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Chapitre 35 : Un peu de liberté

3 jours...
4 jours...
5 jours...
1 semaine.

Les jours passent et se ressemblent difficilement. C'est comme si je répétais en boucles mes journées. Mais le plus difficile dans tout ça, c'est que j'ai l'impression que tout ce que j'avais réussi à bâtir ici, s'est envolé.

Je recommence à faire des insomnies, un poids perpétuel réside dans mon estomac, jour et nuit. Et bien sûr, je me suis de nouveau isolée, me sentant extrêmement seule.

Je n'ai jamais été au plus bas ici à Yuei. Mes amis se demandent ce qu'il m'arrive, et comme d'habitude je leur répond que tout va bien. Le temps semble long désormais, sans Shoto...

Plus rien depuis notre dernière altercation. Il a fait ce que je redoutais le plus, me délaisser... alors qu'il m'avait promis que ça n'arriverai pas. Pourquoi ? Je ne sais pas.

Mais je me suis habituée maintenant, je n'ai plus qu'à retourner à la case départ. Mon esprit est vide depuis quelques jours désormais, je n'ai pas mal, je ne suis pas heureuse, je suis juste... présente.

Je prend mon sac de cours que je passe sur mon épaule et sors de ma chambre. En ce moment j'aime partir en avance pour pouvoir m'installer dans la cours avant d'aller en classe. Je sors du dortoir et marche vers l'allée qui me mène au lycée.

Je me dirige comme d'habitude vers la pelouse sous un arbre où j'ai l'habitude d'aller. Je m'assois sur l'herbe même et sors ma bouteille. J'observe les alentours et apprécie l'air qui s'offre à moi.

Comment j'en suis arrivée là ? Les questions se multiplient et se compliquent dans ma tête sans qu'il n'y ai aucune réponses.

Ma vie recommence à n'avoir aucun but précis, sans saveurs, ni motivations. Le seul point positif en cette période difficile est le fait que je me dis que d'ici une semaine je pourrais de nouveau pratiquer les entrainements si tout se passe bien pour ma cicatrisation.

Je me rends compte petit à petit que Shoto et moi nous nous ignorons complètement depuis la dernière fois. Plus de regards, plus de "bonjour", c'est comme si nous étions devenus de total inconnus.

Notre situation à totalement changé depuis mon retour de l'hôpital... et ça a été si soudain que j'ai encore du mal à réaliser. Pourtant tout allait si bien, notre complicité s'était renforcé à tel point que je pouvais réellement déclarer que je l'aimais.

Mais il faut croire que tout ne se passe jamais comme on l'espère, il s'est sûrement rendu compte que je ne comptait pas autant à ses yeux . Peut-être que pour lui c'était la meilleure solution de s'éloigner, pour m'éviter de souffrir davantage dans le temps.

Je souffle lourdement et plonge mes mains dans mes cheveux tout en fermant les yeux. Pourquoi est-ce si compliqué ? Je me sens vide de l'intérieur, c'est à la fois étrange et agréable. Je ressens tout et rien en même temps, je suis complètement perdue.

Mais si je reste ici, je ne vais cesser d'y penser et de souffrir. Il faut que j'aille prendre l'air.

Je me redresse d'une traite et attrape mon sac avant de partir d'un pas bien décidé vers la sortie du lycée.

Mais je m'arrête soudainement quand je me rends compte que les élèves ne sont pas autorisés à sortir pendant les heures de cours. Je me pince les lèvres et me dirige vers l'arrière de la cour.