CHAPITRE 24 (1/3)

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DONOVAN

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DONOVAN

Agacé, Donovan souffla entre ses narines.

Il avait un mauvais pressentiment. Il n'aimait pas ce plan. Il n'aimait pas la tournure que prenaient les évènements. Et surtout, il n'aimait pas non plus savoir que Zoia, sa Zoia, allait retourner dans la maison de ses plus noirs cauchemars. Il n'était jamais bon de replonger en enfer. Et le colosse de glace ne savait pas si la jeune femme aurait la force de remonter la pente une deuxième fois.

Il avait confiance en elle, certes.

Mais pas en les autres.

Jamais.

L'objectif de Caelum et de ses amis étaient de récupérer le parchemin. Pas de protéger Zoia de son passé. Alors, non, Donovan n'aimait pas ce plan. Il n'aimait pas savoir Zoia avec ce goujat de Nael. Il avait le sentiment que sa petite sœur ne serait pas protégée comme elle le devait. Paradoxalement, il avait fini par prendre sur lui. Il savait pertinemment qu'il serait plus utile aux côtés de Caelum et de Iema. De plus, la discrétion n'était pas son fort. Il passait rarement inaperçu.

Mais ce n'était pas que la situation qui exacerbait ses émotions. Revenir à Castel signifiait pour lui renouer avec certains souvenirs difficiles de son passé. Il avait commis de nombreuses atrocités dans cette ville. Beaucoup d'esclaves avaient été vendu dans le coin d'une ruelle sordide. Iema en était l'exemple-même. Son cœur se serra à cette pensée. Il avait détruit la vie de cette gamine. Et il ne pourrait jamais trouver les mots pour se faire pardonner. Depuis quelques jours, Iema ne lui offrait que de l'indifférence. Selon Donovan, cette dernière était toujours pire que la haine ou la colère.

Et il comprenait parfaitement son silence.

Castel lui rappelait également sa première rencontre avec Zoia. Il se souvenait encore de cette pauvre enfant, cette jeune fille qui suivait Asael comme une ombre silencieuse. Elle avait le regard baissé sur le sol, et son visage était marqué par sa souffrance. Elle ne portait peut-être pas de collier en métal, mais elle portait les mêmes stigmates qu'une esclave.

Esclave d'un mariage qu'on lui avait imposé.

Esclave d'un homme qui profitait de sa vulnérabilité.

Ce qui avait particulièrement marqué Donovan était l'âge de la gamine. Il devinait, à ses joues toujours rebondies par l'enfance, qu'elle n'était encore qu'une adolescente. Quinze ans, peut-être seize. Le même âge qu'aurait eu Stikla, si elle n'avait pas été ... Non, il repoussa cette pensée. La mort de sa sœur était encore trop douloureuse pour ses pensées. Il ne pourrait jamais l'oublier. Il préféra orienter à nouveau son esprit vers Zoia.

Après quelques semaines à l'observer discrètement, Donovan fondit sur la première occasion qui se manifesta. Un jour, alors que son mari la trimballait à son accoutumée, comme s'il exhibait une trésor volé, il s'approcha d'elle. Quand Asael tourna la tête, il lui chuchota quelques mots à l'oreille. Je peux t'offrir ta liberté. Quelques minutes après, Zoia s'échappait à la surveillance de son mari, et ensemble, ils s'échappaient. Ils sautaient alors dans un bateau, et quittaient à tout jamais cette ville qui les avaient, à jamais, empoissonnés. Quelques mois plus tard, pourtant, voilà qu'ils revenaient, comme s'ils avaient oublié la sensation oppressante des démons dans leurs pensées. La douleur pourtant, était immortelle, gravée dans leur chair à l'encre indélébile.

D'IRE ET DE BRAISES - Tome 1 : le parchemin sacréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant