chapitre 24 : dangereuses confidences

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- dis moi Isabeau, qui est tata Sofia ?

Allongées dans un hamac attaché entre deux arbres, Amalys et Isabeau mangeaient des bonbons à la gélatine tout en admirant le lac en face d'elles. Paisible et reflétant la forêt de pin qui les entouraient.
Il y avait tout juste quelques heures, Amalys avait renoncé à sa liberté mais la grosse dispute qu'il y avait eu à cause d'elle lui avait peut-être donné une lueur d'espoir. Isabeau avait parlé d'une tante et Amalys allait profiter de ce petit moment de détente qu'elles partageaient pour glaner des informations.

- Tata Sofia c'est la sœur de maman, ma maman qui est au ciel.

- et tu la connais ? 

- bien sûr, j'ai passé des semaines chez elle l'an dernier. Et oncle Eli est très gentil aussi, quand je suis là-bas, il me fait des muffins et j'en mange au goûter presque tous les jours.

- wouah la chance ! Tu dois t'amuser avec eux ! 

- oui, affirma la petite fille en s'asseyant sur le ventre d'Amalys, et puis il y a aussi Aaron, mon cousin. Il est plus petit que moi mais on s'amuse quand même tous les deux même si il est un peu égoïste dès fois. Ce que j'aime moi c'est quand tata Sofia et oncle Eli font un camping dans le jardin. On dort dans des tentes et on mange des Chamallows. Papa m'a promis qu'à Noël on irait les voir encore mais je suis sûr qu'il ment.

- pourquoi tu dis ça ma puce ?

- je sais qu'il va travailler. Rose va voir sa famille aussi alors il va me laisser chez tata Sofia pour qu'elle me garde. Mais je suis pas triste parceque tu seras là et comme ça tata Sofia va voir que j'ai une nouvelle maman qui prend soin de moi.

Un peu gênée par le nouveau statut que lui accordait cette adorable enfant, Amalys se redressa et allongea Isabeau sur ses genoux, consciente qu'elle ne devait pas lui donner de faux espoirs. La petite fille prit un autre bonbon qu'elle engloutit en souriant à sa mère de substitution. C'était un pur bonheur pour elle de pouvoir enfin dire maman à Amalys. Ce mot elle ne le connaissait pas mais à chaque fois qu'elle le disait, qu'elle appelait Amalys par maman, cela la remplissait de bonheur et pour rien au monde, juste pour ça, elle ne voudrait se séparer de cette belle femme au grand regard bleus qu'elle aimait déjà de tout son petit cœur.

- Isabeau, mon petit cœur, il se peut que je ne vienne peut-être pas avec toi.

- pourquoi ?

- eh bien je suis sûr que ton papa ne voudra pas rester seul sans moi. Il m'aime beaucoup tu sais...

- mais moi aussi je t'aime beaucoup et papa ne pourra pas me refuser ça, non !

- d'accord, d'accord, t'énerve pas.

Amalys lui fit un bisou sur le front pour calmer les excès de colère de l'enfant qui agrippa sa robe de ses petites mains.

- dis moi, tu deviens très susceptible ces derniers temps, qu'est-ce qu'il se passe ?

- c'est quoi sussetibe ?

- susceptible, ça veut dire que te mets en colère assez vite. Pourquoi mon cœur ? 

- j'ai une maman et c'est toi et je ne peux même pas le dire à l'école.

- comment ça ?

- eh bien à l'école, la maîtresse nous a demandé de parler de notre maman. Tous les autres enfants ils ont une maman et moi pas. Je voudrais vraiment leur dire que maintenant j'ai une nouvelle maman mais je peux pas parceque papa il veut pas. Je sais qu'il fait ça pour me protéger comme il me l'a dit tellement de fois mais... je veux plus moi... je veux être comme les autres petites filles maman...

Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant