Chapitre 57

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- A demain beau-gosse.

- A demain Tigresse.

Je souris à ma copine et la regarde rejoindre sa porte d'entrée. Je ne pars qu'au moment où elle est vraiment chez elle, afin d'être sûr qu'elle est en sécurité. J'avoue que depuis sa confidence sur son passé, je suis encore plus parano qu'avant. Peut-être que je la surprotège ? J'enfile mon casque et je chevauche mon scooter avant de le démarrer et de prendre la route qui me mène à chez moi.

Les vacances d'hiver se sont définitivement terminées aujourd'hui, au moment où j'ai passé les portes du lycée ce matin. J'en suis terriblement attristé, la terminale, c'est vraiment un enfer. Surtout qu'étant donné que le bac blanc approche à grand pas, les profs ne nous ont pas lâchés d'une semelle aujourd'hui. Ajouté à cela, mes parents sont partis en trombe cette nuit, m'expliquant qu'il y avait urgence. Je leur ai demandé de quoi il s'agissait, mais ils n'ont pas voulu me répondre. Je croise les doigts pour que ce soir, je sache enfin ce qu'il se passe.

J'arrive enfin devant chez moi au bout d'une vingtaine de minutes de routes. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour elle sérieusement ! Je gare mon scooter, pose mon casque et saisit mon téléphone, situé dans la petite poche de mon sac. En l'allumant, je tombe sur un message de mon père.

Rentre à la maison au plus vite, j'ai quelque chose à t'annoncer.

Il a été envoyé il y a quinze minutes, je sens mon cœur battre à tout rompre alors que je m'approche de la porte d'entrée. Je l'ouvre, et tombe directement sur mon père, assis sur le canapé, les coudes sur les cuisses et les mains devant son visage. Dès qu'il me voit, il se lèvre précipitamment et marche en ma direction. Je vois immédiatement les gros cernes et les yeux bouffis qui comble son visage, habituellement si impassible. Je sens la panique me gagner.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Il baisse les yeux, puis les relèves et me prend dans ses bras. Je ne réponds pas directement à son étreinte, encore trop chamboulé pour comprendre ce qu'il vient de faire. Puis il s'écarte et me regarde droit dans les yeux, où j'y vois tristesse et douleur. J'ai peur... Et j'ai raison, car les prochaines secondes briseront absolument toute ma vie. Il lâche une larme en me regardant dans les yeux, et il finit par lâcher la plus grosse bombe de mon existence.

- Ta mère est morte.

Le monde s'arrête autour de moi, comme si, après ces mots, plus rien n'avait d'importance. Mon cœur, récemment animé par une joie immense et par un sentiment si précieux, se vide instantanément, ne laissant aucune trace d'une quelconque émotion positive. La tristesse s'empare de moi et me plonge dans un univers parallèle, où la joie n'a pas sa place.

Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes que j'arrive à reprendre conscience de la réalité.

- Co- Comment ?

Mon père éclate en sanglot.

- Hier, on n'allait chez les voisins pour s'occuper d'une affaire personnelle, et elle, elle, elle...

- Elle quoi ?

Il respire un bon coup pour contrôler ses pleurs.

- Elle a traversé la route et une voiture est arrivée en trombe et... Elle a été écrasée par ce connard ! Elle est morte sur le coup, je n'ai rien pu faire. Je te jure Aaron, je n'ai rien pu faire.

Toute notion d'espoir que tout ça soit faux, s'évanouie en moi. Je sens ma respiration s'accélérer alors que les larmes coulent le long de mes joues, sans que je ne contrôle plus rien. Soudain, la colère remplace la tristesse naissante en moi. Je donne un grand coup de poing dans le mur avant d'insulter de tous les noms la personne qui l'a tué. Mon père me regarde, effrayé, alors que je fais les cent pas dans notre petit salon.

Never Say NeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant