Chapitre 23

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J'étends mon bouclier d'Énergie à toute la pièce, puis je forme une dizaine de boules d'Énergie que je fais tournoyer à toute vitesse autour moi. J'en crée ensuite deux que je laisse dans mes mains. Je lance la première qui explose en s'écrasant sur une des boules tournoyant. La deuxième manque sa cible, je soupire exaspérer, mon mal de ventre m'empêche de me concentrer. Je répète une fois de plus l'exercice mais échoue encore plus lamentablement. J'abandonne et supprime mon bouclier avec rage. J'ai mal au ventre depuis ce matin et ça ne s'améliore pas. Ça ne peut pas être une indigestion puisque je ne mange pas ou alors c'est une manière à mon estomac d'hybride de réclamer de la nourriture. N'ayant aucune solution, je décide juste d'aller me coucher.

Je me réveille une ou deux heures plus tard, complètement hagard, le soleil ne s'est pas encore couché. Ma douleur ne s'est absolument pas améliorer. Je reprends peu-à-peu conscience de mon corps. J'ai une sensation humide entre les jambes. Non, je ne me suis quand-même pas fait dessus. Je fais glisser lentement mes mains le long de mes jambes et constate avec effroi qu'elle est bien mouillé mais lorsque je la remonte, c'est du sang que je vois. Je soulève rapidement le drap qui me recouvre. Une énorme tache de sang recouvre le lit, elle vient de mon entre-jambe. Ça ne peut pas être Gildas, je me serais réveillée... Non, non, non, non, tu ne peux pas me faire ça ! Pourquoi ? Je veux tout sauf ça ! Je suis tellement absorbé que je n'entends les humaines que lorsqu'elles mettent la clé dans la serrure. « Ce n'est pas fermé » remarque une des voix féminine. Je cours me réfugier dans la douche à leur entrée. « Madame Andreas, vous allez bien » me demande l'une d'elle. Je ne réponds pas et me change. Je les entends parler à travers la porte de changer les draps puis l'une des trois s'en va.

-Andreas, ça va ? Ça peut arriver à tout le monde tu sais.

-Mais pas à moi !

-Ce n'est pas bien grave, on va te donner ce qu'il faut, ne t'inquiète pas, essaie-t-elle de me consoler.

Ça ne peut pas m'arriver, pas à moi. Je viens maintenant de perdre tout espoir. Je ne peux même plus nier tous les changements qui m'arrivent, ma poitrine qui grossit, mes hanches qui s'élargissent. Je suis bel et bien une... Ma gorge se serre à cette pensée.


Je masse mes tempes, exaspéré, en sentant l'Énergie d'Olivier s'approcher. Il est bien la dernière personne que je veux voir. Cela fait trois jours que j'ai mes règles, je n'ai plus mal mais d'après les filles  je suis de mauvaise humeur à cause de cela et elles ne sont plus venu me voir. Ma mauvaise humeur est juste due au fait que je ne voulais pas que ça arrive et rien d'autre. Olivier frappe avant de rentrer comme à son habitude.

-Vous venez vous assurer que je ne me suis pas enfui ?

-J'ai confiance en toi, me dit-il d'une voix mal assurée.

-De toute manière j'aurais été tout de suite attrapé.

-J'aurai dans ce cas aimé être celui qui t'attrape.

Je fronce les sourcils à cette remarque, il est de plus en plus bizarre et depuis quand me tutoie-t-il ? « Vous êtes venu me dire quelque chose, non ? » J'agis sèchement, je le sais mais il y a quelque chose chez lui qui me dérange même si je n'arrive pas à déterminer précisément de quoi il s'agit. Il rougit comme toujours. « Tu es directe ! » constate-t-il avec un rire nerveux. Il s'assoit ensuite à côté de moi et me prend les mains avant de plonger ses yeux dans les miens : « Je vais moi aussi être direct alors... Je t'aime, Andreas... Je t'aime depuis la première fois que je t'ai vu. » C'est stupide mais j'ouvris la bouche avant de la refermer brusquement.

-Qu'est-ce que je dois faire ?

-Juste accepter mon amour, répond-il avec un sourire timide.

Ce qu'il venait de dire était complètement fou ! Il prétendait m'aimer ? Moi ? Un homme ? Enfin je ne suis plus vraiment un homme. Mais je suis un enfin une hybride ! La créature que les windenlindens méprisent le plus. Je dégage mes mains.

-Je pense que vous vous trompez.

-Je me trompe sur quoi ?

-Vos sentiments.

-Je connais mes sentiments ! Je te l'ai dit je t'aime depuis la première fois. J'ai eu le coup de foudre quand je t'ai vu dans ta robe de marier et puis cette nuit-là... enfin je ne t'ai pas vraiment vu... je veux dire j'étais trop loin pour vraiment te voir... tout voir... distinguer... je n'ai rien vu qui puisse te compromettre, bredouille-t-il en me voyant froncer les sourcils.

-Hum, je vais faire comme si ce n'était jamais arriver. Vous ne me connaissez même pas, comment pouvez-vous prétendre m'aimer.

-Je te connais, je t'ai suffisamment observé pour être sûr de mes sentiments.

-Alors qu'est-ce qui vous a tant plu ?

-J'aime tout de toi, absolument tout ! Il n'y a pas que ton physique qui m'attire, j'aime la gentillesse avec laquelle tu traites les humains. Tu es toujours douce. J'aime la petite moue que tu fais parfois. J'aime ta franchise, j'aime...

-Je suis mariée, dis-je en montrant ma bague. J'ai fait des vœux, je ne tromperai pas Gildas.

-Tu vois, c'est ça que j'aime chez toi !

C'est pour ça que je dis que tu ne me connais pas. Je ne suis pas gentille, je te tuerai si Frederik me l'ordonnait. Il se lève en m'embrasse sur la joue avant de partir. Mes joues deviennent toutes chaudes. J'aimerai tellement que Rachern soit là et pouvoir tout lui raconter. Il ne m'a jamais appris à régler ce genre de situation.


Avant l'AubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant