'ordinaire, il ne trouvait plus nulle trace. Une vaste piste de danse composée de plaques de bois solides les dissimulait désormais à sa vue, tant pour les protéger des piétinements des danseurs que pour empêcher les pieds de ces derniers de se tordre dans leur creux ou de s'accrocher à leurs aspérités.

Sous les hautes arcades qui suivaient les contours arrondis de la place, les étals habituels du marchés avaient disparus, remplacés par des espaces de repos meublés de tables et de chaises rustiques où s'affalaient paresseux et noceurs fatigués. Seuls de petits stands de boissons et de gourmandises proposaient des marchandises, buvettes improvisées qui faisaient la joie des assoiffées et des affamées en quêtes de nouvelles calories à brûler.

La main toujours serrée par celle de son Etoile Compagne, Cyan se laissa guider par elle jusqu'aux abords de la piste où virevoltaient de nombreux danseurs. Autour de lui, les autres curieux battaient des mains au rythme de la gigue endiablée jouée par l'orchestre depuis son estrade, non loin. Les talons claquaient sur le bois, les robes des femmes tourbillonnaient dans un froufroutement enjoué, les rires et les cris d'euphorie se mêlaient aux sifflements du public et le cœur de Cyan vibrait d'une énergie qui mourrait de s'exprimer. Il commença à tapoter le sol du pied, marqua les mesures du bout de ses doigts et ferma les yeux aux sons des violons, des flûtes, des tambours et des mandolines. Il les écouta emplir l'espace de leurs notes, entremêler leurs accords et s'intensifier crescendo jusqu'à l'apothéose finale. Puis le silence retomba, entrecoupé de halètements essoufflés et de voix bourdonnantes.

Quand les premiers applaudissements retentirent pour saluer la prestation des musiciens, ces derniers répondirent par quelques notes guillerettes. Les danseurs, eux, se quittèrent sur une brève révérence et peu à peu, la piste se vida de ses couples.