C'est le policier humain qui vient ouvrir la porte de ma cellule. « Vous êtes libre maintenant. Votre oncle vous attend à l'entrée » Mon avocat me sourit timidement, il ne sert vraiment à rien, je ne comprends pas pourquoi Frederik l'a engagé. Le policier windenlinden est lui aussi dans les parages mais hors de vue. Je n'ai absolument pas parlé pendant ma garde à vue contrairement à ce qu'il s'imaginait. Je n'ai fait aucun aveu et vingt-quatre heures plus tard, je suis libre. C'était facile, si facile que cela m'ennuie. Je marche sans un mot, plus je me rapproche de Frederik, plus mon cœur s'emballe. Lorsque je vois enfin le chef windenlinden, mon cœur se serre, je reste figé, incapable du moindre mouvement. Il semble un peu fatigué et ses yeux sont gris. Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi, vêtu d'une robe ; mes cheveux bien trop longs retombant en broussaille sur mes épaules, ma frange masquant une partie de mes yeux. La commissure de ses lèvres s'étire et il me fait un signe de la main m'indiquant d'approcher. « Tu n'as tout de même pas peur de moi !» Je lui obéis mais je reste à un pas de lui. Son bras gauche s'élève alors, je ferme les yeux et son bras entoure mes épaules pour m'attirer vers lui. J'ouvre les yeux au contact de son torse puissant. Son geste me surprend énormément, c'est si différent de ce qu'il est. Je suis cependant heureux de ressentir son Énergie si oppressante m'envahir totalement. Je ne peux cependant m'empêcher de me demander s'il ressent ma poitrine contre lui, ce qui m'empêche d'être serein. Il me relâche ensuite et m'observe de haut en bas.
-Tu as maigris, j'espère que tu n'as pas perdu toutes tes forces.
-Non, bien sûr que non.
-Je trouve vraiment inadmissible ce que vous avez fait subir à ma chère nièce, tonne-t-il en s'adressant au policier. Enfin tout est fini maintenant, on y va.
J'emboite le pas à Frederik, il n'a pas beaucoup changé à part sa barbe qui est plus fournie. Lyrendia est à portée de main ! Au moment où l'on s'apprête à franchir le seuil du commissariat, le policier windenlinden apparait devant nous. Il nous observe d'un air grave. Frederik le dépasse sans problème mais lorsque je tente de passer, il me retient par le bras : « écoute-moi bien, me dit-il à l'oreille suffisamment fort cependant pour que Frederik qui s'est lui aussi arrêté puisse l'entendre, si jamais tu te remaries et qu'il arrive quoi que ce soit à cet homme, crois-moi, je te traquerais où que tu sois et je te ferrais répondre de tes crimes ! » Il me regarde cinq longues secondes pour s'assurer que j'ai bien pris toute la mesure de ses paroles avant de me laisser partir. Je dois avouer qu'il a du cran, ce qui me plait énormément. Peu de personne aurait osé menacer même aussi indirectement Frederik.
En arrivant au château la première personne que je vois est Olivier faisant les cent pas dans l'entrée. Lorsqu'il m'aperçoit son visage inquiet se mue en un magnifique sourire, puis le respect apparait lorsqu'il se tourne vers Frederik. Jouant les intendants, il conduit Frederik vers une chambre au deuxième étage, puis il nous conduit vers ma nouvelle chambre qui se trouve deux étages plus bas que la précédente. Là il me laisse enfin seul avec le chef windenlinden. Celui-ci me dévisage une fois de plus : « Tu es vraiment horrible à regarder, lance-t-il en se laissant tomber sur le lit. » J'ouvre le placard qui contient mes affaires qui ont pu être sauvées des flammes. Je réalise un chignon et porte un bonnet pour masquer mes cheveux puis j'enfile un pull large.
-Où étais-tu ?
-Quelque part, dit-il en restant évasif, des affaires à régler. Mais c'est moi qui pose les questions. Pourquoi as-tu mis autant de temps pour agir ?
-Gildas cachait les lettres.
-Ah, je n'avais pas prévu ça, souffla-t-il en se mordant la lèvre inférieur. Enfin tu as fait du bon travail, à part le fait de brûler le château. Ça va me couter cher.
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Avant l'Aube
RandomJe suis froide mais pas calculatrice, je pense que ce sont les mots qui me décrivent le mieux. Je vivais une vie presque ordinaire avec ma tante même si j'avais toujours su que je n'étais pas tout à fait normale. Naïvement je croyais que le jour où...