CHAPITRE 35 (2/2)

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NAEL

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NAEL

Le lendemain matin, un véritable cortège militaire attendait le prince héritier devant la petite auberge. Caelum lui lança une grimace mi embarrassée, mi satisfaite, auquel il répondit par un léger sourire. Grâce à son arrangement avec le colonel, ils voyageraient tous jusqu'à Draciennes en calèche, entourée par une trentaine de cavaliers pour couvrir leur arrière. Une journée à peine de transport, c'était tout ce qui les séparait de la capitale. Parmi les soldats, Nael essaya de distinguer les traits désormais familiers d'Ikare Von Eich, mais ne le retrouva pas. Tant pis. Il avait une intuition comme quoi il aurait le plaisir de revoir, et peut-être même de travailler un jour avec le soldat.

Lorsque le petit cortège se mit en route, Nael se pressa contre la fenêtre de la calèche, et préféra se murer dans un silence entêtant. Il ne détourna les yeux qu'au moment où ils arrivaient enfin à la capitale. Déjà, le ciel s'apprêtait à revêtir son manteau aux couleurs nocturne. Au milieu de l'azur, les tuiles blanches du palais royal offraient un magnifique contraste. Jonché sur un petite colline au bord d'un lac, ce dernier dominait toute la région du fait de sa splendeur et sa candeur. Le reste de la ville s'était bâtie graduellement autour de ses fondations, s'agrandissant même jusqu'à monopoliser les flancs du lac. C'était une très belle ville, presque vivante tant elle était majestueuse. D'ici, on pouvait presque oublier les bas quartiers, ceux où même la milice n'osait pas trop s'aventurer.

Mais aucun sentiment ne traversa le soldat.

Il n'était ni nostalgique, ni forcément impatient.

« Bienvenue à Draciennes. » murmura le soldat entre ses dents.

Il n'avait étrangement pas envie de retourner à sa vie d'avant. L'aventure lui manquait déjà. Le frisson de l'adrénaline aussi. Il se retint pourtant de faire le moindre commentaire. En face de lui, Caelum s'était brusquement tendue. Lui aussi appréhendait le retour dans sa ville natale. La calèche s'arrêta brièvement à l'entrée des fortifications, avant de prendre directement le chemin du palais. La gorge de Nael se noua. Il aurait bien noyé son appréhension dans l'alcool, mais il n'avait à portée de main qu'une flasque d'eau tiède. De plus, pas question d'être ivre devant le roi.

Nael voulait garder la tête sur les épaules.

Il pinça les lèvres. La politique de Vulcain était impitoyable. Personne n'avait de droit à l'erreur, pas même son fils ainé. Avec un pincement au cœur, Nael se demanda un instant quel genre de roi était Caelum.

Mais il repoussa cette pensée.

Son ami ne deviendrait pas roi avant très longtemps. Et heureusement. Car si Nael supportait désormais la présence d'Iema aux côtés du prince, il était hors de question qu'il considère un jour cette voleuse comme une reine ... Il n'eut cependant pas le temps de tergiverser plus longtemps. Déjà, leur transport s'arrêtait. Quand le cocher vint ouvrir la porte, le cœur se Nael se mit à battre en vitesse. Caelum sortit en premier, avant de tendre le main à Iema. Puis, ils se détournèrent tous les deux. Sympa de me tendre la main à moi aussi, ricana Nael intérieurement.

D'IRE ET DE BRAISES - Tome 1 : le parchemin sacréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant