Etoile Noire - Tome 1 : Les Disparus de Resna

Chapitre 20 : À la lueur de la nuit

Scribouille de début de chapitre : Coucou !

Tout d'abord, BONNE ANNÉE à vous ! Je vous souhaite tous mes meilleurs vœux pour 2019 =)

Comme promis, voici un petit chapitre bonus, pas du tout prévu dans la trame des événements mais qui répond à la question que vous auriez pu vous poser à la lecture du chapitre 21 : « Mais comment Cyan a-t-il bien pu se retrouver dans son lit ? » ^.<

Bonne lecture =D

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Tu t'y es vraiment pris comme un manche, Aoran.

La remarque résolument moqueuse que lui avait jetée Rÿon au moment où il avait quitté son bureau afin de rejoindre ses propres appartements ne cessait de hanter son esprit, le rappelant sans cesse à son cruel manque de tact dans les situations les plus critiques. Mais qu'aurait-il pu dire d'autre ? Quelle sorte de formulation alambiquée et édulcorée aurait-il dû utiliser pour ainsi éviter de blesser les sentiments de son Etoile Compagne ? Cela aurait-il seulement suffi à modifier quelque chose à sa réaction quand la réalité de leur situation, elle, ne changeait pas ?

Il préférait le confronter à l'inéluctable le plus tôt possible, sans chercher à en travestir le caractère implacable par quelques mots émoussés, afin de lui permettre de s'armer au mieux en prévision des difficultés à venir.

De beaux mensonges ne le protégeraient pas. Surtout face à la malveillance de cette femme.

Ne lui restait donc que la vérité, douloureuse et effrayante.

Dans un dernier soupir, Aoran s'engagea vers ses appartements, désireux de se rafraîchir enfin après un aussi long voyage quand son regard glissa en direction du rideau de lierre qui masquait la discrète petite porte derrière laquelle se dissimulait son Etoile Compagne. Un instant, il hésita, ralentissant son pas bien malgré lui. Au creux de son esprit, le ton volontiers provocateur de son ami s'acharnait à le harceler, exacerbant la gêne que lui causait la minuscule pointe de remord profondément fichée en lui. Cette dernière pulsait par à-coup, presque imperceptible mais pas assez, cependant, pour l'empêcher de se rappeler le ciel meurtri qu'il avait surpris dans les iris de son promis alors qu'il prenait la fuite. Loin de lui.

À ce souvenir, Aoran serra les poings.

Il aurait souhaité chasser les nuages d'anxiété qui assombrissaient le bleu de ce regard torturé mais son Etoile Compagne s'était dérobée à lui, avait refusé son contact, sa chaleur. Et il n'avait pas su trouver les mots capables de la retenir, de la soutenir.

Emporté par le flot de ses regrets, Aoran dépassa l'entrée de ses appartements sans même s'en apercevoir et se figea, troublé, devant celle de la chambre attribuée à son domestique personnel. Un instant interdit, il esquissa un mouvement de recul qu'il finit par avorter, incapable d'ignorer les signes que lui envoyait son subconscient.

Tant qu'il se refuserait à affronter son Etoile Compagne, son esprit continuerait de vagabonder de pensée en pensée, d'une paire d'yeux céruléen pétillant de malice à un sourire en coin teinté d'ironie dont l'image finirait pas se faner, ton après ton.

Puisque sa conscience ne lui autorisait aucun répit, Aoran leva le bras et frappa contre le battant pour signaler sa présence.

Plusieurs secondes s'écoulèrent sans qu'aucun bruit ne s'échappât jusqu'à lui.

Il attendit encore un moment, sourcils froncés, puis tapa à nouveau. Plus fort, cette fois-ci.

— Cyan ? appela-t-il.