CHAPITRE 14 (1/2)

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CAELUM

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CAELUM

Caelum détestait quand les choses devenaient incontrôlables. Et ces derniers temps, elles avaient eu tendance à le devenir de plus en plus. N'était-ce que du manque de chance, ou les coups répétés d'un destin désabusé ? Le prince n'en savait strictement rien. Il savait simplement qu'il était fatigué de perdre le contrôle sur ce qu'il lui arrivait. Comment est-ce que je me suis retrouvé ici, se répétait-il en boucle dans sa tête, comme si la petite voix qui lui répondrait aurait la réponse à ses questions. Pourquoi est-ce que je me retrouve ici ? Peut-être qu'ils auraient dû mieux se préparer. Ou alors, peut-être qu'il aurait dû écouter Iema. Ses réticences auraient dû le mettre en garde ! Il aurait pourtant dû savoir ! L'instinct d'Iema était infaillible ... en tout cas, bien plus que le sien !

Et regardez où son instinct l'avait mené. Dans l'arrière du ruelle, prêt à se montrer sur le devant d'une scène.

Caelum n'avait jamais aimé se mettre en avant. Il n'était pas spécialement timide, mais très introverti. Pire encore, il avait peur du ridicule. Rien qu'à l'expression dépassé sur son visage et sur celui d'Iema, il savait pertinemment qu'ils allaient se faire ridiculiser. Il portait encore ce masque ridicule sur le visage. Pourtant, il sentait ses joues qui brûlaient, et son cœur qui palpitait. Ils allaient se ridiculiser. Nael, lui, était relativement calme. Son visage s'était armé d'un sourire assuré qui donnait envie à Caelum de le frapper. La nervosité exacerbait son mal-être. Il voulait disparaitre.

Et ne surtout pas se ridiculiser.

« Nael ... » chuchota Caelum à son ami, avant qu'il ne traverse l'épais rideau le menant à la foule. « J'espère que tu as un plan pour nous sortir de cette situation. »

Le soldat accordait la petite guitare en bois avec une douceur étonnante. Quand il leva les yeux vers le prince héritier, il lui offrit un sourire éclatant. Sourire qui lui donna – encore – envie de prendre sa tête et de le cogner contre le sol. Ne pouvait-il pas, bon sang, garder son optimisme pour lui ? C'était tellement agaçant de devoir supporter cet excès de gaité alors que le monde semblait s'effondrer.

« Un plan ? » s'enquit alors le jeune homme. « Le plan est simple. On entre sur scène. Et pendant que je joue un morceau, Iema et toi divertissez le public. Zoia a raison quand elle dit que ma guitare ne nous fera pas gagner d'or. Et je pense que quelques pièces de plus pourraient nous aider dans notre ... quête. »

Iema se rapprocha de lui, croisant les bras sur sa poitrine. Vu l'expression sur son visage, Caelum se semblait pas être le seul à vouloir cogner le soldat. La jeune femme était blême. Pourtant, cela n'empêchait pas le sarcasme de se dessiner au coin de ses lèvres.

« Et comment sommes-nous censé le divertir, petit génie ? »

Nael leva les yeux au ciel, tout en haussant les épaules. La lèvre inférieur d'Iema trembla. Agacée, elle se retourna et s'éloigna rapidement. Probablement pour calmer ses pulsions meurtrières. Caelum admira sa force de caractère. Lui-même ne savait pas combien de temps il tiendrait avant de céder totalement à l'agacement qui lui nouait les tripes. Il essaya d'offrir un sourire réconfortant à son amie, mais ce dernier mourut brusquement sur ses lèvres.

D'IRE ET DE BRAISES - Tome 1 : le parchemin sacréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant