CHAPITRE 15 (1/3)

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NAEL

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NAEL

Nael se mit à courir le plus rapidement possible. Il n'était pas forcément conscient d'où il mettait les pieds ni où est-ce qu'il allait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il voulait partir loin. Très loin. Là où ses jambes le porteraient. Il avait mal. Mal au cœur. Il avait gardé pendant trop longtemps ces émotions, s'empêchant de ressentir pour ne pas souffrir. Cependant, ces dernières lui explosaient désormais au visage, et il n'avait pas d'autres choix que s'y confronter tout de suite. La lâcheté de Caelum lui avait fait se rendre compte de quelque chose.

Il n'y avait pas plus lâche que lui-même.

Il était mal placé pour reprocher cela à son ami. Avec un peu de recul, il se rendait compte qu'il n'aurait jamais dû dire tout ce qu'il avait dit à Caelum. Cependant, la colère avait pris le contrôle de sa langue, et avant qu'il n'ait le temps de penser, le mal était fait. Les mots fatidiques s'étaient déjà échappés. Il avait été trop loin.

Ils avaient tous les deux étaient trop loin.

Une crampe lui fit brusquement ralentir le pas. Il courrait, à perdre haleine, depuis quelques minutes maintenant. Ses jambes criaient grâce. Il sentait son cœur dans sa poitrine qui essayait tant bien que mal de garder le contrôle. Difficile, pourtant, quand tout son esprit s'orientait vers un lointain passé. Il perdait le contrôle de ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait. Il finit par ralentir le pas, regardant autour de lui. Il fallait qu'il trouve un endroit pour se calmer. Pour se rencontrer. Et puis, peut-être reconnaitrait-il un endroit. Après tout, il avait arpenté ces rues un nombre incalculable de fois, quand il était à l'école militaire. Peut-être se trouvait-il non loin d'un bar, où il pourrait noyer son chagrin et enterrer pour de bon les souvenirs qui menaçaient de s'imposer.

Son cœur s'arrêta quand il reconnut la rue.

Ce n'était pas une de ces grandes places publiques où on y croisait souvent de joyeux lurons. Ce n'étaient pas non plus ces venelles correctes où on avait parfois la chance de trouver un établissement qui servait des mets acceptables. Non, c'était bien pire. C'était une petite ruelle sordide et humidifiée par l'air marin. Ici ne régnait que l'obscurité. Cependant, pas besoin de lumière pour que Nael reconnaisse l'endroit. Il fit quelques pas, et éclata alors en sanglots, se laissant glisser contre le mur froid. Il ne pouvait plus lutter désormais.

Le souvenir l'envahissait.

Quelques notes de musiques attirèrent son attention. Il se souvenait très bien de cette après-midi-là. Il devait avoir treize ans, peut-être quatorze. Mère se tenait à l'ombre dans le jardin, et ses doigts jouaient avec les cordes, produisant la plus jolie mélodie qu'il n'avait jamais entendu. Qu'est-ce qu'elle était belle, avec sa guitare dans la main, enjolivée par les timides rayons du soleil. Nael aurait pu passer de longues secondes à l'observer, à l'écouter.

Cependant, un violent choc à la tête le fut sursauter. Il se tourna brusquement, tout en posant la main sur l'arrière de son crâne. Il sentait d'ores et déjà une petite bosse s'y former.

D'IRE ET DE BRAISES - Tome 1 : le parchemin sacréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant