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Il me jette sur le lit avec empressement avant de se placer par-dessus moi. Je l'observe calmement, lui et ses cheveux blancs, son visage parsemé de rides. Il halete les yeux complètement exorbités, le regard empli de haine. Lorsqu'il commençe à arracher mes vêtements je ferme les yeux, agacée par sa lenteur. « Ce n'est pas parce que tu fermes tes yeux que je ne vais rien faire ou être plus doux. » me lançe-t-il. Sa voix est bien plus aigüe qu'auparavant. C'est peut-être l'excitation qui la modifie ainsi. Je parviens également à déceler un léger tremblement, il veut m'effrayer mais n'a absolument pas confiance en lui. Je ne réponds pas et garde les yeux fermés, je tourne simplement la tête sur le côté lorsque je sens sa langue humide me passer sur le coup.

-Ne crois pas qu'il va venir te chercher, crie-t-il, en me forçant à lui faire face. Tu es à moi, maintenant ! Lorsqu'il te reverra, tu ne seras plus qu'une loque.
-Alors c'est pour ça que vous me traitez ainsi, réponds-je en ouvrant finalement les yeux et plongeant mon regard dans le sien, il est vraiment pitoyable. Vous ne lui arrivez pas à la cheville, vous me faites pitié. Vous pensez vraiment que c'est en faisant ça que vous parviendrez à lui faire le moindre mal.
-Tais-toi, crie-t-il en me frappant.
Même ses coups sont faibles, il est décidément bien trop lâche, bien trop vieux.
-Cesse de me regarder avec ces yeux-là,hurle-t-il de nouveau.
Peut-il voir le dégoût que j'epprouve pour lui à travers mon regard ? Je suppose que je suis vraiment une piètre actrice.
-Peut-être devrais-je les crever ?
Même les yeux crevés je parviendrais à te tuer sans aucune difficulté.
Il rapproche sa main droite très lentement de mes yeux. Je peux parfaitement distinguer le tremblement fin de ses doigts. Agacée, je plissé légèrement les yeux, ce qu'il prend pour une victoire de sa part.
-Ça serait dommage de perdre d'aussi beau yeux, dit-il en retirant sa main et la passant contre ma joue. Ils ont la couleur du crépuscule. Je voudrais les contempler jusqu'à ma mort.
Je vais m'assurer que ton vœu soit exaucé ne puis-je m'empêcher de penser avec un sourire discret qu'il voit évidemment. Il se remet à vociférer des injures mais je ne l'écoute plus et referme mes paupières. Je vais juste le laisser faire ce qu'il veut de mon corps. Il est mon mari après tout.
-Je vais te tuer, me menaça-t-il en commençant à m'étrangler.
Cet homme est plein de contradictions.

Ses mains sont plutôt potelées pense-je en commençant à m'évanouir. Je sais qu'il n'aurait jamais le cran d'aller jusqu'au bout de ses actes. Et même s'il me tue cela ne serait pas bien grave, ma vie ne mérite de toute façon pas la peine d'être vécue. Mourir maintenant pourrait être une douce revanche.

Avant l'AubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant