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Chapitre 45 : Taquineries

- C'est ça que je veux.

Un courant d'électricité passe dans l'entièreté de mon corps. Mon coeur se réchauffe à ses mots si doux et sincères.

- D'accord...

Je ne sais pas quelle heure il est, mais je sais que je veux profiter de cet instant jusqu'à ce que l'on aille dormir. Seul la lumière de mes guirlandes lumineuses accrochées au dessus de ma fenêtre nous éclaire dans cette pièce sombre.

- Vient.

- Hum ?

Je sens ses bras se resserrer alors que je me sens tirer en arrière. Je me retourne dans l'incompréhension alors que Shoto s'allonge sur le sol sans me lâcher. Je me place doucement à ses côtés toujours entourée par ses bras réconfortants.

Nos visages sont face à face et je n'arrive plus à contrôler ma respiration. Je fixe chaque parcelle de son visage avant de me concentrer sur ses iris.
Le rouge me monte aux joues car tout cela est tout nouveau pour moi.

Qui y aurait cru ? Moi avec Shoto, aussi près l'un de l'autre, partageant tous les deux des sentiments forts. Je me sens si bien, ça faisait depuis si longtemps que je n'avais pas ressentie une telle chose.

Je lève timidement ma main pour la déposer du bout des doigts sur ses mèches de cheveux. Ils sont doux et lisses, comme d'habitude. Je descends ma main sur sa joue et je me rends compte à quel point elle est douce. Je remonte ensuite doucement vers sa brûlure avant de m'arrêter à l'extrémité, n'osant pas l'atteindre.

- Tu peux.

Il me dit la voix rauque et cela suffit à faire chuter mon cœur. Je ravale ma salive un peu hésitante tout en esquissant un sourire timide. Puis Shoto lève à son tour sa main et prend la mienne sur son visage d'un geste doux. Il glisse nos deux mains jusqu'à sa brûlure. Mes lèvres s'entrouvrent par un manque d'air soudain alors qu'il ferme doucement ses yeux.

Il dirige ma main en faisant tout le tour de son œil puis la lâche pour me laisser seule. Je passe délicatement mon pouce sur sa paupière rouge tout en effleurant ses cils. Une sensation étrange parcourt mon corps à ce contact, j'ai l'impression qu'il m'autorise en quelques sorte à découvrir son passé douloureux.

Je continue ma trajectoire jusqu'à la commissure de ses lèvres. Elles sont légèrement rosées, et vraiment douces. Il n'a d'ailleurs toujours pas rouvert les yeux, c'est comme s'il s'était endormi.

Je m'apprête à enlever ma main mais celui-ci l'attrape rapidement en ouvrant ses paupières. Mes sourcils se haussent par surprise puis je me détend de nouveau. Il dépose ses lèvres sur le dos de ma main avant de la serrer dans la sienne.

- À quoi penses-tu ?

Il me demande soudainement la voix sérieuse et je le regarde un peu perdue. À quoi est-ce que je pense actuellement à part lui ? Chaque idées qui me traversent l'esprit le concerne. Il comble chaque pores de ma peau. Je ne peux regarder ailleurs quand il est à mes côtés. C'est à la fois effrayant et agréable de se dire qu'une personne peut nous faire ressentir ce genre de choses aussi intensément.

Je n'ai jamais ressentis de sentiments, autant amical qu'amoureux pour une personne aussi fortement. J'ai l'impression de découvrir pour la première fois de toute ma vie quelque chose de précieux.

- Je me disais à quel point... tu étais beau.

Je baisse mon regard le visage rouge et celui-ci n'affiche aucune expressions particulières suite à mon compliment. Pourquoi j'ai dit ça ? Je ne voulais pas lui dire le réel fond de ma pensée sur mes sentiments envers lui. Ce serait beaucoup trop rapide.