Chapitre 31 - Paradis ou Enfer

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Dix minute après son réveil, le capitaine apparaissait dans l'embrasure de la pièce de détende.

" Quelqu'un peut m'expliquer ce qui s'est exactement passé ? "

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Noir. Tout était noir et vide. Vide au dehors ; pas une particule, pas un atome, pas un photon. Vide au-dedans ; plus de rage, plus de peine, plus de fatigue. Elle ne ressentait rien, pas même le doux flux des ondes, comme si elle se noyait dans un océan d'encre absorbant la moindre étincelle de vie. Mais bizarrement cela ne l'angoissait pas, cela l'apaisait simplement. Un peu comme lorsque l'on s'endort profondément en toute quiétude. Quel étrange sentiment de bien-être, depuis combien de temps n'avait-elle pas ressentit une telle paix. Que cela était agréable. Que cette absence de douleur était libératrice.

Là un faible éclat de lumière et de chaleur. Une lumière encore plus accueillante que cette ombre infini. Eva y plongea.

Devant les yeux de la jeune femme le déroulait une étrange scène. Une femme, était allongée sur un lit. Elle caressait son ventre, en souriant.

" Mon enfant tu es enfin là. Apres des années d'attente, plus que quelques mois avant de te serer dans mes bras. Je t'aime déjà plus que tout, et ton papa aussi, murmurait-elle. "

Cette femme, Eva avait l'impression de la reconnaitre, de reconnaitre ses traits, sa voix. Mais qui était-ce ? Doucement sa mémoire se réveilla. Cette personne ressemblait à une photo que Syeke lui avait montrée, et cette voix... c'était celle des rêves qu'elle faisait enfant.

" Mère??"

D'un coup la scène se brouilla, pour redevenir claire quelque seconde plus trad.

Eva retrouva Milucy, cependant elle était différente ; un ventre plus rond, des cernes plus profonds et surtout un visage qui avait perdu couleur et joie. La femme caressait son ventre avec un air extrêmement triste et désolé. D'une pensé Eva s'avança vers elle, et lui toucha la joue pour la réconforter, lui dire "je suis là avec toi". Mais bien sur sa mère ne pouvait ni la voir, ni la sentir... Soudain un bruit se fit entendre dans le couloir, et Milucy devient encore plus pale, qu'elle ne l'était déjà. La porte s'ouvrit. Il apparut. Il était plus jeune et visiblement il n'avait pas encore mangé son fruit du démon... mais ce regard et ce sourire ...

" Allons, allons, il ne faut pas avoir peur de moi comme cela. Ne t'ai-je pas donné ce que tu souhaitais ? Tu voulais un enfant, toi qui ne pouvait, soit disant, plus porter la vie. Tu en as un.

— Tu es juste créé un cobaye ! répondit la mère avec véhémence. "

L'homme sourit.

" C'était le deal. Tu as accepté que je fasse quelque test.

— Tu m'as trompée, jamais je n'aurais voulu ça si je l'avais su !

— Shulololololo"

Comme si ce rire était un signal les hommes de César attachèrent Milucy, qui malgré la fatigue se débattait comme une folle. Un des hommes apporta au savant fou une espèce de grande seringue remplie d'un liquide visqueux gris avec des volutes blanches et noires. L'homme s'approcha de son cobaye, la pointe de la seringue vers son ventre. Eva observait la scène impuissante. Puis une douleur éclata dans son crâne et tout redevint noir.

Mais l'obscurité n'était pas un havre de paix. Douleur, solitude, oppressement, Eva ne ressentait plus que cela dans ce vide infini. Elle lutta pour chasser le noir. Une lumière l'éblouit comme si elle venait d'ouvrir les yeux. Comme après un long sommeil son corps semblait se réveiller doucement. Le toucher fut le premier à revenir, elle sentait l'air sur sa peau, elle savait qu'elle était allongée sur le dos sur une surface mole avec un fin tissus sur elle. Était-elle de retour sur le Polar ? Mais alors pourquoi entendait-elle chanter des oiseaux ? Que faisait-elle dehors ? Cette odeur, ce n'était pas celle de la mer... Puis elle ressentait les ondes avec force, elle ne pouvait donc pas être dans le sous-marin. Ou était-elle ? Eva cligna rapidement des yeux pour enfin éclaircir sa vision. Elle regarda autour d'elle, et reconnue immédiatement l'endroit. Elle était allongée dans l'herbe du jardin de ses parents adoptifs.

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