Chapitre 10

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- Où étais-tu ?

Son ton calme me glace le sang. Quand elle est comme ça, je dois craindre pour ma vie. Ma mère est du genre à être plus dangereuse quand elle ne s'emporte pas, et là, elle l'est plus que jamais.

Je préfère jouer la carte de l'honnêteté, de toute façon à quoi ça sert de mentir ? Elle sait déjà où j'étais, elle veut juste savoir si je vais lui dire la vérité. Je la connais, même si je ne la vois jamais.

- À une fête.

- Et pourquoi tu y es allée sans ma permission ?

Elle est impassible, c'est très perturbant. Je soupire.

- A la base je voulais te demander, puis je me suis rappelée que dans tous les cas tu ne serais jamais là, donc que ça ne changerait rien que je te prévienne ou non.

- Écoute moi bien, ça ne sert à rien de soupirer et d'essayer de retourner la situation, jeune fille. Tu es en tort, accepte-le.

Elle m'énerve à jouer la mère stricte, qui en a quelque chose à faire de ses enfants. On sait toutes les deux que c'est faux.

- Bon écoute, je suis fatiguée, ma soirée a été compliquée et je n'ai qu'une envie, c'est d'aller dans mon lit. Donc on finira cette discussion demain, enfin bien sûr si tu n'es pas déjà parti.

- Non ! Tu ne bougeras pas d'ici tant que l'on n'aura pas discuté.

- On a déjà assez parlé.

- Absolument pas. Alors assieds-toi, car cette discussion risque d'être longue si tu restes aussi bornée.

Je décide d'abandonner ma révolte, autant en finir le plus rapidement possible.

- Bon alors ? Quelle est ma punition ?

Elle ignore royalement ma question.

- Tout d'abord, c'était quoi cette fête ?

- Une fête d'un gars de ma classe pour fêter la rentrée.

- Et vous étiez combien ?

Je décide de mentir légèrement sur le nombre.

- Environ 50 je dirais.

Elle écarquille les yeux.

- C'est beaucoup !

Si elle savait le vrai nombre.

- En même temps, ce mec est très populaire.

- Hum je vois. Et tu y es allée comment ?

- En voiture, le frère d'une amie nous a emmené.

- Arrête de me mentir.

- Je ne te mens pas Maman, je t'ai dit la stricte vérité, maintenant c'est à toi de choisir de me croire ou non.

- Alors pourquoi au retour il n'y avait pas de voiture ?

- Parce qu'au retour, je suis rentrée à pied avec mon amie.

- Et pourquoi ?

Je soupire face à son indiscrétion.

- C'est bon là non ! J'ai déjà répondu à un milliard de questions.

- Non ce n'est pas bon ! Tu devrais faire mine basse, étant donné ta position.

Je soupire.

- Oh et arrête ces soupirs, tu veux ! Ils sont insupportables, je ne t'ai pas élevé comme ça.

Never Say NeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant