Lupus Nostrum

Chapitre 6-1

— Je crois que le moment est venu de faire entrer Nicolas, dis-je une poignée de secondes plus tard.

— Quoi ?! Non, vous m'aviez promis ! s'écria-t-elle aussitôt d'une voix éraillée en allant se rencogner une nouvelle fois dans le coin du lit comme une souris paniquée.

— J'avais promis de te demander ton avis, mais c'était avant d'entendre ce que tu viens de me dire.

— Vous ne me croyiez pas ?! Pourtant, je vous ai dit la vérité ! J'ai respecté ma part du marché, alors que vous, vous ne m'avez toujours pas dit ce que je faisais ici ! m'accusa-t-elle, soudain beaucoup moins affolée.

Elle avait raison, je ne la croyais pas. Quelque chose dans son histoire sonnait faux. Mais d'un autre côté, mon instinct n'arrêtait pas de me souffler, qu'elle était sincère. Même si ce n'était pas la vérité, elle était persuadée de me la délivrer. Ça plus son comportement bipolaire vraiment étrange, Nicolas avait raison, quelque chose clochait grave ! Même si je ne me sentais pas en danger immédiat, j'avais besoin de lui et de ses connaissances pour tenter d'y comprendre quelque chose.

— Si je te crois, lui mentis-je à moitié. Mais justement, compte tenu de ce que tu viens de me dire, je pense qu'il vaut mieux que tu entendes les explications de la bouche de Nicolas que de la mienne.

Elle ne répondit pas, se contentant de me fixer d'un regard blessé.

— Il ne te fera aucun mal, je te le promets, tentai-je une nouvelle fois de l'apaiser.

— Cette fois-ci, c'est à mon tour de ne pas vous croire ! Et vos promesses ne valent rien !

Le grondement sourd et agressif de sa voix, fit se hérisser les poils métaphoriques de ma louve et je dus faire un effort surhumain pour ne pas réagir à sa provocation. Ses prunelles désormais totalement ambrées m'épinglant tels deux phares meurtriers. Son aura de louve enfla subitement, rendant la pièce suffocante et me forçant à contrattaquer. Instinctivement mon aura se déploya à son tour et alla percuter la sienne dans un fracas inaudible, la pulvérisant au passage.

Abby gémit et se recroquevilla en position fœtal sur le lit, la respiration saccadée et le regard paniqué. Je m'apprêtais à déverrouiller la porte lorsque le battant se mit à vibrer.

— Qu'est-ce qu'il se passe, là-dedans ?! Rose, tu vas bien ?

La voix paniquée de Nicolas parvenait à peine à couvrir le raffut de ses poings martelant le métal.

— Oui, ça va, lui répondis-je en tournant la clef dans la serrure avant d'en pousser le battant.

Une fois encore, il en était si près qu'il faillit se le prendre dans le nez ! Cela n'aurait pas manquer de me faire sourire si son inquiétude n'avait pas été aussi extrême.

— C'était quoi ça ? Vous avez trafiqué quoi là-dedans ? Elle s'est transformée ? 

— Non, pas du tout. Une petite crise de panique lorsque je lui ai dit que tu allais nous rejoindre.

— Je croyais que tu devais la persuader, me répondit-il aussitôt d'un ton disant clairement « je t'avais bien dit que ça ne marcherait pas ! »

Je m'abstins du moindre commentaire tandis que je refermais la porte derrière moi, afin d'éviter qu'Abby n'entende notre conversation.

— Ce qu'elle m'a dit m'a fait changer d'avis, lui expliquai-je en lui faisant signe de s'éloigner de la porte. Elle n'a pas été mordue.

Lyn, Shane et Uriel réagirent au quart de tour, leurs remarques choqués à l'avenant de leurs yeux écarquillés par la surprise.

— Quoi ?!

— Impossible !

— Elle raconte vraiment n'importe quoi !

— Ce que tu dis, n'est pas possible, conclu Nicolas, le visage plissé par la contrariété.

— Je le sais bien, mais ça plus le fait qu'elle ne se rappelle plus des trois derniers mois... il vaudrait mieux que tu la vois. Peut-être comprendras-tu quelque chose qui m'a échappé ? Mais soit gentil, elle a vraiment peur de toi.

Il grogna pour toute réponse avant de m'enlacer dans une étreinte d'ours.

— J'ai eu peur, souffla-t-il dans mes cheveux. Lorsque j'ai senti le pic de puissance...

— Arrête un peu de t'inquiéter pour moi, je ne suis pas en sucre et plus aussi fragile qu'avant, le grondai-je doucement en tentant de me dégager.

— Ma raison le sait très bien, mais Ombre et mon instinct ne sont pas du même avis. Surtout avec cette fille...

— Oui, tu avais raison, elle est vraiment étrange mais il va aussi falloir qu'Ombre me fasse un peu confiance. Si ce n'est pas à moi, au moins à Whisper.

— Je vais tâcher de faire rentrer ça dans sa foutu tête de pioche. Ne plus être sur les nerfs en permanence me ferait des vacances à moi aussi, ajouta-t-il avec un demi sourire avant de me libérer de son étreinte. Bon, allons tenter d'éclaircir ce mystère, ajouta-t-il en tendant la main paume ouverte vers moi. Comprenant qu'il voulait que le lui remette la clef, je la lui donnais.

— N'ouvrez pas cette porte avant d'avoir eu la confirmation de l'un de nous, ordonna-t-il aux autres, tout en glissant la clef dans la serrure.

Nous pénétrâmes une nouvelle fois dans la chambre, Nicolas fermant la marche pour ne pas l'effrayer davantage. Depuis mon départ elle s'était redressée et se tenait maintenant assise au bord du lit. Dès qu'elle aperçu Nicolas, elle bondit comme un ressort et alla se plaquer contre le mur du fond, le plus loin possible de nous.

— Tu n'as pas à t'inquiéter Abby, je ne vais pas te faire de mal. Je suis là pour t'aider, lui dit Nicolas.

Une onde de calme et de douceur envahit doucement la pièce. Surprise, je regardai l'homme que j'aimais, les traits emprunts de douceurs, tenter d'apaiser la jeune louve. C'était la première fois que je voyais Nicolas utiliser son pouvoir d'Alpha a des fins apaisantes et ... c'était beau et émouvant. Soudain, l'atmosphère changea du tout au tout et une force brute, sauvage et prédatrice submergea l'espace, nous engloutissant dans son pouvoir.

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Désolée pour le retard, mais j'ai une bonne excuse ^o^ C'était l'anniversaire de ma grande fille hier !!^.^!! J'espère néanmoins que ce chapitre vous aura plu :-)

Très bon week-end et à très vite pour la suite ^.^

Des bisous <3 <3 <3