Chapitre 34-2

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*En ligne jusqu'au jeudi 22 Avril*


Contrairement à la fois précédente, ils ne nous attaquèrent par avec leur magie mais de manière frontale, les armes à la mains. Deux ombres fusèrent vers moi, tandis que deux autres s'en prenaient à Luc et Nicolas.

D'un bond je fus sur mes pieds, le couteau que j'avais eu la présence d'esprit de garder, à la main. Leur magie m'empêchait de me transformer mais pas de me battre avec tous les attributs à ma disposition. Whisper, présente dans mon esprit et derrière mes yeux me prêtait sa force et sa sauvagerie. Nous comprîmes vite, à leur manière de feinter et de nous encercler, qu'ils nous voulaient vivantes, ce qui nous donnait l'avantage, car ce n'était pas notre cas. Prenant l'offensive, je portais mes coups pour tuer, visant la jugulaire. En retour, les coups pleuvaient, superficiels sans que je ne cherche spécialement à m'en protéger, car la vitesse et l'instinct de Whisper faisait le reste.

Nous virevoltions entre les tronc en une danse macabre et hypnotisante. Je n'avais plus conscience de rien, hormis mes ennemis, et une seule idée en tête, les annihiler. L'un de mes coups porta enfin et l'une des deux ombres encapuchonnées tomba dans un cri, suivi d'un gargouillis aussi écœurant que satisfaisant. L'odeur du sang frais se répandit autour de moi comme un parfum précieux, augmentant encore ma frénésie. Un cri de douleur et de rage pure, sortit de la gorge du deuxième assaillant qui se jeta sur moi sans plus retenir sa rage. Cette fois, il essayait vraiment de me tuer et je dû faire preuve d'un peu plus de prudence. Ma rage animale et primaire reflua légèrement me permettant de nouveau de penser comme une humaine et d'appréhender mon environnement... ce qui ne m'aida pas, bien au contraire.

Je sentis Whisper chercher à reprendre le contrôle mais il était trop tard, j'avais vu le corps gisant par terre, non loin de moi et il n'appartenait pas à nos assaillants. Ce simple instant de distraction faillit m'être fatale et la lame de mon adversaire m'entailla la cuisse. Dans un cri je bondis en arrière avant de riposter aussitôt mais j'étais déconcentrée et ratai ma cible de dix bons centimètres. Mon adversaire ricana et éructa quelques mots dans une langue gutturale que je ne compris pas. Malgré la silhouette entraperçue au sol, le combat continuait de faire rage sur ma droite, monopolisant malgré moi une partie de mon attention.

Le sorcier bondit soudain à ma rencontre, nous envoyant rouler dans les feuilles mortes. Les mains autour de mon cou, il commença à m'étrangler tout en prononçant des mots sans suites mais chargés de pouvoir. Je pouvais sentir ce dernier ramper et s'insinuer dans mon esprit, me contraignant à la docilité et m'entrainant vers les ténèbres. Ma main sans force lâcha mon arme tandis que des tâches sombres grignotaient ma vision sans que je ne puisse réagir. Quelqu'un cria au loin, puis des coups de feu commencèrent à retentir. Alors que mon esprit décrochait, quelque chose se réveilla, une force brute qui irradia subitement du centre de mon être, chassant le sort qui m'emprisonnait. Reprenant mes esprits je rouvris les yeux et projetai une partie de cette nouvelle force vers mon adversaire. Ses mains se figèrent autour de mon cou et ses doigts commencèrent à lâcher prise. Prenant une grande inspiration sifflante, je le repoussai tout en cherchant mon arme du bout des doigts. Je venais juste de la prendre en main et m'apprêtait à la lancer lorsque la tête du sorcier partit soudain en arrière une fleur rouge s'épanouissant sur son front tandis qu'il s'écroulait raide mort, dans les fougères.

Cat se laissa tomber de l'arbre me surplombant. Réception maladroite et souffle court, elle tenait son fusil serré contre son flanc. La bataille faisant toujours rage un peu plus loin dans le bois, nous ne primes pas le temps de discuter. Nous nous rapprochâmes le plus silencieusement possible, nous séparant une fois à proximité. Là, devant nous, dans une petite cuvette naturelle, Nicolas se battait contre deux agresseurs. Le soulagement initial de le savoir vivant fut de courte durée lorsque je constatai l'absence de toute arme entre ses mains. Ses yeux transformés luisaient dans la pénombre et l'effort marquait ses traits. Dissimulée derrière un tronc, je raffermis ma prise sur mon arme et guettait le bon moment pour attaquer.

Lupus NostrumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant